
En réaction aux propos tenus par le président Wade, vendredi dernier, traitant les imams qui s’opposent à l’érection du monument de la renaissance d’incultes, le Collectif des associations islamiques du Sénégal a réagi hier pour fustiger cette attitude du président en exercice de l’Organisation de la conférence islamique. En effet, pour Oustaz Mohamed Dame Ndiaye, Amir adjoint dudit collectif, se taire après les déclarations du président Wade est anormal. Car, selon lui, si Wade est d’accord avec ses grands érudits du Coran qui lui ont donné les bases du Saint Livre pour dire que l’Islam accepte ce type de monument qui ne seraient pas blasphématoire, ‘il doit accepter que d’autres soient contre’, estime-t-il. Précisant que les imams sont les symboles des musulmans, Oustaz Dame Ndiaye soutient : ‘Qui respecte les musulmans doit respecter les imams’. A sa suite, Bamar Guèye, le secrétaire exécutif du collectif, dira, que dans ses propos, le président Wade est totalement passé à côté. ‘Traités des imams d’incultes et d’ignorants frise même des mots que je n’aime pas prononcer. Notre seul tort a été de dire ce que l’Islam dit sur les statues. Il s’agit de versets du coran et de hadiths incontestés du Prophète Mohamed (Psl) qui ont permis d’étayer nos propos et de dire réellement ce qu’il en est’, renseigne-t-il. Le député imam Mbaye Niang, quant à lui, soutient que le président de la République, qui est le président de tous les musulmans, en sa qualité de président de l’Oci, ne devrait pas être en déphasage avec ces derniers en matière de construction de statues.
Pour ce collectif d’associations islamiques, qui faisait face à la presse à la mosquée inachevée de l’aéroport, les symboles ne tirent leur importance que s’ils reflètent la conscience et la foi d’une communauté. ‘C’est à cette condition que les symboles peuvent exercer leur influence positive pour aider la communauté à réaliser ses objectifs communs’, précisent-elles dans leur déclaration liminaire lue par Bamar Guèye. Elles soulignent, par ailleurs, que ‘c’est cette logique qui est à la base de beaucoup de monuments ou statues dans le monde telles que la Tour Eiffel en France et la Statue de la Liberté aux Etats-unis’, déclarent les imams qui s’interrogent sur ce en quoi le monument de la renaissance reflète-t-il l’identité culturelle et morale de la nation sénégalaise dans toutes ses composantes. Ainsi, pour eux, cette démarche constitue ‘la preuve tangible qu’il y a une volonté manifeste de vouloir modifier ou corrompre la foi du peuple sénégalais et ses principes fondateurs’. Pis, les imams s’interrogent sur les priorités des autorités étatiques face aux nombreuses urgences. ‘Au moment où la société sénégalaise traverse une crise multidimensionnelle économique et sociale sans précédent, est-il compréhensible de dépenser des milliards pour édifier une statue symbolisant la culture de la nudité et de la décadence ? ’, s’interrogent-ils.
…et dénoncent le mutisme des marabouts
Même si ce sont les autorités étatiques qui ont été le plus accablées par les imams dans cette affaire, les marabouts et autres prédicateurs n’ont pas été épargnés. En effet, d’autres imams ayant pris part à la rencontre d’hier ont dénoncé le mutisme coupable des marabouts des différentes confréries du Sénégal qui, selon eux, doivent se dresser contre tout acte qui concourt à humilier la religion islamique. C’est le cas de l’imam de Golf Sud, Ibrahima Dia, qui dit beaucoup regretter le retard accusé par le collectif dans sa réaction contre l’érection de ce monument qui surplombe des cimetières musulmans. ‘Ils ont une grande part de responsabilité dans cette affaire et en rendront compte à Dieu’, souligne-t-il. Avant d’ajouter : ‘Ils ont eu tous les privilèges du monde au nom de l’Islam avant l’arrivée à la tête de l’Etat du président Wade. Donc, ils ne doivent pas assister passivement à l’humiliation de cette religion sans piper mot pour condamner cet acte’, poursuit-il. Dans la même veine, son collègue l’imam Lamine Touré de Ouakam s’indigne également de la responsabilité des imams ‘qui ont trop laissé faire’. Il cite ainsi l’augmentation consistante du budget de la présidence de la République qui a été multiplié par 18 en dix ans pendant que le peuple souffre d’un manque de tout. Il s’est, en outre, indigné de leur silence sur la suppression de la peine de mort et dans l’affaire Ségura qu’il qualifie ‘d’humiliation pour le Sénégal’. Et l’imam Lamine Touré d’annoncer que ‘si les imams se taisent sur certaines choses, ils vont trahir la religion et les musulmans’.
