
Avant cette mesure ministérielle, le Préfet de Dakar avait fini de notifier aux écoles situées aux abords de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor, aux Almadies, à Ngor et au niveau d’une partie de Ouakam, une circulaire leur enjoignant de fermer les salles de classes, durant toute la période du conclave des pays membres de la Oummah.
Du côté de la sécurité, tout n’est pas totalement au top. Puis que ça grogne dans les rangs des forces de l’ordre. Ces dernières déplorent l’absence de moyens adéquats pour la couverture du sommet au plan sécuritaire. Surtout, si l’on sait qu’une somme de 2 milliards de francs Cfa a été dégagée pour ce secteur.
Les grues cendrées, de leur chant de trompette, décrètent chaque jour les premières, la fin de la nuit dans le village traditionnel de Yoff. Les rugissements des bulldozers s’en mêlent aussitôt et le soleil, qui ne s’est pas tapé une grasse matinée, darde ses rayons sur ce quartier où s’échelonnent de villas cossues et des résidences princières. Il faut, avant tout, emprunter une grande avenue en zigzags, sans cesse encombrée, avant d’abandonner l’asphalte pour ensuite bifurquer sur une piste en terre crevassée desservant certains services et des écoles perchées sur des tertres qui rapetissent au fil des kilomètres. On aperçoit partout dans cette zone stratégique un jalonnement impressionnant de la Gendarmerie et de la Police sur tous les axes routiers.
Car, la réussite du sommet de l’Organisation de la conférence islamique (Oci) cristallise toutes les attentions et l’establishment de Wade s’efforce comme un beau diable d’assurer la sécurité de ses prestigieux hôtes. Mais, jusqu’où ? Le Sénégal, qui s’apprête à recevoir les fortunes enturbannées du Golfe, va fermer les écoles, qui ceinturent l’aéroport pour, officiellement, des «raisons de sécurité» Sur l’esplanade de l’école Présentation de Marie avec ses murs en beige et qui accueille les cycles maternel et primaire, Mme Diagne, maman de «Mohamed (qui) est en classe de Ce2» bien sémillante dans son grand boubou gris et adossée sur le capot de son véhicule, livre sa désolation : «J’ai reçu une lettre de la direction de l’école pour nous dire que les classes vont vaquer à cause du Sommet de l’Oci. J’étais venue pour vérifier et j’en ai le cœur net. C’est vraiment inadmissible et écœurant», se désole Mme Diagne.
FERMETURE JUSQU’A LA FIN DU SOMMET
A l’intérieur de l’école, des enfants aiguillonnés par leurs aînés, pépient sous l’ombre des arbres et sous l’œil très maternel de leurs monitrices. «Nous allons vaquer à partir de cet après-midi. C’est tout ce que je sais», balance une monitrice. La directrice de l’école, qui multiplie les va-et-vient, entre son bureau et la brigade de gendarmerie de l’aéroport où des ouvriers donnent les derniers coups de pinceaux pour embellir les lieux, reste avant tout énigmatique. «Vous savez que toute la zone qui jouxte l’aéroport, sera fermée jusqu’à la fin du sommet. Je ne sais pas si l’école va vaquer ou non. Je m’occupe pour l’instant des laissez-passer pour, au moins, permettre au personnel de venir travailler», révèle-t-elle. Pourquoi joue-t-elle à «verrouiller l’information» alors que la circulaire de la Préfecture de Dakar demandant la fermeture des écoles dans la zone de Yoff, de Ngor, des Almadies et de Ouakam est déjà sur sa table ? «Je ne peux rien vous dire à ce propos», martèle-t-elle. Pourtant, son école va fermer ses portes «officiellement du 7 au 17 mars, pour des raisons de sécurité liées à la tenue du sommet». «Nous avons été saisis que pour des problèmes de sécurité, l’école sera effectivement fermée. C’est mieux parce que nous avons des enfants et l’aéroport sera bien sollicité. Il y aura des gyrophares et les bruits des sirènes peuvent perturber les enfants», acquiesce un responsable de la direction de l’Ecole à l’insu de sa patronne.
DOUTES A L’INSTITUT IFPNC
Dans le prolongement de l’école Présentation de Marie où les élèves ont regagné les salles de classes après la récréation, le chemin se termine sur une procession de ravissantes filles engoncées dans leurs uniformes. L’Institut de formation des hôtesses de l’air, stewards et agents de sols (Ifpnc), qui se singularise par ses couleurs bleue et blanche, sera également fermé.
