
Dans presque tous les quartiers, tous les coins de rue, nombreuses sont les filles qui s'improvisent masseuses en ouvrant les portes de leurs appartements à une clientèle qui chercherait surtout à joindre l'utile à l'agréable. Un massage fait dans un endroit insoupçonné ou à domicile quand il n'y a pas âme qui vive ou quand madame est sortie en toute discrétion. Quand aux grandes dames qui se font masser, elles choisissent, le plus souvent, un grand gaillard, de préférence fort et musclé, pour se faire masser tout le corps sans négliger le plus petit détail. De quoi se demander ce qui motive réellement les gens à faire recours aux soins de ces masseurs quand on sait que ces derniers n'ont aucune qualification pour s'adonner à cette pratique car n'ayant suivi aucune formation pour ce faire. Dans tous les cas, le constat est qu'il y a croissance vertigineuse de cette activité et cela n'est pas sans porter préjudice à l'image et à la réputation des véritables kinésithérapeutes car elle est de plus en plus associée à ces pratiques peu orthodoxes qui se déroulent loin des regards indiscrets, dans l'impassibilité totale des autorités publiques. Les moeurs, les vertus de notre culture sont sérieusement dégradées.
Le problème de la formation
Les filles ou femmes qui pratiquent le massage et en font une profession, ont-elles été formées et initiées aux techniques du massage thérapeutique ? La kinésithérapie ? Mieux encore, au Sénégal, existe-t-il des instituts ou écoles de formation en kiné où l'on enseigne comment procéder à un massage ? Aucun à notre connaissance.
En France par exemple, la loi stipule que les seuls habilités à pratiquer le massage, sont les kinésithérapeutes que celui-ci soit thérapeutique ou non thérapeutique. Et ces derniers sont obligés de suivre un cursus minimum de trois ans d'études, sanctionné par un diplôme d'Etat, et apprennent et connaissent, durant leur formation, parfaitement l'anatomie, la physiologie, la biomécanique et la pathologie du corps humain. Leur compétence en matière de bilan diagnostic kinésithérapeute est un préambule indispensable à la réalisation d'un massage bien-être en toute sécurité. Au Sénégal aussi, il existe bien des kinésithérapeutes. Seulement ils travaillent uniquement dans le domaine de la santé où ils s'occupent précisément de la rééducation des malades accidentés ou ceux qui ont des problèmes avec les nerfs et les articulations. Ils se sont spécialisés dans cette branche et connaissent parfaitement l'anatomie humaine.
Publicité à outrance
En outre et parallèlement aux prestations de services de ces filles se réclamant masseuses, il existe bel et bien des espaces, plus ou moins de grande renommée, des salons de beauté qui proposent des soins de massage. Ce sont des instituts, qui pour la plupart d'entre eux visités, sont gérés par des étrangers (Libanais, français) venus s'installer au Sénégal. Pour ce qui concerne ces derniers, le massage se fait sur place par des professionnels de façon sérieuse car ce sont des personnes qui ont été formées pour ce faire. Ils utilisent des huiles de massage relaxantes composées de produits dermatologiques testés. Ces professionnels du massage s'indignent même du fait que beaucoup de filles qui pratiquent aujourd'hui ce métier menacent la profession. Ils tirent à boulets rouges sur les centres de massage et ces pratiquantes d'un genre nouveau qu'ils soupçonnent de s'adonner tout simplement au plus vieux métier du monde. Car ils ne comprennent pas pourquoi elles proposent à leurs clients des compléments de services particulièrement douteux frôlant la prostitution.
II est vrai que beaucoup de particuliers ont investi le créneau et travaillent en intelligence avec des filles recrutées pour leurs appâts physiques, qui prennent le soin de bien se maquiller et de s'habiller de façon provocante. Ces filles proposent des massages sensuels à domicile ou dans un appartement choisi exprès tout en insistant sur la discrétion. C'est un circuit informel, de la prostitution déguisée en toute clandestinité, c'est l'avis de beaucoup de personnes interrogées. Monsieur Talla, appelons le ainsi pour préserver son anonymat conformément à sa volonté, évolue dans le bruyant milieu du show-biz sénégalais et a eu à recourir aux prestations d'une «masseuse». «J'ai, nous confiera-t-il, une fois fait appel à une masseuse à domicile parce que je ressentais réellement de la fatigue. Et j'avais aussi des courbatures et un mal de dos qui perdurait. J'ai !u une annonce dans un journal gratuit et j'ai appelé sur le numéro donné. La fille est venue donc pour une séance de massage. Elle a commencé par bien faire son travail, mais au bout de quelques instants, elle m'a touché à des endroits intimes et a fini par m'exciter. J'étais dans tous mes états et c'est en ce moment qu'elle m’a clairement dit que si je voulais aller plus loin avec elle, je devais y mettre le prix. J'ai du casqué pour assouvir mon envie pressante du moment. C'est quand elle est partie que j’ai compris qu’elle était en réalité une travailleuse du sexe car elle avait même amené avec elle des préservatifs Et depuis lors, c'est fini les massages à domicile ».
