
Les môles 4 et 8 seront paralysés aujourd'hui, si les travailleurs mettent à exécution leurs menaces. ‘Nous avons décidé de frapper au cœur même du port de Dakar. Il s'agit notamment des môles 4 et 8. Nous voulons manifester pour contester cette décision qui vise à donner, sur un plateau d'argent, le port aux Arabes (Dubaï ports World, Ndlr). Nous sommes tous motivés pour défendre nos intérêts’, soutient Alioune Sow, le secrétaire général de l'Union démocratique des travailleurs du Sénégal (Udts).
Le syndicaliste rappelle que c'est le chef de l'Etat, lui-même, qui avait rassuré les travailleurs, lors de la remise du cahier des doléances, le 1er mai dernier, que le port ne sera pas privatisé, mais que des travaux seront effectués. ‘Du coup, on lit à travers la presse (Walf du mardi 5 juin dernier, Ndlr) que le terminal à conteneurs a été donné aux Arabes. Nous n'accepterons pas que notre patrimoine soit bradé par des forces tapies dans l'ombre. Et nous sommes déterminés à faire entendre notre voix’, souligne M. Sow que nous avons joint, hier, par téléphone.
Le secrétaire général de l'Udts révèle que les critères de sélection ont été orientés pour permettre à Dubaï ports World de gagner le marché. Dans les critères, l'autorité exige des candidats, la fourniture d'information prouvant leur expérience dans la gestion de terminaux qui ont un trafic annuel cumulé minimal de 5 millions de Evp (Equivalent vingt pieds) et un trafic minimal de 2 millions de Evp. Ce qui équivaut à l'exclusion d'office de tous les opérateurs nationaux et locaux de la procédure de pré-qualification. ‘En faisant choix de certains critères de présélection des candidats, les autorités sénégalaises ne peuvent ignorer qu'elles dénient dès lors à la quasi-totalité des acconiers membres de la communauté portuaire de Dakar le droit de pouvoir poursuivre leur développement localement, et ce en dépit même de l'ancienneté de leur implantation, de l'importance des investissements qu'ils y ont fait (...)’, souligne le Syndicat des auxiliaires de transport du Sénégal (Sats) qui regroupe plus de 1 500 travailleurs dockers.
‘Le président Bolloré (groupement Bolloré-Cma/Cgm-Terminal, Ndlr) a mis sur la table 350 milliards de francs, contre 200 milliards de francs pour les Arabes pour la réalisation du Port du futur. On ne comprend pas pourquoi ce choix porté sur les Arabes. Aujourd'hui, 5 000 emplois sont menacés du fait de cette décision prise par l'Etat. Les Arabes ne respectent pas les règles internationales en matière de droit du travail’, peste Alioune Sow.
Déjà, le Syndicat des entreprises de manutention des ports du Sénégal (Sempos) avait, en octobre 2006, tiré la sonnette d'alarme. Dans une correspondance adressée au directeur général du port de Dakar, le Sempos s'insurge contre le fait qu'il n'a pas été associé aux réflexions qui ont présidé à l'élaboration de la mise en concession des terminaux à conteneurs de la zone nord du Pad. ‘Notre inquiétude a toutefois été plus grande à l'analyse des critères de présélection des candidats pour l'appel d'offre’.
Selon cette organisation, les opérateurs nationaux seront privés de participer à la gestion d'une partie aussi stratégique du port. Ce qui risque de compromettre leur avenir en tant qu'acteurs économiques, ayant largement contribué au développement du port de Dakar, avec toutes les conséquences sociales qui ne manqueront pas de se manifester à la suite de la suppression de plusieurs milliers d'emplois.
Pour les manutentionnaires, il n'est pas possible de lier dans cette procédure (mise en concession), le volet exploitation du terminal à conteneurs après finition des travaux du troisième poste à quai et le volet installation du projet ‘Port du futur’.
Le link entre le terminal à conteneurs et la construction du ‘Port du futur’ a été le nœud de vipère pour les opérateurs traditionnels du port de Dakar. Les carottes semblent désormais cuites. Les travailleurs du port de Dakar refusent le fait accompli, selon le secrétaire général de l'Udts qui donne rendez-vous ce jour au môle 4 et au môle 8 où ils vont tenir leur manifestation.
