
La Cour d’Appel de Dakar a tranché, hier, sur le contentieux judiciaire opposant Bara Tall, patron de l’entreprise de Btp Jean Lefèbvre Sénégal (Jls) à l’Etat du Sénégal. Dans son délibéré, la Cour ordonne à la société Jls de reconstruire la route Kaolack-Mbirkilane sous astreinte de 20 millions de FCfa par jour de retard. Une décision qui infirme celle rendue par le juge des référés. Lequel avait débouté l’Etat de sa plainte.
Le verdict rendu, hier, par la Cour d’Appel invite Bara Tall a redéployé ses bulldozers sur la route Kaolack-Mbirkilane pour refaire ce tronçon de 40 kilomètres. Travaux pour lesquels l’Etat avait débloqué une enveloppe de 9 milliards de FCfa. Seulement, les autorités constatent que la route a été mal faite. Du fait qu’elle s’est dégradée au bout de quelques mois. Un constat qui avait poussé, le ministre des Infrastructures d’alors, Habib Sy, a annoncé que le patron de Jean Lefèbvre sera traduit devant les juridictions. Car, disait M. Sy, «cette route Kaolack-Fatick, d’un coût de 9 milliards FCfa pour une distance de 40 kilomètres, exécutée par l’entreprise Jean Lefèbvre, connaît un état de dégradation très avancée, au grand dam des chauffeurs».
Du coup, l’entreprise de Bara Tall, spécialisée dans les travaux publics, avait sorti un communiqué pour revenir sur le processus de la réalisation de cette route. Dans le document explicatif, Jls souligne avoir attiré l’attention des autorités bien avant le début des travaux, notamment sur la durée de vie de l’ouvrage. Lequel, prévenait l’entreprise Jls, «peut se dégrader rapidement si elle est construite sur la base des données contenues dans le cahier des charges». Mais, avançait le communiqué de Jls : «Souverainement, ces autorités, en tant que représentant du Maître d’ouvrage qu’était l’Etat, avaient maintenu leurs positions, et avaient invité Jls à réaliser l’ouvrage conformément au cahier de charges. Ce qui fut fait sous la supervision du Bureau de contrôle librement désigné par l’Etat pour assurer à son compte un contrôle et un suivi permanent de la réalisation de l’ouvrage jusqu’à son terme.». A noter que, d’ici un an et trois mois, si Bara Tall ne reconstruit pas la route, il perdrait les 9 milliards de FCfa que lui doit l’Etat.
REPLIQUE DE BARA TALL : «Ils veulent détruire Jean Lefèbvre…parce que j’ai refusé de rentrer dans leurs magouilles»
Le patron de Jean Lefèbvre Sénégal (Jls), Bara Tall, qui a été joint hier par la Radio futurs médias (Rfm) après la décision de justice rendue par la Cour d’Appel, balise le chemin aux autorités judiciaires et étatiques pour l’exécution de leur décision. «Ils n’ont qu’à aller démantelé de ce qui reste de Jean Lefèbvre Sénégal et réparer leur route. Moi, j’ai travaillé 36 ans pour bâtir cette entreprise en l’espace de 6 ans. Je n’ai jamais volé, je n’ai jamais tué, je n’ai jamais été corrompu, je n’ai jamais corrompu et j’en ai fait ce que j’en ai fait. Si maintenant ils veulent détruire cela, je les laisse faire et demain, je reconstruirais quand la situation le permettra dans notre pays. Et je me battrais pour ça, parce que je suis un citoyen sénégalais. Je ferai tout ce que m’offre la loi et tout ce que m’offre ma compétence pour reconstruire mon entreprise», déclare Bara Tall en attendant la tenue d’une conférence de presse.
