
Dans son ensemble costume sombre et cravate à rayures, Morgan Tsvangirai, chef de file de l’opposition zimbabwéenne, répond aux questions dans un langage simple. Assis entre le Dr Cheikh Tidiane Gadio et Jameson Timba, il a le temps de parler et de parler. Avec une gestuelle sobre : le bras légèrement levé ; des doigts croisés ; un regard qui fixe l’interlocuteur ; un sourire et presque pas d’anecdotes croustillantes...
Cet après-midi de jeudi encore, il fait courir les journalistes. Il avait d’ailleurs déjà commencé la matinée, après que la nouvelle de son arrivée a été diffusée par le ministère des Affaires étrangères. Un séjour de 24 heures, pour un opposant si célèbre, dans une Afrique où certains comme lui, croient qu’il est toujours possible de gagner démocratiquement des élections, se mène toujours tambours battant. Voici alors Tsvangirai, leader du Mdc (sigle anglais de Mouvement pour le changement démocratique), homme politique et opposant africain qui a évolué dans un contexte de persécution et de violence dirigées contre ses militants et qui, dans son pays qu’est le Zimbabwe, a réussi la prouesse de passer devant la Zanu-Pf de Robert Mugabe lors des dernières législatives du mois de mars et même de le battre au premier tour de la présidentielle.
Quand il accepte de faire face à la presse, au cours d’un bref séjour au Sénégal, l’on comprend aisément que la salle sera prise d’assaut. Prise d’assaut assez tôt d’ailleurs, comme ce fut le cas hier, au Méridien Président, par une presse internationale et nationale avec une dizaine de caméras, un peu moins d’appareils photos et plusieurs enregistreurs.
Et quand, vers les coups de 17h 30, il fait son apparition dans la salle en compagnie de Gadio, zooms et flashes se jettent sur lui, au moment où les discussions informelles se terminent par force. Commence ainsi, ce que Gadio lui-même appellera « le point sur l’évolution de la situation au Zimbabwe ».
Face aux journalistes et devant quelques membres du corps diplomatique accrédité à Dakar, Tsvangirai dira que sa délégation et lui-même sont à Dakar pour « briefer Wade sur les derniers évènements au Zimbabwe ».
Le contexte actuel, selon le leader du Mdc, est celui d’un protocole d’accord signé entre son parti et la Zanu-Pf, avec comme base, la création d’un cadre de négociation. « Depuis lors, le médiateur a réuni les deux parties et le dialogue a commencé », déclare Tsvangirai, qui ajoute avoir parlé des « obstacles rencontrés au cours des négociations au président Wade ».
« Ce dernier est favorable à donner des conseils avisés dans le processus en tant que grand leader africain », a-t-il dit.
Le leader du Mdc ajoute qu’il y a une « grande urgence pour empêcher les populations de souffrir du déficit de produits alimentaires ». Son parti, le Mdc s’intéresse à l’assistance humanitaire, a-t-il dit, reconnaissant la baisse de la violence « et le défi d’éliminer les poches de résistance ».
La responsabilité collective de l’Afrique est engagée pour que la situation revienne à la normale au Zimbabwe. En prononçant de tels propos, Tsvangirai tenait à répondre à ceux qui voient en son arrivée à Dakar, un désaveu de la médiation de Mbecki, désigné par l’Union africaine.
« Mon déplacement à Dakar n’est pas un désaveu de la médiation de Thabo Mbecki. Car chaque leader influent du continent doit être consulté pour résoudre la crise dans notre pays », a-t-il dit, ajoutant que : « c’est devenu un problème africain et plus il y a des leaders africains qui s’impliquent, mieux ce serait une assurance ».
Quand, à la veille du deuxième tour de l’élection présidentielle du mois de juin dernier, Morgan Tsvangirai décidait de retirer sa candidature, certains considéraient l’acte comme une sorte de « trahison » et avaient même le sentiment que les nombreux morts parmi ses partisans, l’étaient pour rien. « Je ne le pense pas », se défend l’opposant zimbabwéen. « Les gens qui sont morts ne l’ont pas été pour moi. Ils sont morts car ils croient à la lutte comme y avaient cru leurs prédécesseurs pendant la période coloniale », explique-t-il, estimant que « la décision de retrait de ma candidature n’a pas été facile ».
« Elle a été prise car les conditions étaient impossibles pour le Mdc. Cette élection était une guerre déclarée contre le peuple. La majorité de mes compatriotes pensait qu’il était plus sage de quitter. Je ne pense pas que ceux qui sont morts ont été trahis », argumente-t-il encore.
