
Le ministre insiste sans la moindre gêne : «Le deal porte sur une durée de cinq années. Il est très simple et pourrait être totalement conclu avant la fin de l'année. La Guinée est l'un des pays dont les réserves naturelles sont les plus importantes du monde, et la Chine, l'un des pays qui ont le plus besoin de ressources.» La Chine n'a jamais caché son intérêt pour la Guinée, qui possède les premières réserves mondiales de bauxite mais dispose aussi d'importants gisements de fer, d'or et de diamants. À quoi s'ajoutent un peu de pétrole et d'uranium, et du bois. Ce potentiel explique l'importance du contrat, l'un des plus gros jamais signés sur le Continent noir, avec l'un des pays les plus pauvres du monde.
Le CIF, une société basée à Hongkong, apportera l'immense majorité des capitaux, la Sonangol n'intervenant que pour la partie pétrolière. De son côté, le gouvernement guinéen devrait créer dans les jours à venir la Société nationale minière de Guinée, dans laquelle tous les actifs miniers de l'État seront transférés. Selon le Financial Times, une joint-venture entre les deux groupes sera ensuite mise en place, sans doute à Singapour. Dans les faits, les affaires devraient être très simples. Le CIF construira des infrastructures qui seront remboursées en minerais.
Le CIF, une société basée à Hongkong, apportera l'immense majorité des capitaux, la Sonangol n'intervenant que pour la partie pétrolière. De son côté, le gouvernement guinéen devrait créer dans les jours à venir la Société nationale minière de Guinée, dans laquelle tous les actifs miniers de l'État seront transférés. Selon le Financial Times, une joint-venture entre les deux groupes sera ensuite mise en place, sans doute à Singapour. Dans les faits, les affaires devraient être très simples. Le CIF construira des infrastructures qui seront remboursées en minerais.

«Crime contre l'humanité»
Pour la junte, au pouvoir depuis le coup d'État de fin décembre 2008, l'annonce de ce contrat est une véritable bouffée d'oxygène. Privé d'aide économique extérieure, mis au ban de la communauté internationale, le gouvernement militaire guinéen était vacillant. Lundi, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) avait demandé le départ du président autoproclamé, le capitaine Moussa Dadis Camara. Mercredi, l'Union européenne a estimé qu'il devait être jugé «pour crime contre l'humanité». Et la Cédéao doit décider samedi de prendre d'éventuelles sanctions contre les dirigeants. La manne chinoise permettrait à Dadis Camara de relâcher un peu la pression. «Il est évident que dans ce dossier la Chine a préféré jouer la carte économique à celle de la solidarité politique», souligne un diplomate. Reste pour Pékin à assumer officiellement cette aide. Pour l'heure, le CIF se refuse à commenter cette affaire. Mais, dans les capitales africaines, on s'avoue volontiers choqué du cynisme affiché par le grand frère chinois.
Tanguy Berthemet
Source Figaro.fr
Pour la junte, au pouvoir depuis le coup d'État de fin décembre 2008, l'annonce de ce contrat est une véritable bouffée d'oxygène. Privé d'aide économique extérieure, mis au ban de la communauté internationale, le gouvernement militaire guinéen était vacillant. Lundi, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) avait demandé le départ du président autoproclamé, le capitaine Moussa Dadis Camara. Mercredi, l'Union européenne a estimé qu'il devait être jugé «pour crime contre l'humanité». Et la Cédéao doit décider samedi de prendre d'éventuelles sanctions contre les dirigeants. La manne chinoise permettrait à Dadis Camara de relâcher un peu la pression. «Il est évident que dans ce dossier la Chine a préféré jouer la carte économique à celle de la solidarité politique», souligne un diplomate. Reste pour Pékin à assumer officiellement cette aide. Pour l'heure, le CIF se refuse à commenter cette affaire. Mais, dans les capitales africaines, on s'avoue volontiers choqué du cynisme affiché par le grand frère chinois.
Tanguy Berthemet
Source Figaro.fr