L’entrepreneur dit ne pas être surpris par la tournure des événements. «Je n’ai pas été surpris et personne, parmi les gens qui suivent l’actualité, ne doit l’être à ce niveau. Parce que c’est une décision qui rentre dans le cadre global de ce que Abdoulaye Wade et son fils (Ndlr : Karim Wade) ont dit dès le départ. Ils m’avaient dit, à moi particulièrement, qu’ils allaient détruire Jean Lefèbvre, mon entreprise, depuis l’affaire des chantiers de Thiès. Et depuis qu’ils me l’ont dit, je l’avais pris au sérieux, parce que je fais des travaux publics. Mon métier, ce sont les travaux publics. Je travaille avec le public et je n’ai qu’un seul client qui est l’Etat. Si cet Etat a décidé, parce que j’ai refusé de rentrer dans des magouilles dans lesquelles je ne rentrerais jamais, de détruire mon entreprise, je ne peux que les laisser faire pour en faire le constat à la fin. Ensuite de le leur faire assumer jusqu’au bout. Ça, c’est pour parler dans le cadre général», martèle M. Tall.
Pour ce qui est des travaux litigieux, le polytechnicien précise que «la route Fatick-Kaolack est un problème de conception. Et pour vous rappeler, la semaine dernière nous avions fait un communiqué pour dire que les faits avaient donné raison à Jean Lefèbvre. Parce que toutes les routes qui partent de Kaolack pour aller à Tambacounda sont en train de se dégrader pour les mêmes raisons que nous avions même signalées avant de commencer cette route. On nous a obligés à faire cette route sans prendre les mesures d’accompagnement nécessaires. C’est-à-dire réduire les charges qui passent sur cette route, comme on leur avait dit. Ils avaient le choix, soit augmenter la portance sur cette route comme nous leur avons demandé dans notre étude, soit de nous faire exécuter le cahier des charges. Ce qu’ils ont fait, et de prendre par la suite les mesures administratives. Ces mesures administratives, qu’ils le veuillent ou non, ils sont obligés de les prendre. S’ils n’ont pas honte, les techniciens qui sont en train de danser et qui ont fait polytechnique doivent vraiment s’asseoir et réfléchir sur les solutions techniques qu’ils sont en train de prendre aujourd’hui même sur cette route Kaolack-Mbirkilane qui se dégrade pour les mêmes raisons. Mais, vous n’entendrez jamais personne en parler, parce que c’est fait par Eiffage. C’est fait par des entreprises françaises dont le représentant, qui est ici le délégué de l’Union européenne, a fait ce qu’il devait faire. Il a fait une sortie pour dédouaner ces entreprises en disant que c’est un problème de trafic. Parce que les routes au Sénégal ont des charges au-delà de la norme».
Mamadou Seck
Source L'Observateur
Le verdict rendu, hier, par la Cour d’Appel invite Bara Tall a redéployé ses bulldozers sur la route Kaolack-Mbirkilane pour refaire ce tronçon de 40 kilomètres. Travaux pour lesquels l’Etat avait débloqué une enveloppe de 9 milliards de FCfa. Seulement, les autorités constatent que la route a été mal faite. Du fait qu’elle s’est dégradée au bout de quelques mois. Un constat qui avait poussé, le ministre des Infrastructures d’alors, Habib Sy, a annoncé que le patron de Jean Lefèbvre sera traduit devant les juridictions. Car, disait M. Sy, «cette route Kaolack-Fatick, d’un coût de 9 milliards FCfa pour une distance de 40 kilomètres, exécutée par l’entreprise Jean Lefèbvre, connaît un état de dégradation très avancée, au grand dam des chauffeurs».
Du coup, l’entreprise de Bara Tall, spécialisée dans les travaux publics, avait sorti un communiqué pour revenir sur le processus de la réalisation de cette route. Dans le document explicatif, Jls souligne avoir attiré l’attention des autorités bien avant le début des travaux, notamment sur la durée de vie de l’ouvrage. Lequel, prévenait l’entreprise Jls, «peut se dégrader rapidement si elle est construite sur la base des données contenues dans le cahier des charges». Mais, avançait le communiqué de Jls : «Souverainement, ces autorités, en tant que représentant du Maître d’ouvrage qu’était l’Etat, avaient maintenu leurs positions, et avaient invité Jls à réaliser l’ouvrage conformément au cahier de charges. Ce qui fut fait sous la supervision du Bureau de contrôle librement désigné par l’Etat pour assurer à son compte un contrôle et un suivi permanent de la réalisation de l’ouvrage jusqu’à son terme.». A noter que, d’ici un an et trois mois, si Bara Tall ne reconstruit pas la route, il perdrait les 9 milliards de FCfa que lui doit l’Etat.