Il souligne que l’option est de s’engager à trouver une solution, contestant la position selon laquelle la suspension des négociations s’explique par des désaccords sur des postes à octroyer. « Je rappelle qu’avec ces négociations, il ne s’agit pas de positions à octroyer ; aucune proposition spécifique ne m’a été faite », estime Morgan Tsvangirai, né en 1952 à Gutu, centre du Zimbabwe, en pays Shona.
Source: Le Soleil
Cet après-midi de jeudi encore, il fait courir les journalistes. Il avait d’ailleurs déjà commencé la matinée, après que la nouvelle de son arrivée a été diffusée par le ministère des Affaires étrangères. Un séjour de 24 heures, pour un opposant si célèbre, dans une Afrique où certains comme lui, croient qu’il est toujours possible de gagner démocratiquement des élections, se mène toujours tambours battant. Voici alors Tsvangirai, leader du Mdc (sigle anglais de Mouvement pour le changement démocratique), homme politique et opposant africain qui a évolué dans un contexte de persécution et de violence dirigées contre ses militants et qui, dans son pays qu’est le Zimbabwe, a réussi la prouesse de passer devant la Zanu-Pf de Robert Mugabe lors des dernières législatives du mois de mars et même de le battre au premier tour de la présidentielle.
Quand il accepte de faire face à la presse, au cours d’un bref séjour au Sénégal, l’on comprend aisément que la salle sera prise d’assaut. Prise d’assaut assez tôt d’ailleurs, comme ce fut le cas hier, au Méridien Président, par une presse internationale et nationale avec une dizaine de caméras, un peu moins d’appareils photos et plusieurs enregistreurs.
Et quand, vers les coups de 17h 30, il fait son apparition dans la salle en compagnie de Gadio, zooms et flashes se jettent sur lui, au moment où les discussions informelles se terminent par force. Commence ainsi, ce que Gadio lui-même appellera « le point sur l’évolution de la situation au Zimbabwe ».
Face aux journalistes et devant quelques membres du corps diplomatique accrédité à Dakar, Tsvangirai dira que sa délégation et lui-même sont à Dakar pour « briefer Wade sur les derniers évènements au Zimbabwe ».
Le contexte actuel, selon le leader du Mdc, est celui d’un protocole d’accord signé entre son parti et la Zanu-Pf, avec comme base, la création d’un cadre de négociation. « Depuis lors, le médiateur a réuni les deux parties et le dialogue a commencé », déclare Tsvangirai, qui ajoute avoir parlé des « obstacles rencontrés au cours des négociations au président Wade ».
« Ce dernier est favorable à donner des conseils avisés dans le processus en tant que grand leader africain », a-t-il dit.
Le leader du Mdc ajoute qu’il y a une « grande urgence pour empêcher les populations de souffrir du déficit de produits alimentaires ». Son parti, le Mdc s’intéresse à l’assistance humanitaire, a-t-il dit, reconnaissant la baisse de la violence « et le défi d’éliminer les poches de résistance ».
La responsabilité collective de l’Afrique est engagée pour que la situation revienne à la normale au Zimbabwe. En prononçant de tels propos, Tsvangirai tenait à répondre à ceux qui voient en son arrivée à Dakar, un désaveu de la médiation de Mbecki, désigné par l’Union africaine.
« Mon déplacement à Dakar n’est pas un désaveu de la médiation de Thabo Mbecki. Car chaque leader influent du continent doit être consulté pour résoudre la crise dans notre pays », a-t-il dit, ajoutant que : « c’est devenu un problème africain et plus il y a des leaders africains qui s’impliquent, mieux ce serait une assurance ».
Quand, à la veille du deuxième tour de l’élection présidentielle du mois de juin dernier, Morgan Tsvangirai décidait de retirer sa candidature, certains considéraient l’acte comme une sorte de « trahison » et avaient même le sentiment que les nombreux morts parmi ses partisans, l’étaient pour rien. « Je ne le pense pas », se défend l’opposant zimbabwéen. « Les gens qui sont morts ne l’ont pas été pour moi. Ils sont morts car ils croient à la lutte comme y avaient cru leurs prédécesseurs pendant la période coloniale », explique-t-il, estimant que « la décision de retrait de ma candidature n’a pas été facile ».
« Elle a été prise car les conditions étaient impossibles pour le Mdc. Cette élection était une guerre déclarée contre le peuple. La majorité de mes compatriotes pensait qu’il était plus sage de quitter. Je ne pense pas que ceux qui sont morts ont été trahis », argumente-t-il encore.
Il souligne que l’option est de s’engager à trouver une solution, contestant la position selon laquelle la suspension des négociations s’explique par des désaccords sur des postes à octroyer. « Je rappelle qu’avec ces négociations, il ne s’agit pas de positions à octroyer ; aucune proposition spécifique ne m’a été faite », estime Morgan Tsvangirai, né en 1952 à Gutu, centre du Zimbabwe, en pays Shona.
Source: Le Soleil