
Tous l’ont remarqué, mais nul n'avait pu s'imaginer que ces filles qui défilaient pieds nus le 4 avril à Thiès, avaient été contraintes de le faire. Qu'elles vivaient l'enfer dans leur chair.
(Correspondance) - Marcher pieds nus avec comme seule protection des chaussettes, sur l'asphalte, sur une distance d'au moins 300 mètres, à midi, sous le chaud soleil du mois d'avril, c'est le calvaire auquel ont eu droit les majorettes du groupe Daaray Kajor, lors du défilé de la fête du 4 avril, commémorant le 48e anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale. Un calvaire que ces cinquante filles ont accepté de subir rien que pour participer à la fête. En effet, si les majorettes du groupe Daaray Kajor de Thiès ont défilé sans chaussure, ce n'est pas de gaieté de cœur.
Elles n'avaient pas les moyens de s'en procurer et n'ont, si l'on croit leur responsable et maître de chorégraphie, Pape Ablaye Sène, ‘bénéficié aucune assistance des autorités de la ville et des organisateurs’. Pourtant, fait-il savoir, les filles, sélectionnées sur la base de leurs moyennes à l'école, ont débuté les entraînements trois mois avant la date du 4 Avril. Pour les tenues qu'elles ont portées pour prendre part de façon plus ou moins correcte au défilé, Pape Ablaye Sène fait savoir que les filles ont pris sur elles-mêmes de cotiser 4 500 francs chacune, en plus d'une enveloppe de 75 000 francs qu'Aliou Sarr, le coordonnateur de Diami Xaleyi, une organisation basée Thiès, a bien voulu mettre à leur disposition en guise d'appui. Une somme insuffisante pour leur permettre de se payer des chaussures.
Pis, malgré tout ce sacrifice, les filles se verront, lors de leur passage, empêchées de faire leur prestation devant la tribune officielle. Question de temps et de protocole leur aurait-on servi pour expliquer le refus de les laisser se produire. Puisque, si l'on en croit Pape Ablaye Sène, les organisateurs leur ont fait comprendre, au dernier moment, que seule la prestation de deux groupes de majorettes avait été prévue. Et que ce sont les majorettes du collège Saint Gabriel et celles du Lycée Malick Sy qui ont été retenues pour respectivement l'ouverture et la fermeture du défilé civil.
Ainsi, trois mois de durs sacrifices et d'intenses séances d'entraînement n'auront, en fin de compte, servi à rien du tout sinon qu'à un furtif passage avec comme conséquence, hormis le sentiment de frustration de ces jeunes filles profondément atteintes dans leur chair, les ampoules qui apparaissaient sur la plante de leurs pieds exposés nus sur le macadam sur une distance d'au moins trois cents mètres.
Ce calvaire n'entamera toutefois pas le courage de ces jeunes qui, malgré tout, se déclarent prêtes à revenir l'année prochaine. En effet, selon Kelly, tête de file des majorettes, elles sont disposées, avec ou sans soutien, de participer au défilé du 4 Avril tant qu'elles se sentiront le plus petit brin de jeunesse. ‘Parce que le 4 Avril, c’est notre fête, celle de la jeunesse’.
Source: L'office
(Correspondance) - Marcher pieds nus avec comme seule protection des chaussettes, sur l'asphalte, sur une distance d'au moins 300 mètres, à midi, sous le chaud soleil du mois d'avril, c'est le calvaire auquel ont eu droit les majorettes du groupe Daaray Kajor, lors du défilé de la fête du 4 avril, commémorant le 48e anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale. Un calvaire que ces cinquante filles ont accepté de subir rien que pour participer à la fête. En effet, si les majorettes du groupe Daaray Kajor de Thiès ont défilé sans chaussure, ce n'est pas de gaieté de cœur.
Elles n'avaient pas les moyens de s'en procurer et n'ont, si l'on croit leur responsable et maître de chorégraphie, Pape Ablaye Sène, ‘bénéficié aucune assistance des autorités de la ville et des organisateurs’. Pourtant, fait-il savoir, les filles, sélectionnées sur la base de leurs moyennes à l'école, ont débuté les entraînements trois mois avant la date du 4 Avril. Pour les tenues qu'elles ont portées pour prendre part de façon plus ou moins correcte au défilé, Pape Ablaye Sène fait savoir que les filles ont pris sur elles-mêmes de cotiser 4 500 francs chacune, en plus d'une enveloppe de 75 000 francs qu'Aliou Sarr, le coordonnateur de Diami Xaleyi, une organisation basée Thiès, a bien voulu mettre à leur disposition en guise d'appui. Une somme insuffisante pour leur permettre de se payer des chaussures.
Pis, malgré tout ce sacrifice, les filles se verront, lors de leur passage, empêchées de faire leur prestation devant la tribune officielle. Question de temps et de protocole leur aurait-on servi pour expliquer le refus de les laisser se produire. Puisque, si l'on en croit Pape Ablaye Sène, les organisateurs leur ont fait comprendre, au dernier moment, que seule la prestation de deux groupes de majorettes avait été prévue. Et que ce sont les majorettes du collège Saint Gabriel et celles du Lycée Malick Sy qui ont été retenues pour respectivement l'ouverture et la fermeture du défilé civil.
Ainsi, trois mois de durs sacrifices et d'intenses séances d'entraînement n'auront, en fin de compte, servi à rien du tout sinon qu'à un furtif passage avec comme conséquence, hormis le sentiment de frustration de ces jeunes filles profondément atteintes dans leur chair, les ampoules qui apparaissaient sur la plante de leurs pieds exposés nus sur le macadam sur une distance d'au moins trois cents mètres.
Ce calvaire n'entamera toutefois pas le courage de ces jeunes qui, malgré tout, se déclarent prêtes à revenir l'année prochaine. En effet, selon Kelly, tête de file des majorettes, elles sont disposées, avec ou sans soutien, de participer au défilé du 4 Avril tant qu'elles se sentiront le plus petit brin de jeunesse. ‘Parce que le 4 Avril, c’est notre fête, celle de la jeunesse’.
Source: L'office