
En effet, dès votre arrivée à la Senelec, certains travailleurs, professionnels du «larbinisme» et de l’opportunisme, ont su tirer profit de votre générosité légendaire et de votre méconnaissance des réalités de la gestion d’une entreprise, surtout d’une entreprise de service public tel que l’électricité. Ils vous ont entraîné dans la réalisation d’investissements de luxe et de prestige, à des coûts anormalement élevés, et à l’octroi d’avantages insensés pour soi-disant motiver le personnel.
J’en veux pour preuve, l’instauration d’une prime de croissance venue s’ajouter à la prime de rendement et au treizième mois, à un moment où l’entreprise accumulait des pertes records, ainsi que l’acquisition de véhicules pour tous les cadres, dont les 75% n’ont aucune productivité.
Au niveau des investissements, des projets qui ne présentaient aucune rentabilité, ont été réalisés et l’on présente toujours à la population un programme de 520 milliards réalisé depuis 2003. Mais que représente un montant dépensé pour atteindre un objectif que l’on pouvait atteindre avec moins de la moitié de celui-ci, si les projets avaient été bien pensés et bien financés ? Depuis votre entrée à la Senelec, aucun projet n’a fait l’objet d’une étude sérieuse avant la prise de décision et avant sa mise en œuvre. Des investissements amortis sur 25 ans ont été financés avec des crédits commerciaux remboursés sur 3 ans, ce qui a complètement déstructuré la structure financière de l’entreprise.
Toutes ces erreurs sont aujourd’hui lourdement payées puisque, des charges incompressibles doivent être compensées par les tarifs pour permettre à l’entreprise de retrouver l’équilibre financier précaire que vous aviez trouvé à votre entrée en fonction.
En quittant la Senelec, vous nous avez laissé une situation des plus précaires car, outre les délestages qui avaient atteint un niveau exceptionnel et les relations très tendues avec les différents partenaires de la société, 2006, année de votre départ, restera une année noire, avec une perte record de 34 milliards, un déficit de trésorerie de 77 milliards, alors que 50 milliards sur les recettes de 2007 et 2008 avaient déjà été consommés en 2006 à travers des montages financiers qui nous ont coûté très cher.
L’évolution des chiffres caractéristiques de la société entre 2003 et 2006 est ahurissante pour tous les gestionnaires d’entreprises qui se respectent :
1. Les fonds propres ont baissé de 88 milliards à 43 milliards, absorbés par les pertes cumulées sur la période ;
2. Les dettes financières ont augmenté de 87 milliards à 110 milliards ;
3. Le passif circulant a explosé de 40 milliards à 148 milliards, avec la dette fournisseurs qui a augmenté de 19 milliards à 57 milliards et les autres dettes de 19 milliards à 55 milliards ;
4. Le passif de trésorerie est passé de 16 milliards à 36 milliards.
Ainsi, tous les ratios de l’entreprise se sont dégradés, même le fonds de roulement qui était positif de 22,5 milliards en 2003 est devenu négatif de 54 milliards en 2006, situation plutôt paradoxale pour la gestion d’un «Financier».
Suite à votre départ, le Gouvernement qui venait de découvrir la triste réalité que vous avez toujours pu masquer, a entamé des discussions avec ses partenaires, notamment la Banque mondiale, pour sauver la Senelec qui était en quasi banqueroute.
Mais cela, vous ne pouviez l’accepter parce qu’il aurait permis de découvrir la profondeur du désastre et de bien situer les responsabilités. Vous vous êtes alors battu pour devenir ministre de l’Energie, alors que, si l’on se fie à ce que vous avez toujours prétendu, le poste de ministre ne vous a jamais intéressé.
Votre nomination au poste de ministre de l’Energie marqua le retour des problèmes de Senelec qui commençait à redresser la barre en 2007. Le Directeur général, Cheikh Diakhaté qui avait réussi à sortir la Senelec des difficultés une première fois entre 2001 et 2002, est limogé, car n’acceptant pas votre diktat. (…)
Le gouvernement du Sénégal a comptabilisé une importante somme transférée à la Senelec entre 2007 et 2008, mais ces montants n’ont jamais été versés directement à l’entreprise en laissant à ses gestionnaires le soin d’en faire la meilleure utilisation, mais, utilisés à travers des montages financiers douteux, pour payer ou garantir des marchés passés en violation de toutes les règles et à des prix qui dépassent de loin les prix normaux ; ceci sous vos injonctions.