A l’entrée de l’Institut, Antoinette, qui se distingue par sa longiligne silhouette et sa noirceur d’ébène, nage toujours dans ses doutes en dépit de quelques échos. «J’ai entendu que nous n’allons pas faire cours durant tout le sommet. Ce sera dommage, mais il faudra faire avec», sourit-elle. Et, en apparence, les mesures sont prises au cas par cas. Mme Mbaye, responsable administratif de l’Ifpnc, informe : «Effectivement, nous avons reçu une note pour la fermeture de l’école pour la période du 12 au 15 mars». Elle espère, cependant, tenir cours durant le sommet. Car, «nous allons essayer de voir comment nous allons nous organiser pour faire cours, parce que nous n’allons pas gêner la circulation».
GREVE DES ENSEIGNANTS DANS LE PUBLIC
Après la zone hautement stratégique de l’aéroport, la piste sinue entre des vallonnements de terre argileuse avec les pelleteuses et les bulldozers, qui domptent le volcan des Mamelles afin de créer une nouvelle route, pour déboucher sur les quartiers de Ngor et des Almadies.
A l’entrée des Almadies, un tableau tendu au travers de la route signale l’école Alieu Samb, nichée à quelques mètres du croisement menant à l’hôtel Méridien Président. M. Mendy, directeur dudit établissement, surveille «scrupuleusement ses enfants» en attendant la fin de la récréation. Et la mesure de fermeture des écoles ? «J’en ai eu des échos, mais j’attends toujours la circulaire du ministre de l’Education ou du Préfet. On m’a dit que nous allons fermer du 12 au 14. J’attends d’être saisi officiellement», serine-t-il.
A quelques jets d’Alieu Samb, l’école El hadji Baytir Samb, qui se décline majestueusement au milieu de maisons traditionnelles, n’a pas ouvert ses classes à cause de la grève des enseignants. Mais, elle ne sera pas épargnée, semble-t-il, par la mesure qui frappe les autres établissements de cette zone. «J’attends aussi d’être saisi officiellement, mais j’ai eu des échos comme quoi les classes vont vaquer durant cette période. On ne doit pas priver les gens de leur liberté de circulation», fait remarquer M. Thioune, le directeur de l’école. Même l’institut Heci (Hautes études canadiennes internationales) et l’Université polytechnique, révèle-t-on, seront contraints de faire l’école buissonnière parrainée, cette fois-ci, par l’Etat. A qui va alors profiter ce sommet ?
Source: Le Quotidien
Du côté de la sécurité, tout n’est pas totalement au top. Puis que ça grogne dans les rangs des forces de l’ordre. Ces dernières déplorent l’absence de moyens adéquats pour la couverture du sommet au plan sécuritaire. Surtout, si l’on sait qu’une somme de 2 milliards de francs Cfa a été dégagée pour ce secteur.
Les grues cendrées, de leur chant de trompette, décrètent chaque jour les premières, la fin de la nuit dans le village traditionnel de Yoff. Les rugissements des bulldozers s’en mêlent aussitôt et le soleil, qui ne s’est pas tapé une grasse matinée, darde ses rayons sur ce quartier où s’échelonnent de villas cossues et des résidences princières. Il faut, avant tout, emprunter une grande avenue en zigzags, sans cesse encombrée, avant d’abandonner l’asphalte pour ensuite bifurquer sur une piste en terre crevassée desservant certains services et des écoles perchées sur des tertres qui rapetissent au fil des kilomètres. On aperçoit partout dans cette zone stratégique un jalonnement impressionnant de la Gendarmerie et de la Police sur tous les axes routiers.
Car, la réussite du sommet de l’Organisation de la conférence islamique (Oci) cristallise toutes les attentions et l’establishment de Wade s’efforce comme un beau diable d’assurer la sécurité de ses prestigieux hôtes. Mais, jusqu’où ? Le Sénégal, qui s’apprête à recevoir les fortunes enturbannées du Golfe, va fermer les écoles, qui ceinturent l’aéroport pour, officiellement, des «raisons de sécurité» Sur l’esplanade de l’école Présentation de Marie avec ses murs en beige et qui accueille les cycles maternel et primaire, Mme Diagne, maman de «Mohamed (qui) est en classe de Ce2» bien sémillante dans son grand boubou gris et adossée sur le capot de son véhicule, livre sa désolation : «J’ai reçu une lettre de la direction de l’école pour nous dire que les classes vont vaquer à cause du Sommet de l’Oci. J’étais venue pour vérifier et j’en ai le cœur net. C’est vraiment inadmissible et écœurant», se désole Mme Diagne.
