
Mame Madior Boye, ex-Premier ministre du Sénégal, assimile le mandat d’arrêt qui avait été lancé contre elle à une affaire « montée de toutes pièces ». Face à la presse et devant ses avocats, Mes Massokhna Kane, El Hadj Diouf et Aïssata Tall Sall, elle a fait cette première réaction, après l’annulation, le 16 juin dernier, par la Cour d’Appel de Paris, du mandat d’arrêt international lancé contre elle et l’ex-ministre des Forces Armées, Youba Sambou. Mame Madior, après avoir remercié les personnes, les groupes sociopersonnels, les religieux et autorités coutumières qui lui ont apporté leur soutien durant toute cette période, n’y est pas allée par le dos de la cuillère pour donner sa version sur cette affaire. Pour elle, ce mandat d’arrêt international a été concocté à partir « d’informations grotesques, sans fondements et face à des agressions répétées et planifiées pendant des années ». A cela, la magistrate ajoute « une campagne politico-médiatico-judiciaire savamment orchestrée avec des puissances relais, de solides soutiens, des réseaux d’influences déterminées ici et ailleurs, et beaucoup d’amalgames, de démagogie et beaucoup de commentaires de la part de certaines personnes à propos de la lutte contre l’impunité ». Une lutte contre l’impunité devenue, selon elle, un « slogan commode à tout », mais qui, en aucun moment, ne l’a impressionnée, ni intimidée, perturbée encore moins ébranlée.
« Si j’avais une responsabilité, je l’aurais assumée »
Avec sérénité, Mame Madior Boye a rappelé qu’elle a toujours eu la conscience tranquille et nullement ébranlée par un quelconque « propagandiste de cause victimaire, des profiteurs de catastrophe » qui existe, selon elle, dans tous les pays du monde. Sans donner aucune référence sur ces derniers, l’ex-Pm décrie ces « profiteurs » comme des personnes qui ont leur agenda et font tout pour solder leur compte ou se débarrasser de personnes gênantes qui dérangent. Mais, pour elle, personne ne pouvait lui donner mauvaise conscience dans ce dossier. Elle a évoqué trois raisons. La première tient au fait que « je n’ai pas attendu d’être dans un appareil d’Etat pour apprendre à travailler avec rigueur, organisation, méthode et avoir le sens des responsabilités et du devoir ». Mais, aussi, qu’elle connaît, comme tous les professionnels de la justice, les règles de la procédure pénale, le principe et la jurisprudence en matière d’accident mortel avec un moyen de transport. Et l’ex-Pm de dire que dans ce genre d’accident, les personnes qui sont en général poursuivies sont condamnées. La deuxième raison tient, selon elle, au fait qu’elle n’a jamais essayé de fuir ses responsabilités. « Si j’avais une responsabilité si minime soit elle, je l’aurais assumée pleinement, a martelé l’ex-Pm. Je l’aurais assumée comme je l’ai toujours fait, parce qu’au pire des cas, qu’est-ce que je risquais : la prison. Mais c’est quoi la persécution au côté de la prison. Tout le monde sait que la persécution est pire que la prison ». La dernière raison est relative, selon elle, aux droits de l’homme. Sur ce registre elle a précisé qu’elle n’a de leçon à recevoir de personne en la matière. Parce que « très jeune, dès les années 70, au début de ma carrière et pendant près de deux décennies, nous nous sommes engagés sur ce combat de la défense des droits de l’homme, de la lutte contre l’impunité ».
A sa suite, Me Kane a indiqué que le juge d’Evry a tout fait sauf du droit. Pour l’avocat, sur la quinzaine de pages de l’arrêt seules trois concernent l’exposé des motifs. Les responsabilités de Mame Madior Boye et de Youba Sambou, l’ex-ministre des Forces Armées, n’étaient pas engagées. Me El Hadji Diouf a, quant à lui, mis le doigt sur « ces activistes qui vivent du Joola ». Pour lui, même avec les morts et les cadavres, ces gens n’hésitent pas à en faire un fonds de commerce. Et pour Me Diouf, présenter Mame Madior Boye devant le tribunal de Paris serait le pire des affronts qu’aurait le Sénégal.
Maguette NDONG
Source Le Soleil
« Si j’avais une responsabilité, je l’aurais assumée »
Avec sérénité, Mame Madior Boye a rappelé qu’elle a toujours eu la conscience tranquille et nullement ébranlée par un quelconque « propagandiste de cause victimaire, des profiteurs de catastrophe » qui existe, selon elle, dans tous les pays du monde. Sans donner aucune référence sur ces derniers, l’ex-Pm décrie ces « profiteurs » comme des personnes qui ont leur agenda et font tout pour solder leur compte ou se débarrasser de personnes gênantes qui dérangent. Mais, pour elle, personne ne pouvait lui donner mauvaise conscience dans ce dossier. Elle a évoqué trois raisons. La première tient au fait que « je n’ai pas attendu d’être dans un appareil d’Etat pour apprendre à travailler avec rigueur, organisation, méthode et avoir le sens des responsabilités et du devoir ». Mais, aussi, qu’elle connaît, comme tous les professionnels de la justice, les règles de la procédure pénale, le principe et la jurisprudence en matière d’accident mortel avec un moyen de transport. Et l’ex-Pm de dire que dans ce genre d’accident, les personnes qui sont en général poursuivies sont condamnées. La deuxième raison tient, selon elle, au fait qu’elle n’a jamais essayé de fuir ses responsabilités. « Si j’avais une responsabilité si minime soit elle, je l’aurais assumée pleinement, a martelé l’ex-Pm. Je l’aurais assumée comme je l’ai toujours fait, parce qu’au pire des cas, qu’est-ce que je risquais : la prison. Mais c’est quoi la persécution au côté de la prison. Tout le monde sait que la persécution est pire que la prison ». La dernière raison est relative, selon elle, aux droits de l’homme. Sur ce registre elle a précisé qu’elle n’a de leçon à recevoir de personne en la matière. Parce que « très jeune, dès les années 70, au début de ma carrière et pendant près de deux décennies, nous nous sommes engagés sur ce combat de la défense des droits de l’homme, de la lutte contre l’impunité ».
A sa suite, Me Kane a indiqué que le juge d’Evry a tout fait sauf du droit. Pour l’avocat, sur la quinzaine de pages de l’arrêt seules trois concernent l’exposé des motifs. Les responsabilités de Mame Madior Boye et de Youba Sambou, l’ex-ministre des Forces Armées, n’étaient pas engagées. Me El Hadji Diouf a, quant à lui, mis le doigt sur « ces activistes qui vivent du Joola ». Pour lui, même avec les morts et les cadavres, ces gens n’hésitent pas à en faire un fonds de commerce. Et pour Me Diouf, présenter Mame Madior Boye devant le tribunal de Paris serait le pire des affronts qu’aurait le Sénégal.
Maguette NDONG
Source Le Soleil