De plus, au lieu d’orienter ces sommes vers les revenus de la Senelec afin de soutenir les tarifs, vous avez préférez leur comptabilisation au niveau du bilan pour masquer plus rapidement les dérives que vous y avez créées. Ainsi, les 118 milliards de recapitalisation supportés par le Gouvernement, serviront à boucher vos trous et vous avez décidé de manière unilatérale que la compensation des revenus, de 98 milliards due à la Senelec soit ramenée à 47 milliards sur lesquels la société n’a reçu que 26 milliards et, selon vos procédés habituels, à savoir des montages financiers dont les dessous seront connus un jour.
Le Directeur Général, Lat Soukabé Fall, poussé à bout n’a pas pu s’empêcher, malgré votre proximité, de dénoncer en public votre immixtion de sa gestion et votre responsabilité dans la situation qu’il a refusé de porter seul, ce qui lui a valu d’être relevé de ses fonctions par vous-même, le Conseil d’Administration s’étant contenté de constater les dégâts après que vous ayez rendu public l’information.
Pour le remplacer, vous n’avez pas cherché loin pour trouver un de vos serviteurs qui n’a ni le profil technique, en tant que technicien supérieur, ni le profil managérial, ni la personnalité, ni la moralité, mais il vous fallait quelqu’un qui accepte que la Senelec continue d’être gérée au quotidien au niveau du ministère.
Monsieur le ministre,
Ce qui vous n’avez pas réussi à l’intérieur de l’entreprise, vous ne le réussirez pas de l’extérieur et le plus grand cadeau que vous pouvez faire à la Senelec est de sortir de sa gestion, à défaut, le président de la République devrait vous enlever de la tête du ministère de l’Energie pour sauver la Senelec. L’on ne peut pas faire du Concret en continuant de brasser du vent avec de beaux discours, car «on ne peut pas tromper tout le monde, tout le temps».
Je ne saurais terminer sans aborder la question de l’évolution institutionnelle de la Senelec qui semble tellement vous tenir à cœur pour des raisons qui semblent assez nébuleuses. Cette réforme qui n’a rien d’original, puisque prévue par les textes de 1999, devait être mise en œuvre sur 7 années pour arriver à la séparation des activités de la Senelec à la suite d’une séparation comptable 4 ans auparavant.
Aujourd’hui, vous nous présentez un calendrier de mise en œuvre de la séparation des activités de 4 mois, que toutes les personnes conscientes trouvent parfaitement irréaliste, si ce n’est votre Conseiller technique que vous avez bombardé président du Groupe Technique Ad Hoc sans qu’il n’ait aucune qualification en la matière. Ainsi, il répète ce qui vous lui dictez sans réfléchir en essayant d’utiliser tous les autres comme des «faire-valoir». Je pus vous assurer que cela ne passera pas, face à des personnes qui tiennent à garder leur crédibilité.
Monsieur le ministre,
Au nom des quelques années que nous avons passées ensemble et connaissant vos ambitions pour la Senelec, malgré vos limites, je vous exhorte, si vous voulez avoir des chances de réussir votre mission, de vous méfier de ces personnes qui ont passé leur vie, nous nous connaissons à la Senelec, à comploter pour prendre la place des autres sans même en avoir les compétences, grâce au louvoiement et aux mensonges. Vous avez encore autour de vous des personnes compétentes qui ont des valeurs dans la vie et qui peuvent vous aider, si vous les écoutez, à rattraper la situation.
Renoncez à ces décisions hâtives que l’on cherche à vous faire prendre, dans le seul but de conserver votre poste. Au besoin, partez en préservant la Senelec contre les conséquences de toutes mesures tendant à réduire ses revenus qui ne lui permettent même pas de garantir une exploitation équilibrée. On est en train de payer votre communication biaisée sur la hausse des tarifs, la nouvelle grille tarifaire et les mesures d’accompagnement, n’en rajoutez pas.
Aujourd’hui c’est l’impunité que vous incarnez, qui focalise les rancœurs contre la Senelec. Partez s’il le faut pour protéger la société et l’autorité de l’Etat.
L’effet d’annonce d’une baisse des tarifs de l’électricité ou la remise en cause de la nouvelle grille, sans concertation avec toutes les parties prenantes, ne fera que précipiter la Senelec dans une situation financière plus désastreuse qui ne lui permettra pas d’assurer le service de l’électricité, avec des conséquences encore plus graves pour les consommateurs, le Gouvernement et l’entreprise.
