
Depuis la perte de la coalition « sopi » aux dernières élections locales de mars 2009, le président Wade ne supporte plus le président du Sénat, Pape Diop.
Dix mois de guerre de nerfs
À l’époque maire de Dakar parallèlement à son rang de deuxième personnalité du Sénégal, il sera battu par la coalition des partis de l’opposition réunis dans Benno. Sa défaite plombera le projet du président Wade de voir son fils adoré Karim devenir maire de la capitale sénégalaise, puis président du Sénat avant de lui succéder à la tête du Sénégal. C’est à cause de ce rêve dynastique brisé que le président Wade en veut à mort à Pape Diop. Au début de cette année, il fut même sur le point de dissoudre le Sénat, pour « ensevelir » Pape Diop dans les décombres de cette institution qu’il préside. Mais ses projets politiques l’en empêchèrent : candidat pour un troisième mandat, il pourrait recevoir le contrecoup du vote-sanction des 99 sénateurs au-dessus desquels trône Pape Diop. Nul d’eux ne verrait d’un bon œil le fait de perdre un salaire minimal d’un million de francs Cfa, assorti de carburant et d’avantages de missions. Ensuite, le président Wade fut retenu par son « marabout », le Khalife général des mourides, qui lui rappela que Pape Diop est son compagnon de longue date et était mouride comme lui. Le président Wade se résoudra à faire contre mauvaise fortune, bon cœur.
Le président Wade déploie charme et annonce son retrait
Comme pour montrer qu’il avait vraiment passé l’éponge sur son dessein de démettre celui qui doit assurer son intérim en cas d’empêchement, il le prendra dans son propre véhicule le 13 février dernier à l’occasion de la cérémonie de lancement des activités marquant le cinquantième anniversaire de l’indépendance du Sénégal. Mais, ce même jour retourné à son palais, le président Wade, sonné par les gradins clairsemés, qu’il avait trouvés au stade Léopold Sédar Senghor, où se tenait la manifestation, piquera une colère noire. Déchu de ne même pas voir la moitié des cent mille personnes que lui miroitaient les responsables de son parti et ses alliés, il criera qu’il était « fatigué » et qu’il allait « partir ». Il se retirera dans ses appartements. Mais, ses propos tenus en privé furent véhiculés jusque dans les oreilles de Pape Diop, qui savourait chez lui le bonheur d’être revenu dans les grâces de son ami de président. Wade avait-il piégé le président du Sénat en l’amenant avec lui au stade et en confiant par la suite son intention de « partir » ? Bon nombre d’observateurs le pensent. Car, son geste et ses propos interviennent au lendemain d’un acte que l’opposition réunie dans Benno avait annoncé : déposer une requête entre les mains du président du Sénat pour qu’il demande à la Cour de cassation de constater l’incapacité du chef de l’État à continuer d’exercer sa fonction pour raison « mentale ».
Selon nos interlocuteurs, le président Wade, sachant que le projet de l’opposition même s’il n’aboutissait pas allait le discréditer à jamais aux yeux de ses pairs et de l’opinion, avait décidé « d’endormir » le président du Sénat en le mettant en confiance pour qu’il n’adhère pas au projet de l’opposition. Pourquoi réclamer l’état mental d’un président qui s’apprête à vous passer l’intérim de son pouvoir ? La stratégie de Wade, si c’en est une, a-t-elle fait mouche ?
La guerre des tranchées reprend
Toujours est-il que comme sentant la menace présidentielle autour de leur mentor, des femmes libérales se donneront rendez-vous près d’une semaine après dans un lieu symbolique : l’ancienne permanence du Parti démocratique sénégalais de Colobane. Elles préviendront les « ennemis » de Pape Diop contre toute tentative de le déstabiliser. Elles préciseront être représentatives des dix-neuf communes d’arrondissement de la ville de Dakar. Mais le feu couve toujours sous la cendre. Il a été attisé par l’ancien ministre-conseiller du président Wade, Ahmeth Khalifa Niasse, qui a cheminé avec lui pendant quarante années : il a laissé entendre devant le micro de la Radio municipale de Dakar, comme rapporté par le quotidien Walf Grand Place, que Pape Diop « prie tous les jours pour que le président Wade décède afin qu’il le remplace ». Des propos qui auraient été « censurés ». Il est connu de tous que quand M. Niasse parle c’est avec l’aval du président Wade. C’est dire que la fin de l’accalmie est pour bien tôt. Le combat Wade/Pape Diop est comme qui dirait inévitable.