Dans sa riposte, le collectif a aussi rédigé un sermon que tous les imams se chargeront de prêcher dès demain à l’occasion de la grande prière du vendredi pour une large diffusion dans toutes les mosquées en plus des manifestations religieuses afin de sensibiliser les fidèles sur les dangers d’un tel édifice.
Seyni DIOP
Source Walfadjri
Pour ce collectif d’associations islamiques, qui faisait face à la presse à la mosquée inachevée de l’aéroport, les symboles ne tirent leur importance que s’ils reflètent la conscience et la foi d’une communauté. ‘C’est à cette condition que les symboles peuvent exercer leur influence positive pour aider la communauté à réaliser ses objectifs communs’, précisent-elles dans leur déclaration liminaire lue par Bamar Guèye. Elles soulignent, par ailleurs, que ‘c’est cette logique qui est à la base de beaucoup de monuments ou statues dans le monde telles que la Tour Eiffel en France et la Statue de la Liberté aux Etats-unis’, déclarent les imams qui s’interrogent sur ce en quoi le monument de la renaissance reflète-t-il l’identité culturelle et morale de la nation sénégalaise dans toutes ses composantes. Ainsi, pour eux, cette démarche constitue ‘la preuve tangible qu’il y a une volonté manifeste de vouloir modifier ou corrompre la foi du peuple sénégalais et ses principes fondateurs’. Pis, les imams s’interrogent sur les priorités des autorités étatiques face aux nombreuses urgences. ‘Au moment où la société sénégalaise traverse une crise multidimensionnelle économique et sociale sans précédent, est-il compréhensible de dépenser des milliards pour édifier une statue symbolisant la culture de la nudité et de la décadence ? ’, s’interrogent-ils.
…et dénoncent le mutisme des marabouts
Même si ce sont les autorités étatiques qui ont été le plus accablées par les imams dans cette affaire, les marabouts et autres prédicateurs n’ont pas été épargnés. En effet, d’autres imams ayant pris part à la rencontre d’hier ont dénoncé le mutisme coupable des marabouts des différentes confréries du Sénégal qui, selon eux, doivent se dresser contre tout acte qui concourt à humilier la religion islamique. C’est le cas de l’imam de Golf Sud, Ibrahima Dia, qui dit beaucoup regretter le retard accusé par le collectif dans sa réaction contre l’érection de ce monument qui surplombe des cimetières musulmans. ‘Ils ont une grande part de responsabilité dans cette affaire et en rendront compte à Dieu’, souligne-t-il. Avant d’ajouter : ‘Ils ont eu tous les privilèges du monde au nom de l’Islam avant l’arrivée à la tête de l’Etat du président Wade. Donc, ils ne doivent pas assister passivement à l’humiliation de cette religion sans piper mot pour condamner cet acte’, poursuit-il. Dans la même veine, son collègue l’imam Lamine Touré de Ouakam s’indigne également de la responsabilité des imams ‘qui ont trop laissé faire’. Il cite ainsi l’augmentation consistante du budget de la présidence de la République qui a été multiplié par 18 en dix ans pendant que le peuple souffre d’un manque de tout. Il s’est, en outre, indigné de leur silence sur la suppression de la peine de mort et dans l’affaire Ségura qu’il qualifie ‘d’humiliation pour le Sénégal’. Et l’imam Lamine Touré d’annoncer que ‘si les imams se taisent sur certaines choses, ils vont trahir la religion et les musulmans’.
Dans sa riposte, le collectif a aussi rédigé un sermon que tous les imams se chargeront de prêcher dès demain à l’occasion de la grande prière du vendredi pour une large diffusion dans toutes les mosquées en plus des manifestations religieuses afin de sensibiliser les fidèles sur les dangers d’un tel édifice.
Seyni DIOP
Source Walfadjri