Fraternellement.
Un Senelecois lucide / senelecois@gmail.com
Source: le Quotidien
J’en veux pour preuve, l’instauration d’une prime de croissance venue s’ajouter à la prime de rendement et au treizième mois, à un moment où l’entreprise accumulait des pertes records, ainsi que l’acquisition de véhicules pour tous les cadres, dont les 75% n’ont aucune productivité.
Au niveau des investissements, des projets qui ne présentaient aucune rentabilité, ont été réalisés et l’on présente toujours à la population un programme de 520 milliards réalisé depuis 2003. Mais que représente un montant dépensé pour atteindre un objectif que l’on pouvait atteindre avec moins de la moitié de celui-ci, si les projets avaient été bien pensés et bien financés ? Depuis votre entrée à la Senelec, aucun projet n’a fait l’objet d’une étude sérieuse avant la prise de décision et avant sa mise en œuvre. Des investissements amortis sur 25 ans ont été financés avec des crédits commerciaux remboursés sur 3 ans, ce qui a complètement déstructuré la structure financière de l’entreprise.
Toutes ces erreurs sont aujourd’hui lourdement payées puisque, des charges incompressibles doivent être compensées par les tarifs pour permettre à l’entreprise de retrouver l’équilibre financier précaire que vous aviez trouvé à votre entrée en fonction.
En quittant la Senelec, vous nous avez laissé une situation des plus précaires car, outre les délestages qui avaient atteint un niveau exceptionnel et les relations très tendues avec les différents partenaires de la société, 2006, année de votre départ, restera une année noire, avec une perte record de 34 milliards, un déficit de trésorerie de 77 milliards, alors que 50 milliards sur les recettes de 2007 et 2008 avaient déjà été consommés en 2006 à travers des montages financiers qui nous ont coûté très cher.
L’évolution des chiffres caractéristiques de la société entre 2003 et 2006 est ahurissante pour tous les gestionnaires d’entreprises qui se respectent :
1. Les fonds propres ont baissé de 88 milliards à 43 milliards, absorbés par les pertes cumulées sur la période ;
2. Les dettes financières ont augmenté de 87 milliards à 110 milliards ;
3. Le passif circulant a explosé de 40 milliards à 148 milliards, avec la dette fournisseurs qui a augmenté de 19 milliards à 57 milliards et les autres dettes de 19 milliards à 55 milliards ;
4. Le passif de trésorerie est passé de 16 milliards à 36 milliards.
Ainsi, tous les ratios de l’entreprise se sont dégradés, même le fonds de roulement qui était positif de 22,5 milliards en 2003 est devenu négatif de 54 milliards en 2006, situation plutôt paradoxale pour la gestion d’un «Financier».
Suite à votre départ, le Gouvernement qui venait de découvrir la triste réalité que vous avez toujours pu masquer, a entamé des discussions avec ses partenaires, notamment la Banque mondiale, pour sauver la Senelec qui était en quasi banqueroute.
Mais cela, vous ne pouviez l’accepter parce qu’il aurait permis de découvrir la profondeur du désastre et de bien situer les responsabilités. Vous vous êtes alors battu pour devenir ministre de l’Energie, alors que, si l’on se fie à ce que vous avez toujours prétendu, le poste de ministre ne vous a jamais intéressé.
Votre nomination au poste de ministre de l’Energie marqua le retour des problèmes de Senelec qui commençait à redresser la barre en 2007. Le Directeur général, Cheikh Diakhaté qui avait réussi à sortir la Senelec des difficultés une première fois entre 2001 et 2002, est limogé, car n’acceptant pas votre diktat. (…)
Le gouvernement du Sénégal a comptabilisé une importante somme transférée à la Senelec entre 2007 et 2008, mais ces montants n’ont jamais été versés directement à l’entreprise en laissant à ses gestionnaires le soin d’en faire la meilleure utilisation, mais, utilisés à travers des montages financiers douteux, pour payer ou garantir des marchés passés en violation de toutes les règles et à des prix qui dépassent de loin les prix normaux ; ceci sous vos injonctions.