La Redaction
Dix mois de guerre de nerfs
À l’époque maire de Dakar parallèlement à son rang de deuxième personnalité du Sénégal, il sera battu par la coalition des partis de l’opposition réunis dans Benno. Sa défaite plombera le projet du président Wade de voir son fils adoré Karim devenir maire de la capitale sénégalaise, puis président du Sénat avant de lui succéder à la tête du Sénégal. C’est à cause de ce rêve dynastique brisé que le président Wade en veut à mort à Pape Diop. Au début de cette année, il fut même sur le point de dissoudre le Sénat, pour « ensevelir » Pape Diop dans les décombres de cette institution qu’il préside. Mais ses projets politiques l’en empêchèrent : candidat pour un troisième mandat, il pourrait recevoir le contrecoup du vote-sanction des 99 sénateurs au-dessus desquels trône Pape Diop. Nul d’eux ne verrait d’un bon œil le fait de perdre un salaire minimal d’un million de francs Cfa, assorti de carburant et d’avantages de missions. Ensuite, le président Wade fut retenu par son « marabout », le Khalife général des mourides, qui lui rappela que Pape Diop est son compagnon de longue date et était mouride comme lui. Le président Wade se résoudra à faire contre mauvaise fortune, bon cœur.
Le président Wade déploie charme et annonce son retrait
Comme pour montrer qu’il avait vraiment passé l’éponge sur son dessein de démettre celui qui doit assurer son intérim en cas d’empêchement, il le prendra dans son propre véhicule le 13 février dernier à l’occasion de la cérémonie de lancement des activités marquant le cinquantième anniversaire de l’indépendance du Sénégal. Mais, ce même jour retourné à son palais, le président Wade, sonné par les gradins clairsemés, qu’il avait trouvés au stade Léopold Sédar Senghor, où se tenait la manifestation, piquera une colère noire. Déchu de ne même pas voir la moitié des cent mille personnes que lui miroitaient les responsables de son parti et ses alliés, il criera qu’il était « fatigué » et qu’il allait « partir ». Il se retirera dans ses appartements. Mais, ses propos tenus en privé furent véhiculés jusque dans les oreilles de Pape Diop, qui savourait chez lui le bonheur d’être revenu dans les grâces de son ami de président. Wade avait-il piégé le président du Sénat en l’amenant avec lui au stade et en confiant par la suite son intention de « partir » ? Bon nombre d’observateurs le pensent. Car, son geste et ses propos interviennent au lendemain d’un acte que l’opposition réunie dans Benno avait annoncé : déposer une requête entre les mains du président du Sénat pour qu’il demande à la Cour de cassation de constater l’incapacité du chef de l’État à continuer d’exercer sa fonction pour raison « mentale ».
Selon nos interlocuteurs, le président Wade, sachant que le projet de l’opposition même s’il n’aboutissait pas allait le discréditer à jamais aux yeux de ses pairs et de l’opinion, avait décidé « d’endormir » le président du Sénat en le mettant en confiance pour qu’il n’adhère pas au projet de l’opposition. Pourquoi réclamer l’état mental d’un président qui s’apprête à vous passer l’intérim de son pouvoir ? La stratégie de Wade, si c’en est une, a-t-elle fait mouche ?
La guerre des tranchées reprend
Toujours est-il que comme sentant la menace présidentielle autour de leur mentor, des femmes libérales se donneront rendez-vous près d’une semaine après dans un lieu symbolique : l’ancienne permanence du Parti démocratique sénégalais de Colobane. Elles préviendront les « ennemis » de Pape Diop contre toute tentative de le déstabiliser. Elles préciseront être représentatives des dix-neuf communes d’arrondissement de la ville de Dakar. Mais le feu couve toujours sous la cendre. Il a été attisé par l’ancien ministre-conseiller du président Wade, Ahmeth Khalifa Niasse, qui a cheminé avec lui pendant quarante années : il a laissé entendre devant le micro de la Radio municipale de Dakar, comme rapporté par le quotidien Walf Grand Place, que Pape Diop « prie tous les jours pour que le président Wade décède afin qu’il le remplace ». Des propos qui auraient été « censurés ». Il est connu de tous que quand M. Niasse parle c’est avec l’aval du président Wade. C’est dire que la fin de l’accalmie est pour bien tôt. Le combat Wade/Pape Diop est comme qui dirait inévitable.
La Redaction