
Clash avec Karim ?
La disgrâce du ministre vient-elle du flop de la diplomatie sénégalaise sur la Guinée ? Pas sûr. « Je ne crois pas que Gadio pouvait se permettre de critiquer son patron sur un dossier que le chef de l’État gérait personnellement, estime un proche des deux hommes. Depuis neuf ans, Gadio avalait beaucoup de couleuvres. Il pouvait encore manger le margouillat de Guinée… De toute façon, les relations Wade-Gadio se dégradaient depuis plusieurs mois. » L’ancien professeur de journalisme a-t-il été victime d’une cabale orchestrée par Karim Wade ? À Dakar, beaucoup en sont persuadés. Dès le 2 octobre, l’un des plus gros tirages de la place – L’Observateur de Youssou N’Dour – titrait : « Karim limoge Gadio ». Du côté du pouvoir, on écarte cette hypothèse : « Je ne vois pas pourquoi Karim chercherait à se débarrasser de quelqu’un qui ne pèse ni dans sa région ni dans le parti. Pour Karim, Gadio n’est pas un rival. » Mais un connaisseur objecte : « Depuis que Karim est ministre de la Coopération internationale, il souhaite gérer seul les relations entre le Sénégal et les pays arabes, du Maghreb jusqu’au Golfe. Or, au fil des ans, Gadio a tissé des liens solides avec des dirigeants arabes comme Kaddafi. Le clash était inévitable. »
Depuis mai dernier, le fils du chef de l’État cumule quatre portefeuilles ministériels (Coopération internationale, Aménagement du territoire, Transports aériens, Infrastructures). « Il est le ministre du ciel et de la terre », plaisantent les Dakarois. Pas sûr que l’avocat Madické Niang, le nouveau chef de la diplomatie sénégalaise, ait les coudées aussi franches que son prédécesseur…
Christophe Boisbouvier
Source Jeune Afrique
La disgrâce du ministre vient-elle du flop de la diplomatie sénégalaise sur la Guinée ? Pas sûr. « Je ne crois pas que Gadio pouvait se permettre de critiquer son patron sur un dossier que le chef de l’État gérait personnellement, estime un proche des deux hommes. Depuis neuf ans, Gadio avalait beaucoup de couleuvres. Il pouvait encore manger le margouillat de Guinée… De toute façon, les relations Wade-Gadio se dégradaient depuis plusieurs mois. » L’ancien professeur de journalisme a-t-il été victime d’une cabale orchestrée par Karim Wade ? À Dakar, beaucoup en sont persuadés. Dès le 2 octobre, l’un des plus gros tirages de la place – L’Observateur de Youssou N’Dour – titrait : « Karim limoge Gadio ». Du côté du pouvoir, on écarte cette hypothèse : « Je ne vois pas pourquoi Karim chercherait à se débarrasser de quelqu’un qui ne pèse ni dans sa région ni dans le parti. Pour Karim, Gadio n’est pas un rival. » Mais un connaisseur objecte : « Depuis que Karim est ministre de la Coopération internationale, il souhaite gérer seul les relations entre le Sénégal et les pays arabes, du Maghreb jusqu’au Golfe. Or, au fil des ans, Gadio a tissé des liens solides avec des dirigeants arabes comme Kaddafi. Le clash était inévitable. »
Depuis mai dernier, le fils du chef de l’État cumule quatre portefeuilles ministériels (Coopération internationale, Aménagement du territoire, Transports aériens, Infrastructures). « Il est le ministre du ciel et de la terre », plaisantent les Dakarois. Pas sûr que l’avocat Madické Niang, le nouveau chef de la diplomatie sénégalaise, ait les coudées aussi franches que son prédécesseur…
Christophe Boisbouvier
Source Jeune Afrique