II y a ainsi donc, de quoi s'intriguer surtout pour ceux qui pensent que les deux activités, massage à domicile et prostitution n'ont rien à voir l'une avec l'autre. La question qui se pose est de savoir si c'est abusif de considérer cette masseuse comme une prostituée ? C'est une qualification assez dégradante mais qui sied pourtant au fait. Un autre témoignage recueilli abonde pratiquement dans le même sens, c'est celui d'un autre homme que nous nommerons Mody : « Je fréquentais une masseuse qui travaillait dans un salon de beauté à Dieuppeul. Au début, une ou deux fois, les séances de massage étaient strictement professionnelles maïs finalement j'ai fini par lui faire la cour et elle a accepté. Je trouve difficile pour un homme normalement constitué, de résister à une fille sexy et charmante qui se tient tout près de toi et te masse le corps, jusque dans les parties intimes parfois ».
Les autres hommes interrogés sur la question sont tous formels. Pour eux, il n'y a même pas d'amalgame à faire, c'est juste une façon plus «civilisée» de se prostituer, Bacar N. nous donne son avis : «je fais souvent recours à une masseuse, mais c'est surtout pour le sexe. I! n y a même pas à chercher de midi à quatorze heures, ce sont des travailleuses du sexe et je les préfère à celles qui traînent dans les rues. Elles sont plus discrètes que les autres dans la façon de faire».
Et la publicité de leurs commerces qui se fait à travers l’écritel des chaînes de télévision continue toujours. Elles s'affichent et donne des numéros de téléphone sur les bandes-annonces du petit écran. Le phénomène est encore plus flagrant dans la station balnéaire de Saly Portudal, très prisés par les touristes. Et là ce sont des pancartes et des tableaux qui font office de pub.
Saly, la poule aux oeufs d'or
Pendant que la plupart des honnêtes gens essaient de trouver un boulot respectable, ces autres filles organisent leur journée tout différemment. Un numéro de téléphone juste pour l'effet, quelques huiles de massage suffisent à ces filles et le tour est joué. Elles ont trouvé une façon très ingénieuse de trouver de l'argent facilement en s'adonnant à ce métier : une prostitution déguisée, sans vergogne au grand dam de la corporation des kinésithérapeutes. En effet, à Saly, il arrive souvent de voir des filles qui s'adonnaient aux tresses se métamorphoser, par on ne sait quelle alchimie, en masseuse professionnelle. Et après seulement quelques semaines d'exercice, changer complètement de standing de vie avec villa et véhicule, Un standing de vie acquis vraisemblablement avec une autre «science» que celle du massage.
II est grand temps de réagir par rapport à ce phénomène qui est en train de prendre des proportions inquiétantes en cette période de morosité économique ambiante.
Rokhaya THIAM
Source: La voix plus
Le problème de la formation
Les filles ou femmes qui pratiquent le massage et en font une profession, ont-elles été formées et initiées aux techniques du massage thérapeutique ? La kinésithérapie ? Mieux encore, au Sénégal, existe-t-il des instituts ou écoles de formation en kiné où l'on enseigne comment procéder à un massage ? Aucun à notre connaissance.
En France par exemple, la loi stipule que les seuls habilités à pratiquer le massage, sont les kinésithérapeutes que celui-ci soit thérapeutique ou non thérapeutique. Et ces derniers sont obligés de suivre un cursus minimum de trois ans d'études, sanctionné par un diplôme d'Etat, et apprennent et connaissent, durant leur formation, parfaitement l'anatomie, la physiologie, la biomécanique et la pathologie du corps humain. Leur compétence en matière de bilan diagnostic kinésithérapeute est un préambule indispensable à la réalisation d'un massage bien-être en toute sécurité. Au Sénégal aussi, il existe bien des kinésithérapeutes. Seulement ils travaillent uniquement dans le domaine de la santé où ils s'occupent précisément de la rééducation des malades accidentés ou ceux qui ont des problèmes avec les nerfs et les articulations. Ils se sont spécialisés dans cette branche et connaissent parfaitement l'anatomie humaine.
Publicité à outrance
En outre et parallèlement aux prestations de services de ces filles se réclamant masseuses, il existe bel et bien des espaces, plus ou moins de grande renommée, des salons de beauté qui proposent des soins de massage. Ce sont des instituts, qui pour la plupart d'entre eux visités, sont gérés par des étrangers (Libanais, français) venus s'installer au Sénégal. Pour ce qui concerne ces derniers, le massage se fait sur place par des professionnels de façon sérieuse car ce sont des personnes qui ont été formées pour ce faire. Ils utilisent des huiles de massage relaxantes composées de produits dermatologiques testés. Ces professionnels du massage s'indignent même du fait que beaucoup de filles qui pratiquent aujourd'hui ce métier menacent la profession. Ils tirent à boulets rouges sur les centres de massage et ces pratiquantes d'un genre nouveau qu'ils soupçonnent de s'adonner tout simplement au plus vieux métier du monde. Car ils ne comprennent pas pourquoi elles proposent à leurs clients des compléments de services particulièrement douteux frôlant la prostitution.
