
Cheikh Tidiane Gadio ne cherchait pas ses mots. Le verbe coulait de source. Tout le contraire de son remplaçant à la tête du ministère des Affaires étrangères. Me Madické a une voix presque empruntée. Cheikh Tidiane Gadio était d’abord ouvert et de commerce facile, Madické Niang passe comme suffisant et haut perché. Contrairement à son prédécesseur, Me Madické n’est pas sobre. S’il est un bon avocat, il lui faudra se pencher sur les dossiers dont il hérite. Gadio, de par sa formation de journaliste et de sa profession d’enseignant au Cesti, était familier à la géopolitique. Il a séjourné à l’extérieur. Par le passé, il a milité dans une organisation de gauche, contrairement à Me Madické qui connaissait mieux le barreau et la confrérie mouride. Me Madické est-il un polyglotte ? En tout cas, Gadio était aussi bien à l’aise dans la langue de Molière que dans celle de Shakespeare. Les ambassadeurs accrédités au Sénégal en savent quelque chose. Il était pragmatique et innovateur. Ses talents ont sauvé Me Wade de bien des conflits. Il a participé à ramener la paix en Mauritanie et avait tiré d’affaire Karim Wade, à l’occasion du sommet de l’Oci, tenu l’année dernière à Dakar. Me Madické cache-t-il des talents de diplomate ? Gadio a fait profiter Me Abdoulaye Wade de son fleuri carnet d’adresses. N’est-ce pas lui qui a été préféré au ministre de l’Économie et des Finances pour aller signer les 270 milliards accordés au Sénégal par le Mca ? Me Madické a du pain sur la planche. L’avenir dira s’il fera autant à la tête de la diplomatie sénégalaise que son prédécesseur, qui exprimait ses avis au président de la République.
La Redaction
La Redaction