
C'est un Me Wade serein, pas menaçant qui s'est adressé à ses concitoyens pour leur promettre un mieux-être. En quoi faisant, il s'est engagé à diminuer le coût exorbitant des denrées de première nécessité et de l'électricité par des mesures concrètes. Depuis huit ans, Me Wade a fait miroiter à son peuple des rêves fantasmagoriques liés à l'aéroport de Ndiass, à l'autoroute à péage, à l'université du futur africain, des Trains à Grande Vitesse (Tgv), en occultant le mal-vivre des Sénégalais. À un certain moment, il s'est même permis de dire qu'il avait beaucoup d'argent mais son seul problème était de trouver là où l'injecter. Paradoxalement en 2008, les caisses du trésor public sénégalais semblent vides. N'eût été les pays amis, le Sénégal serait dans une situation de banqueroute. Sans compter les promesses quotidiennes relatives à l'emploi, à l'éducation et à la santé.
Las d'attendre des réalisations qui tardent à se concrétiser et étranglés par les insatisfactions sociales, les différents segments de la société ont pris leur destin en main pour exprimer leur colère face à un pouvoir insensible à leurs complaintes. Ces Sénégalais n'ont qu'une seule doléance à la bouche : "Nous voulons de meilleures conditions de vie". Cela passe nécessairement par une gestion rationnelle et efficace des préoccupations des Sénégalais et des ressources de notre pays. Une volonté politique proclamée si elle n'est pas extériorisée, aurait été comme si elle n'avait pas existé. Un peuple ne vit pas uniquement de rêves. Il a besoin de pain, de bonheur partagé. Ce à quoi le régime en place était incapable de lui procurer.
Au finish, les lamentations foisonnent de partout. Et à la limite du supportable, l'individu se déchaîne. Ce déchaînement a conduit les imams de la banlieue à occuper la rue. Par ailleurs, les jeunes de Kédougou ont mis leur ville, érigée récemment en région, sens dessus, sens dessous. Des signaux forts que Me Wade a certainement décryptés pour tenir un discours réaliste. De par les mesures annoncées avant-hier, il se rend compte que le peuple anonyme sait sortir de l'anonymat quand il le désire. Et que celui-ci a sa dynamique propre qui résiste aux serments les plus mirobolants. L'alternance pêche depuis 2008 dans la gestion de la demande sociale. Celle-ci a constitué le ventre mou du régime de Me Wade. Comme il n'est jamais tard pour bien faire, le chef de l'État affirme son engagement à atténuer les rancœurs sociales par des actes qui visent à réguler le front social.
Et reconnaît le président de la République : "Malgré les erreurs passées, nous allons renforcer l’Agence Nationale pour l’Emploi des Jeunes (ANEJ) et le Fonds National de Promotion de la Jeunesse (FNPJ) car leur objectif louable est de fournir à chaque jeune une source de revenus pour qu’il soit utile à lui-même, à sa famille et à son pays". Dans la même veine, souligne-t-il : "j’ai décidé qu’à l’avenir, 15% des emplois créées seront réservés aux jeunes et, dans un premier temps, à ceux de la banlieue de Dakar dont la situation exige des mesures urgentes. Celle-ci, en effet, constitue le vivier de l’émigration clandestine alors même que sa jeunesse, saine, volontariste, entreprenante et imaginative, ne demande qu’un appui pour faire éclore son formidable potentiel au profit de la nation". "L’emploi des jeunes reste pour moi une priorité élevée", fait-il remarquer. L'année 2008 a été enterrée de manière pénible. Pourvu que 2009 soit de loin meilleure que 2008. La stratégie qui vaille pour Me Wade est de se convertir au réel et affronter de face la demande sociale. Il semble l'avoir compris...
Mademba Ramata DIA
Source Le Matin
Las d'attendre des réalisations qui tardent à se concrétiser et étranglés par les insatisfactions sociales, les différents segments de la société ont pris leur destin en main pour exprimer leur colère face à un pouvoir insensible à leurs complaintes. Ces Sénégalais n'ont qu'une seule doléance à la bouche : "Nous voulons de meilleures conditions de vie". Cela passe nécessairement par une gestion rationnelle et efficace des préoccupations des Sénégalais et des ressources de notre pays. Une volonté politique proclamée si elle n'est pas extériorisée, aurait été comme si elle n'avait pas existé. Un peuple ne vit pas uniquement de rêves. Il a besoin de pain, de bonheur partagé. Ce à quoi le régime en place était incapable de lui procurer.
Au finish, les lamentations foisonnent de partout. Et à la limite du supportable, l'individu se déchaîne. Ce déchaînement a conduit les imams de la banlieue à occuper la rue. Par ailleurs, les jeunes de Kédougou ont mis leur ville, érigée récemment en région, sens dessus, sens dessous. Des signaux forts que Me Wade a certainement décryptés pour tenir un discours réaliste. De par les mesures annoncées avant-hier, il se rend compte que le peuple anonyme sait sortir de l'anonymat quand il le désire. Et que celui-ci a sa dynamique propre qui résiste aux serments les plus mirobolants. L'alternance pêche depuis 2008 dans la gestion de la demande sociale. Celle-ci a constitué le ventre mou du régime de Me Wade. Comme il n'est jamais tard pour bien faire, le chef de l'État affirme son engagement à atténuer les rancœurs sociales par des actes qui visent à réguler le front social.
Et reconnaît le président de la République : "Malgré les erreurs passées, nous allons renforcer l’Agence Nationale pour l’Emploi des Jeunes (ANEJ) et le Fonds National de Promotion de la Jeunesse (FNPJ) car leur objectif louable est de fournir à chaque jeune une source de revenus pour qu’il soit utile à lui-même, à sa famille et à son pays". Dans la même veine, souligne-t-il : "j’ai décidé qu’à l’avenir, 15% des emplois créées seront réservés aux jeunes et, dans un premier temps, à ceux de la banlieue de Dakar dont la situation exige des mesures urgentes. Celle-ci, en effet, constitue le vivier de l’émigration clandestine alors même que sa jeunesse, saine, volontariste, entreprenante et imaginative, ne demande qu’un appui pour faire éclore son formidable potentiel au profit de la nation". "L’emploi des jeunes reste pour moi une priorité élevée", fait-il remarquer. L'année 2008 a été enterrée de manière pénible. Pourvu que 2009 soit de loin meilleure que 2008. La stratégie qui vaille pour Me Wade est de se convertir au réel et affronter de face la demande sociale. Il semble l'avoir compris...
Mademba Ramata DIA
Source Le Matin