
Le juge du deuxième cabinet, chargé de l’instruction de la plainte contre X déposée par l’agent judiciaire de l’Etat dans le cadre du dossier dit des chantiers de Thiès est dans le dernier tournant. Le dernier des inculpés, Marwane Zakhem, a été entendu dans le fond du dossier, il y a de cela une dizaine de jours, bouclant ainsi la liste des auditions. Lors de son face-à-face avec le magistrat instructeur, Zakhem a formellement nié les accusations de surfacturation qui pèsent sur l’entreprise du même nom qui lui appartient. Avant lui, Bara Tall, Massamba Sall et Seyni Seck, tous inculpés et mis en liberté provisoire, avaient été entendus dans le fond du dossier. Dernier sur la liste, Marwane Zakhem aura été à l’origine de plusieurs lenteurs constatées dans l’instruction du dossier. Convoqué dans le cadre de la procédure, il avait, arguant une maladie, refusé de déférer à la convocation avant de quitter le Sénégal pour plusieurs mois. C’est finalement son comptable qui fera le déplacement dans le bureau du juge avant de se débiner lorsqu’on lui a demandé s’il était prêt à « encaisser » l’inculpation qui était destinée à son patron. Pour mettre un terme aux tergiversations de Zakhem, le juge du deuxième cabinet avait communiqué un mandat d’amener à la Division des investigations criminelles (Dic) chargé de mettre la main sur Zakhem. C’est alors que le magistrat se préparait à transformer ce mandat d’amener en mandat d’arrêt international que Zakhem a daigné se présenter. Face au juge, il sera inculpé et remis en liberté provisoire après consignation. Son audition dans le fond, sonne comme la dernière étape d’une longue procédure. Il appartient désormais au juge de recueillir les réquisitions du ministère public pour ensuite tirer ses conclusions. Première personne à être entendue dans le fond du dossier, le patron de Jean Lefebvre Sénégal (Jls), Bara Tall avait rejeté systématiquement les accusations de surfacturation. Massamba Sall Samb révélera même que dans le cadre de la Voie de contournement nord (Vcn) ils avaient rendu un surplus à l’autorité contractante. Idem pour l’entrepreneur Seyni Seck qui profitera de son face-à-face avec le magistrat pour « descendre » le préfet de Thiès à l’époque, coupable d’avoir défoncé la porte d’un bâtiment qu’il n’avait pas encore livré. Principal mis en cause dans l’affaire des chantiers de Thiés, Idrissa Seck avait, lors de ses différentes auditions à la commission d’instruction de la Haute Cour de Justice, récusé ses accusations de surfacturation, tout comme Salif Bâ, l’ancien ministre de l’Habitat qui obtiendra finalement un non-lieu. Autant dire sans être téméraire qu’à l’heure actuelle, l’instruction tend vers un non-lieu pour les inculpés compte tenu du déficit d’éléments à charge contre eux.
Cheikh Mbacké GUISSE
Source: L'as
Cheikh Mbacké GUISSE
Source: L'as