En fait, la lettre, versée dans le dossier de l’affaire Adel Korban par les banques pour prouver leurs transactions avec la Douane estimées à 350 millions Cfa, a été écartée par les avocats de l’Etat, Mes Ousmane Sèye et Mamadou Lô, devant le juge. Ils ont fait savoir aux magistrats que ladite lettre n’a jamais été transmise aux autorités de l’Etat. D’ailleurs, Me Sèye s’est interrogé sur le libellé de la correspondance dans laquelle on peut lire : «La lettre a été écrite à titre exceptionnel.» «Pourquoi s’interroge l’avocat, s’il s’agit d’une transaction, qui est un acte juridique ?» Selon Me Sèye, «le combat menait par l’Etat contre les banques est légitime, car c’est dans l’intérêt des populations. Surtout que ces banques ont mis à genoux plusieurs hommes d’affaires sénégalais». Des hommes d’affaires comme Silèye Guissé, Lobat Fall, Ady Niang…ont été victimes desdites banques. Me Mame Adama Guèye, avocat de la Bicis et de la Sgbs, que nous avons saisi, a dit «qu’il ne peut pas se prononcer, pour l’instant, dans cette affaire».
En 1994, Adel Korban, célèbre homme d’affaires des années 90, a été arrêté par la Douane pour fraude douanière concernant l’importation du beurre. En fait, il avait fait croire aux douaniers que les produits étaient en transit à Dakar et seront écoulés au Mali. Ce qui est faux. Car, il avait stocké les palettes de beurre dans la banlieue avant de les écouler tranquillement à Dakar sans payer aucune taxe. Un deal qui a été découvert par les soldats de l’économie avant de l’écrouer en même temps que le patron de la société de transit Transsene. Les banques qui assuraient la garantie de Adel Korban, la Bicis, la Sgbs et les sociétés Sdv et Sebo ont été également condamnées pour complicité de fraude.
Mamadou Seck
Source L'Observateur