REPLIQUE DE BARA TALL : «Ils veulent détruire Jean Lefèbvre…parce que j’ai refusé de rentrer dans leurs magouilles»
Le patron de Jean Lefèbvre Sénégal (Jls), Bara Tall, qui a été joint hier par la Radio futurs médias (Rfm) après la décision de justice rendue par la Cour d’Appel, balise le chemin aux autorités judiciaires et étatiques pour l’exécution de leur décision. «Ils n’ont qu’à aller démantelé de ce qui reste de Jean Lefèbvre Sénégal et réparer leur route. Moi, j’ai travaillé 36 ans pour bâtir cette entreprise en l’espace de 6 ans. Je n’ai jamais volé, je n’ai jamais tué, je n’ai jamais été corrompu, je n’ai jamais corrompu et j’en ai fait ce que j’en ai fait. Si maintenant ils veulent détruire cela, je les laisse faire et demain, je reconstruirais quand la situation le permettra dans notre pays. Et je me battrais pour ça, parce que je suis un citoyen sénégalais. Je ferai tout ce que m’offre la loi et tout ce que m’offre ma compétence pour reconstruire mon entreprise», déclare Bara Tall en attendant la tenue d’une conférence de presse.
L’entrepreneur dit ne pas être surpris par la tournure des événements. «Je n’ai pas été surpris et personne, parmi les gens qui suivent l’actualité, ne doit l’être à ce niveau. Parce que c’est une décision qui rentre dans le cadre global de ce que Abdoulaye Wade et son fils (Ndlr : Karim Wade) ont dit dès le départ. Ils m’avaient dit, à moi particulièrement, qu’ils allaient détruire Jean Lefèbvre, mon entreprise, depuis l’affaire des chantiers de Thiès. Et depuis qu’ils me l’ont dit, je l’avais pris au sérieux, parce que je fais des travaux publics. Mon métier, ce sont les travaux publics. Je travaille avec le public et je n’ai qu’un seul client qui est l’Etat. Si cet Etat a décidé, parce que j’ai refusé de rentrer dans des magouilles dans lesquelles je ne rentrerais jamais, de détruire mon entreprise, je ne peux que les laisser faire pour en faire le constat à la fin. Ensuite de le leur faire assumer jusqu’au bout. Ça, c’est pour parler dans le cadre général», martèle M. Tall.
Pour ce qui est des travaux litigieux, le polytechnicien précise que «la route Fatick-Kaolack est un problème de conception. Et pour vous rappeler, la semaine dernière nous avions fait un communiqué pour dire que les faits avaient donné raison à Jean Lefèbvre. Parce que toutes les routes qui partent de Kaolack pour aller à Tambacounda sont en train de se dégrader pour les mêmes raisons que nous avions même signalées avant de commencer cette route. On nous a obligés à faire cette route sans prendre les mesures d’accompagnement nécessaires. C’est-à-dire réduire les charges qui passent sur cette route, comme on leur avait dit. Ils avaient le choix, soit augmenter la portance sur cette route comme nous leur avons demandé dans notre étude, soit de nous faire exécuter le cahier des charges. Ce qu’ils ont fait, et de prendre par la suite les mesures administratives. Ces mesures administratives, qu’ils le veuillent ou non, ils sont obligés de les prendre. S’ils n’ont pas honte, les techniciens qui sont en train de danser et qui ont fait polytechnique doivent vraiment s’asseoir et réfléchir sur les solutions techniques qu’ils sont en train de prendre aujourd’hui même sur cette route Kaolack-Mbirkilane qui se dégrade pour les mêmes raisons. Mais, vous n’entendrez jamais personne en parler, parce que c’est fait par Eiffage. C’est fait par des entreprises françaises dont le représentant, qui est ici le délégué de l’Union européenne, a fait ce qu’il devait faire. Il a fait une sortie pour dédouaner ces entreprises en disant que c’est un problème de trafic. Parce que les routes au Sénégal ont des charges au-delà de la norme».
Mamadou Seck
Source L'Observateur