Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia ont longtemps cheminé ensemble sans pour autant partager, toujours, les mêmes idées. Beaucoup de choses différenciaient les deux hommes sans les diviser, sans entamer leur complicité. Jusqu’à la crise de 1962. Autant Senghor tenait au cordon ombilical reliant le Sénégal à l’ex-métropole, la France, autant Dia prônait par les actes et la parole la souveraineté du pays en s’inspirant du socialisme autogestionnaire.
Mamadou Dia s’inscrivait ainsi en droite ligne avec l’appartenance du Sénégal au camp des Non-Alignés, ces pays qui refusaient d’appartenir aux Blocs socialiste et capitaliste qui se livraient à un combat à mort, parfois par pays plus faibles interposés. Il se racontait même que Senghor, plus porté vers la France et réfractaire au communisme, appréciait peu les déplacements de Mamadou Dia dans les pays de l’Est.
Mamadou Dia concevait le socialisme à la sauce sénégalaise comme une idéologie intégrant la religion. Par conséquent, il voulait construire son pays en faisant de l’Islam, religion de l’écrasante majorité des Sénégalais, le moteur même du développement. Une idée peu du goût de la France. Les deux hommes ne partageaient pas non plus la même idée du régime.
Senghor ne cessait de montrer son penchant pour un régime présidentiel qui était en vogue, tandis que Mamadou Dia se prévalait de la légitimité conférée par le parti, même si pareille clause n’était pas prévue par la Constitution de l’époque.
Dès lors, la question était de savoir : entre le parti et l’Etat qui prime ? Evidemment, Mamadou Dia penchait pour une primauté du parti pour se prévaloir de sa légitimité. Dans la gestion des affaires, Mamadou Dia n’hésitait pas à prendre de grandes décisions qui n’étaient pas du goût de la France et de Senghor. Il y a par exemple le plan qui allait décider du renvoi des troupes françaises présentes à Dakar prévu par Dia.
Autant de divergences entre les deux poids lourds de la vie politique sénégalaise qui ont facilité la survenue de la crise de 1962.
Malick CISS
Source: Le Soleil
Mamadou Dia s’inscrivait ainsi en droite ligne avec l’appartenance du Sénégal au camp des Non-Alignés, ces pays qui refusaient d’appartenir aux Blocs socialiste et capitaliste qui se livraient à un combat à mort, parfois par pays plus faibles interposés. Il se racontait même que Senghor, plus porté vers la France et réfractaire au communisme, appréciait peu les déplacements de Mamadou Dia dans les pays de l’Est.
Mamadou Dia concevait le socialisme à la sauce sénégalaise comme une idéologie intégrant la religion. Par conséquent, il voulait construire son pays en faisant de l’Islam, religion de l’écrasante majorité des Sénégalais, le moteur même du développement. Une idée peu du goût de la France. Les deux hommes ne partageaient pas non plus la même idée du régime.
Senghor ne cessait de montrer son penchant pour un régime présidentiel qui était en vogue, tandis que Mamadou Dia se prévalait de la légitimité conférée par le parti, même si pareille clause n’était pas prévue par la Constitution de l’époque.
Dès lors, la question était de savoir : entre le parti et l’Etat qui prime ? Evidemment, Mamadou Dia penchait pour une primauté du parti pour se prévaloir de sa légitimité. Dans la gestion des affaires, Mamadou Dia n’hésitait pas à prendre de grandes décisions qui n’étaient pas du goût de la France et de Senghor. Il y a par exemple le plan qui allait décider du renvoi des troupes françaises présentes à Dakar prévu par Dia.
Autant de divergences entre les deux poids lourds de la vie politique sénégalaise qui ont facilité la survenue de la crise de 1962.
Malick CISS
Source: Le Soleil