
Tout est donc allé très vite cette semaine-ci. D’abord, le président de la République, Me Abdoulaye Wade, a reçu une délégation de Rewmi mercredi dernier, dans le cadre de sa main tendue aux « fils égarés » de sa famille libérale. Le bruit courrait déjà que le contact avait été renoué entre le Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds) et son ancien adjoint, exilé en France depuis la fin de l’élection présidentielle et la large victoire au premier tour de Me Abdoulaye Wade. Idrissa Seck avait certes adhéré au « Front Siggil Sénégal » qui réclamait une concertation entre pouvoir et opposition sur le processus électoral, mais il avait aussi été le seul membre de ce regroupement de l’opposition à reconnaître la victoire de son ancien mentor. Certainement que cette reconnaissance permettait également de faire accepter la place de numéro 2 sur l’échiquier politique que lui octroyaient ces élections contestées par l’opposition. Malgré tout, son absence du Sénégal n’a pas empêché Pape Diouf, Oumar Sarr, Sankharé et les autres de participer aux activités de « Siggil Sénégal », même si le boycott des législatives n’a été partagé par les « rewmistes » que du bout des lèvres. Jusqu’à cette audience de mercredi dernier, accordée par le président Wade à une délégation de Rewmi, aucun élément nouveau n’était venu remettre en cause l’appartenance de Idrissa Seck et de son parti à l’opposition. Faisant valoir la liberté de mouvement qui caractérise les membres de « Siggil Sénégal », qui n’est en fait qu’un cadre d’action, les autres membres de ce front ne se sont pas trop offusqués de n’avoir pas été informés de l’audience en question. Hier, à la rencontre de ses leaders, le « Front Siggil Sénégal », par son porte-parole du jour, a simplement constaté l’absence des représentants de Rewmi. « Nous ne pouvons pas entrer dans les détails, puisque ne connaissons pas la raison de leur absence », dit Cheikh Sarr de Ñaxx Jariñu. Mais il faut dire que les gens de Rewmi n’étaient pas non plus à l’audience accordée avant-hier à l’opposition de « Siggil Sénégal » par le président français Nicolas Sarkozy, en visite au Sénégal. D’ailleurs Cheikh Sarr précise qu’ils n’ont pas signé la demande d’audience adressée par le front à Sarkozy : « Nous avons cherché à les contacter, mais en vain ». Donc, c’est au moment où « Siggil Sénégal » se posait des questions sur la posture de Rewmi, que le Secrétariat national de la formation de Idrissa Seck décidait, hier, de geler ses activités au sein de cette entité regroupant l’opposition dite significative, après s’être félicité de la décision du président Wade de rassembler « sa famille ». Ceci expliquant cela, il semble désormais acquis que l’opposition s’est délesté d’un membre dont la greffe n’avait pas véritablement tenu.
Source: Nettali
Source: Nettali