FERMETURE JUSQU’A LA FIN DU SOMMET
A l’intérieur de l’école, des enfants aiguillonnés par leurs aînés, pépient sous l’ombre des arbres et sous l’œil très maternel de leurs monitrices. «Nous allons vaquer à partir de cet après-midi. C’est tout ce que je sais», balance une monitrice. La directrice de l’école, qui multiplie les va-et-vient, entre son bureau et la brigade de gendarmerie de l’aéroport où des ouvriers donnent les derniers coups de pinceaux pour embellir les lieux, reste avant tout énigmatique. «Vous savez que toute la zone qui jouxte l’aéroport, sera fermée jusqu’à la fin du sommet. Je ne sais pas si l’école va vaquer ou non. Je m’occupe pour l’instant des laissez-passer pour, au moins, permettre au personnel de venir travailler», révèle-t-elle. Pourquoi joue-t-elle à «verrouiller l’information» alors que la circulaire de la Préfecture de Dakar demandant la fermeture des écoles dans la zone de Yoff, de Ngor, des Almadies et de Ouakam est déjà sur sa table ? «Je ne peux rien vous dire à ce propos», martèle-t-elle. Pourtant, son école va fermer ses portes «officiellement du 7 au 17 mars, pour des raisons de sécurité liées à la tenue du sommet». «Nous avons été saisis que pour des problèmes de sécurité, l’école sera effectivement fermée. C’est mieux parce que nous avons des enfants et l’aéroport sera bien sollicité. Il y aura des gyrophares et les bruits des sirènes peuvent perturber les enfants», acquiesce un responsable de la direction de l’Ecole à l’insu de sa patronne.
DOUTES A L’INSTITUT IFPNC
Dans le prolongement de l’école Présentation de Marie où les élèves ont regagné les salles de classes après la récréation, le chemin se termine sur une procession de ravissantes filles engoncées dans leurs uniformes. L’Institut de formation des hôtesses de l’air, stewards et agents de sols (Ifpnc), qui se singularise par ses couleurs bleue et blanche, sera également fermé.
A l’entrée de l’Institut, Antoinette, qui se distingue par sa longiligne silhouette et sa noirceur d’ébène, nage toujours dans ses doutes en dépit de quelques échos. «J’ai entendu que nous n’allons pas faire cours durant tout le sommet. Ce sera dommage, mais il faudra faire avec», sourit-elle. Et, en apparence, les mesures sont prises au cas par cas. Mme Mbaye, responsable administratif de l’Ifpnc, informe : «Effectivement, nous avons reçu une note pour la fermeture de l’école pour la période du 12 au 15 mars». Elle espère, cependant, tenir cours durant le sommet. Car, «nous allons essayer de voir comment nous allons nous organiser pour faire cours, parce que nous n’allons pas gêner la circulation».
GREVE DES ENSEIGNANTS DANS LE PUBLIC
Après la zone hautement stratégique de l’aéroport, la piste sinue entre des vallonnements de terre argileuse avec les pelleteuses et les bulldozers, qui domptent le volcan des Mamelles afin de créer une nouvelle route, pour déboucher sur les quartiers de Ngor et des Almadies.
A l’entrée des Almadies, un tableau tendu au travers de la route signale l’école Alieu Samb, nichée à quelques mètres du croisement menant à l’hôtel Méridien Président. M. Mendy, directeur dudit établissement, surveille «scrupuleusement ses enfants» en attendant la fin de la récréation. Et la mesure de fermeture des écoles ? «J’en ai eu des échos, mais j’attends toujours la circulaire du ministre de l’Education ou du Préfet. On m’a dit que nous allons fermer du 12 au 14. J’attends d’être saisi officiellement», serine-t-il.
A quelques jets d’Alieu Samb, l’école El hadji Baytir Samb, qui se décline majestueusement au milieu de maisons traditionnelles, n’a pas ouvert ses classes à cause de la grève des enseignants. Mais, elle ne sera pas épargnée, semble-t-il, par la mesure qui frappe les autres établissements de cette zone. «J’attends aussi d’être saisi officiellement, mais j’ai eu des échos comme quoi les classes vont vaquer durant cette période. On ne doit pas priver les gens de leur liberté de circulation», fait remarquer M. Thioune, le directeur de l’école. Même l’institut Heci (Hautes études canadiennes internationales) et l’Université polytechnique, révèle-t-on, seront contraints de faire l’école buissonnière parrainée, cette fois-ci, par l’Etat. A qui va alors profiter ce sommet ?
Source: Le Quotidien