II est vrai que beaucoup de particuliers ont investi le créneau et travaillent en intelligence avec des filles recrutées pour leurs appâts physiques, qui prennent le soin de bien se maquiller et de s'habiller de façon provocante. Ces filles proposent des massages sensuels à domicile ou dans un appartement choisi exprès tout en insistant sur la discrétion. C'est un circuit informel, de la prostitution déguisée en toute clandestinité, c'est l'avis de beaucoup de personnes interrogées. Monsieur Talla, appelons le ainsi pour préserver son anonymat conformément à sa volonté, évolue dans le bruyant milieu du show-biz sénégalais et a eu à recourir aux prestations d'une «masseuse». «J'ai, nous confiera-t-il, une fois fait appel à une masseuse à domicile parce que je ressentais réellement de la fatigue. Et j'avais aussi des courbatures et un mal de dos qui perdurait. J'ai !u une annonce dans un journal gratuit et j'ai appelé sur le numéro donné. La fille est venue donc pour une séance de massage. Elle a commencé par bien faire son travail, mais au bout de quelques instants, elle m'a touché à des endroits intimes et a fini par m'exciter. J'étais dans tous mes états et c'est en ce moment qu'elle m’a clairement dit que si je voulais aller plus loin avec elle, je devais y mettre le prix. J'ai du casqué pour assouvir mon envie pressante du moment. C'est quand elle est partie que j’ai compris qu’elle était en réalité une travailleuse du sexe car elle avait même amené avec elle des préservatifs Et depuis lors, c'est fini les massages à domicile ».
II y a ainsi donc, de quoi s'intriguer surtout pour ceux qui pensent que les deux activités, massage à domicile et prostitution n'ont rien à voir l'une avec l'autre. La question qui se pose est de savoir si c'est abusif de considérer cette masseuse comme une prostituée ? C'est une qualification assez dégradante mais qui sied pourtant au fait. Un autre témoignage recueilli abonde pratiquement dans le même sens, c'est celui d'un autre homme que nous nommerons Mody : « Je fréquentais une masseuse qui travaillait dans un salon de beauté à Dieuppeul. Au début, une ou deux fois, les séances de massage étaient strictement professionnelles maïs finalement j'ai fini par lui faire la cour et elle a accepté. Je trouve difficile pour un homme normalement constitué, de résister à une fille sexy et charmante qui se tient tout près de toi et te masse le corps, jusque dans les parties intimes parfois ».
Les autres hommes interrogés sur la question sont tous formels. Pour eux, il n'y a même pas d'amalgame à faire, c'est juste une façon plus «civilisée» de se prostituer, Bacar N. nous donne son avis : «je fais souvent recours à une masseuse, mais c'est surtout pour le sexe. I! n y a même pas à chercher de midi à quatorze heures, ce sont des travailleuses du sexe et je les préfère à celles qui traînent dans les rues. Elles sont plus discrètes que les autres dans la façon de faire».
Et la publicité de leurs commerces qui se fait à travers l’écritel des chaînes de télévision continue toujours. Elles s'affichent et donne des numéros de téléphone sur les bandes-annonces du petit écran. Le phénomène est encore plus flagrant dans la station balnéaire de Saly Portudal, très prisés par les touristes. Et là ce sont des pancartes et des tableaux qui font office de pub.
Saly, la poule aux oeufs d'or
Pendant que la plupart des honnêtes gens essaient de trouver un boulot respectable, ces autres filles organisent leur journée tout différemment. Un numéro de téléphone juste pour l'effet, quelques huiles de massage suffisent à ces filles et le tour est joué. Elles ont trouvé une façon très ingénieuse de trouver de l'argent facilement en s'adonnant à ce métier : une prostitution déguisée, sans vergogne au grand dam de la corporation des kinésithérapeutes. En effet, à Saly, il arrive souvent de voir des filles qui s'adonnaient aux tresses se métamorphoser, par on ne sait quelle alchimie, en masseuse professionnelle. Et après seulement quelques semaines d'exercice, changer complètement de standing de vie avec villa et véhicule, Un standing de vie acquis vraisemblablement avec une autre «science» que celle du massage.
II est grand temps de réagir par rapport à ce phénomène qui est en train de prendre des proportions inquiétantes en cette période de morosité économique ambiante.
Rokhaya THIAM
Source: La voix plus