De plus, au lieu d’orienter ces sommes vers les revenus de la Senelec afin de soutenir les tarifs, vous avez préférez leur comptabilisation au niveau du bilan pour masquer plus rapidement les dérives que vous y avez créées. Ainsi, les 118 milliards de recapitalisation supportés par le Gouvernement, serviront à boucher vos trous et vous avez décidé de manière unilatérale que la compensation des revenus, de 98 milliards due à la Senelec soit ramenée à 47 milliards sur lesquels la société n’a reçu que 26 milliards et, selon vos procédés habituels, à savoir des montages financiers dont les dessous seront connus un jour.
Le Directeur Général, Lat Soukabé Fall, poussé à bout n’a pas pu s’empêcher, malgré votre proximité, de dénoncer en public votre immixtion de sa gestion et votre responsabilité dans la situation qu’il a refusé de porter seul, ce qui lui a valu d’être relevé de ses fonctions par vous-même, le Conseil d’Administration s’étant contenté de constater les dégâts après que vous ayez rendu public l’information.
Pour le remplacer, vous n’avez pas cherché loin pour trouver un de vos serviteurs qui n’a ni le profil technique, en tant que technicien supérieur, ni le profil managérial, ni la personnalité, ni la moralité, mais il vous fallait quelqu’un qui accepte que la Senelec continue d’être gérée au quotidien au niveau du ministère.
Monsieur le ministre,
Ce qui vous n’avez pas réussi à l’intérieur de l’entreprise, vous ne le réussirez pas de l’extérieur et le plus grand cadeau que vous pouvez faire à la Senelec est de sortir de sa gestion, à défaut, le président de la République devrait vous enlever de la tête du ministère de l’Energie pour sauver la Senelec. L’on ne peut pas faire du Concret en continuant de brasser du vent avec de beaux discours, car «on ne peut pas tromper tout le monde, tout le temps».
Je ne saurais terminer sans aborder la question de l’évolution institutionnelle de la Senelec qui semble tellement vous tenir à cœur pour des raisons qui semblent assez nébuleuses. Cette réforme qui n’a rien d’original, puisque prévue par les textes de 1999, devait être mise en œuvre sur 7 années pour arriver à la séparation des activités de la Senelec à la suite d’une séparation comptable 4 ans auparavant.
Aujourd’hui, vous nous présentez un calendrier de mise en œuvre de la séparation des activités de 4 mois, que toutes les personnes conscientes trouvent parfaitement irréaliste, si ce n’est votre Conseiller technique que vous avez bombardé président du Groupe Technique Ad Hoc sans qu’il n’ait aucune qualification en la matière. Ainsi, il répète ce qui vous lui dictez sans réfléchir en essayant d’utiliser tous les autres comme des «faire-valoir». Je pus vous assurer que cela ne passera pas, face à des personnes qui tiennent à garder leur crédibilité.
Monsieur le ministre,
Au nom des quelques années que nous avons passées ensemble et connaissant vos ambitions pour la Senelec, malgré vos limites, je vous exhorte, si vous voulez avoir des chances de réussir votre mission, de vous méfier de ces personnes qui ont passé leur vie, nous nous connaissons à la Senelec, à comploter pour prendre la place des autres sans même en avoir les compétences, grâce au louvoiement et aux mensonges. Vous avez encore autour de vous des personnes compétentes qui ont des valeurs dans la vie et qui peuvent vous aider, si vous les écoutez, à rattraper la situation.
Renoncez à ces décisions hâtives que l’on cherche à vous faire prendre, dans le seul but de conserver votre poste. Au besoin, partez en préservant la Senelec contre les conséquences de toutes mesures tendant à réduire ses revenus qui ne lui permettent même pas de garantir une exploitation équilibrée. On est en train de payer votre communication biaisée sur la hausse des tarifs, la nouvelle grille tarifaire et les mesures d’accompagnement, n’en rajoutez pas.
Aujourd’hui c’est l’impunité que vous incarnez, qui focalise les rancœurs contre la Senelec. Partez s’il le faut pour protéger la société et l’autorité de l’Etat.
L’effet d’annonce d’une baisse des tarifs de l’électricité ou la remise en cause de la nouvelle grille, sans concertation avec toutes les parties prenantes, ne fera que précipiter la Senelec dans une situation financière plus désastreuse qui ne lui permettra pas d’assurer le service de l’électricité, avec des conséquences encore plus graves pour les consommateurs, le Gouvernement et l’entreprise.
Fraternellement.
Un Senelecois lucide / senelecois@gmail.com
Source: le Quotidien