
Alex Segura, ex-représentant résidant du Fmi s’était signalé à l’opinion par ses critiques virulentes contre le régime gabegique de Me Wade. Il subira les courroux des libéraux, et finira par mettre un peu d’eau dans son vin. Dans les derniers mois de sa mission au Sénégal, il sera plus nuancé dans ses avis. Il prendra même la défense de Karim Wade dans sa gestion décriée de l’Anoci. Muté à Washington, la rumeur circule qu’il aurait été arrêté à Paris, pour avoir transporté avec lui un demi milliard de nos francs. Que c’est incroyable, pour un homme averti ! M. Segura serait-il aussi naïf et amateur que le dernier des maraudeurs ? Me Wade a évoqué leur audience d’adieux en conseil des ministres. Les libéraux ont-il pris le risque d’offrir un pot-de-vin d’un demi milliard à l’ex-représentant du fonds monétaire, dont les ajustements ont assujetti le Sénégal ? Si oui, l’heure est grave. En tout cas, le doute s’est installé depuis dans les esprits, surtout qu’il y a eu des antécédents. On se souvient d’une affaire récente. Celle qui met, toujours, en vedette un diplomate italien, incriminé dans une affaire de visas. Il était en service au Sénégal, à Dakar. L’Italie est une des destinations les plus courues par les Sénégalais. Depuis, on attend de savoir. Récemment, également, l’ambassadeur du Portugal au Sénégal a été cité dans une affaire de trafic de documents et de dépravation de mœurs. Il aurait eu dans son lit une célèbre chanteuse et beauté sénégalaise. Depuis, le pays retient son souffle, le Portugal également. Le Sénégal serait-il devenu le pays des sables mouvants pour diplomates, experts et fonctionnaires étrangers ? Toujours est-il que notre pays exerce ses charmes sur les étrangers qui s’y aventurent. Est-ce dû à la « teranga » ou sens de l’hospitalité ? Toujours est-il qu’un ancien entraîneur de notre équipe nationale, Guy Stephan, en dépit d’avoir quitté le pays en chapeau de roues, n’a pas résisté à l’envie de se taper une maison à Saly. Le Sénégal, un pays tentant. Parce que, probablement, les fonctionnaires étrangers, qui y sont affectés, sont gâtés plus que chez eux. Sur place, ils ont chauffeurs, bonnes, maîtresses, égards et avantages. Hélas, le tout cumulé ne peut que favoriser la corruption. Il s’y ajoute que les nouvelles autorités misent sur l’argent. Elles se disent libérales.
La Redaction
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