Quatre armateurs ont répondu au dossier d'appel d'offres international pour la mise en concession du terminal à conteneurs. Il s'agit de Dubaï ports World, du groupement Bolloré-Cma/Cgm-Terminals Link, de Getma International/Msc et de Apm Terminal. La société publique des Emirats Arabes Unis a été finalement retenue comme adjudicataire provisoire.
Johnson MBENGUE
Source: Walfadji
Le syndicaliste rappelle que c'est le chef de l'Etat, lui-même, qui avait rassuré les travailleurs, lors de la remise du cahier des doléances, le 1er mai dernier, que le port ne sera pas privatisé, mais que des travaux seront effectués. ‘Du coup, on lit à travers la presse (Walf du mardi 5 juin dernier, Ndlr) que le terminal à conteneurs a été donné aux Arabes. Nous n'accepterons pas que notre patrimoine soit bradé par des forces tapies dans l'ombre. Et nous sommes déterminés à faire entendre notre voix’, souligne M. Sow que nous avons joint, hier, par téléphone.
Le secrétaire général de l'Udts révèle que les critères de sélection ont été orientés pour permettre à Dubaï ports World de gagner le marché. Dans les critères, l'autorité exige des candidats, la fourniture d'information prouvant leur expérience dans la gestion de terminaux qui ont un trafic annuel cumulé minimal de 5 millions de Evp (Equivalent vingt pieds) et un trafic minimal de 2 millions de Evp. Ce qui équivaut à l'exclusion d'office de tous les opérateurs nationaux et locaux de la procédure de pré-qualification. ‘En faisant choix de certains critères de présélection des candidats, les autorités sénégalaises ne peuvent ignorer qu'elles dénient dès lors à la quasi-totalité des acconiers membres de la communauté portuaire de Dakar le droit de pouvoir poursuivre leur développement localement, et ce en dépit même de l'ancienneté de leur implantation, de l'importance des investissements qu'ils y ont fait (...)’, souligne le Syndicat des auxiliaires de transport du Sénégal (Sats) qui regroupe plus de 1 500 travailleurs dockers.
‘Le président Bolloré (groupement Bolloré-Cma/Cgm-Terminal, Ndlr) a mis sur la table 350 milliards de francs, contre 200 milliards de francs pour les Arabes pour la réalisation du Port du futur. On ne comprend pas pourquoi ce choix porté sur les Arabes. Aujourd'hui, 5 000 emplois sont menacés du fait de cette décision prise par l'Etat. Les Arabes ne respectent pas les règles internationales en matière de droit du travail’, peste Alioune Sow.
Déjà, le Syndicat des entreprises de manutention des ports du Sénégal (Sempos) avait, en octobre 2006, tiré la sonnette d'alarme. Dans une correspondance adressée au directeur général du port de Dakar, le Sempos s'insurge contre le fait qu'il n'a pas été associé aux réflexions qui ont présidé à l'élaboration de la mise en concession des terminaux à conteneurs de la zone nord du Pad. ‘Notre inquiétude a toutefois été plus grande à l'analyse des critères de présélection des candidats pour l'appel d'offre’.
Selon cette organisation, les opérateurs nationaux seront privés de participer à la gestion d'une partie aussi stratégique du port. Ce qui risque de compromettre leur avenir en tant qu'acteurs économiques, ayant largement contribué au développement du port de Dakar, avec toutes les conséquences sociales qui ne manqueront pas de se manifester à la suite de la suppression de plusieurs milliers d'emplois.
Pour les manutentionnaires, il n'est pas possible de lier dans cette procédure (mise en concession), le volet exploitation du terminal à conteneurs après finition des travaux du troisième poste à quai et le volet installation du projet ‘Port du futur’.
Le link entre le terminal à conteneurs et la construction du ‘Port du futur’ a été le nœud de vipère pour les opérateurs traditionnels du port de Dakar. Les carottes semblent désormais cuites. Les travailleurs du port de Dakar refusent le fait accompli, selon le secrétaire général de l'Udts qui donne rendez-vous ce jour au môle 4 et au môle 8 où ils vont tenir leur manifestation.
Quatre armateurs ont répondu au dossier d'appel d'offres international pour la mise en concession du terminal à conteneurs. Il s'agit de Dubaï ports World, du groupement Bolloré-Cma/Cgm-Terminals Link, de Getma International/Msc et de Apm Terminal. La société publique des Emirats Arabes Unis a été finalement retenue comme adjudicataire provisoire.
Johnson MBENGUE
Source: Walfadji