
Pour l’essentiel, il s’agira d’une flotte emmenée par le Pds originel comme vaisseau-amiral, avec à ses côtés la Cap 21 et les différentes organisations de soutien au président Wade, pour escorter l’armada tendue vers son cap : un troisième mandat présidentiel. Au lendemain de la victoire de la coalition « Benno Siggil Sénégal » dans les grandes villes du pays lors des élections locales de mars 2009, le président Wade avait appelé de ses vœux les retrouvailles de tout le personnel politique libéral pour asseoir les bases de ce qui pourrait être l’un des derniers grands défis que le « Pape du Sopi » s’est donné, comme il l’avait laissé entendre la même année, lors d’un meeting à Mbacké : « installer le Pds au pouvoir pour 50 ans encore... » La désignation du ministre d’Etat, Karim Wade, comme superviseur du nouveau parti à Kébémer, la ville natale du chef de l’Etat, est chargée d’un symbolisme très fort. Depuis des semaines, le leader de la « Génération du concret », pousse ses supporters à intégrer les instances du nouveau parti ; dans ce sillage, les nombreux mouvements de soutien et structures de cadres libéraux sont invités à inscrire leur action dans une dynamique unitaire pour juguler les mêmes menaces qui se sont révélées déterminantes lors des dernières joutes électorales avec d’importantes collectivités locales tombées dans l’escarcelle de l’opposition en mars 2009. L’ancien Premier ministre Idrissa Seck s’est inscrit dans la même veine de reconstitution de la famille libérale, « pour la fortification du parti ». Le maire de Thiès soutenait récemment que « les querelles vont être dépassées ». Chaque responsable, expliquait-il, sera soumis à la pression de la réalité, de l’urgence à redresser la barre « pour que justement l’électorat sénégalais nous revienne ».
Un processus complexe
Il n’est pas le seul à s’inscrire dans cette perspective : la Secrétaire générale de la Présidence de la République, Mme Aminata Tall ; le nouveau ministre de la Santé, Modou Diagne Fada et l’ancien ministre, Lamine Bâ (désigné superviseur pour les Usa), tous un moment en bisbilles avec la direction du Pds entre les législatives de 2008 et les locales de 2009 pour protester contre les investitures opérées, sont de retour au sein de l’état-major libéral. Page tournée. Si le président Wade a décidé d’accélérer le processus de reconstitution du Pds originel tout en l’ouvrant à de nouvelles forces politiques pour faire (ré) émerger un nouveau leadership libéral sur la scène politique, c’est qu’il est sans doute conscient de la nécessité d’asseoir une cohérence dans sa majorité après l’avoir élargie et massifiée au maximum de sa capacité. L’histoire politique du Sénégal a fini de montrer que le verdict des urnes y est très souvent tributaire des échafaudages, recompositions, alliances et mésalliances qui ont lieu un ou deux ans avant la convocation du corps électoral. 2012, c’est déjà demain...Il ne veut surtout pas vivre l’expérience de son adversaire de toujours, le Parti socialiste, qui a connu sa descente aux enfers, entre 1998 et 2000, avec la scission opérée par des figures historiques de son appareil qui, paradoxalement, sont aujourd’hui à la fois dans l’opposition radicale (l’ancien Premier ministre Moustapha Niasse) et la majorité présidentielle (l’actuel ministre d’Etat, Djibo Kâ). Me Wade veut apparemment que son parti fasse l’exception sur une scène politique où l’éclatement et la dispersion des forces sont monnaie courante depuis des lustres.Après dix ans de pouvoir et une première réélection à la présidence de la République en 2007, les libéraux font face à des assauts sans précédent de l’opposition regroupée au sein de « Benno » qui surfe sur son offensive réussie lors des dernières élections locales. Les stratèges libéraux, chiffres à l’appui, insistent sur la division qui a miné leurs rangs lors des dernières élections tout en faisant observer qu’ils constituaient, malgré tout, la première force électorale du pays au regard du nombre de suffrages exprimés. Le mode de désignation des maires étant passé par là...
Ils savent surtout que l’opposition peinera à présenter un candidat unique lors de la prochaine élection présidentielle : progressistes et socialistes jurent que leur priorité est de voguer sous une seule bannière pour affronter le président sortant, tout en travaillant pour qu’elle soit portée par leur chef de file ; l’Apr de l’ancien Premier ministre, Macky Sall, qui a opposé un refus à l’offre de « retour », n’envisage pas un seul instant un scrutin sans l’effigie de son leader sur les bulletins de vote ; sans oublier les ambitions qui naissent « mezza voce » et de manière larvée au sein de l’opposition...Le processus de convocation d’un congrès est complexe et lourd. Il faut vendre les cartes, monter les structures, désigner les délégués, échafauder un nouvel organigramme, y installer les représentants désignés par la base pour se mettre en ordre de bataille... Le Pds-L pourra-t-il faire l’économie de courants ? Comment trancher les nombreux différents qui se feront jour ? Vingt-quatre mois ne seront pas de trop pour trouver des réponses à ces questions. La muttion est à ce prix.
Par Samboudian Kamara
Source Le Soleil
Un processus complexe
Il n’est pas le seul à s’inscrire dans cette perspective : la Secrétaire générale de la Présidence de la République, Mme Aminata Tall ; le nouveau ministre de la Santé, Modou Diagne Fada et l’ancien ministre, Lamine Bâ (désigné superviseur pour les Usa), tous un moment en bisbilles avec la direction du Pds entre les législatives de 2008 et les locales de 2009 pour protester contre les investitures opérées, sont de retour au sein de l’état-major libéral. Page tournée. Si le président Wade a décidé d’accélérer le processus de reconstitution du Pds originel tout en l’ouvrant à de nouvelles forces politiques pour faire (ré) émerger un nouveau leadership libéral sur la scène politique, c’est qu’il est sans doute conscient de la nécessité d’asseoir une cohérence dans sa majorité après l’avoir élargie et massifiée au maximum de sa capacité. L’histoire politique du Sénégal a fini de montrer que le verdict des urnes y est très souvent tributaire des échafaudages, recompositions, alliances et mésalliances qui ont lieu un ou deux ans avant la convocation du corps électoral. 2012, c’est déjà demain...Il ne veut surtout pas vivre l’expérience de son adversaire de toujours, le Parti socialiste, qui a connu sa descente aux enfers, entre 1998 et 2000, avec la scission opérée par des figures historiques de son appareil qui, paradoxalement, sont aujourd’hui à la fois dans l’opposition radicale (l’ancien Premier ministre Moustapha Niasse) et la majorité présidentielle (l’actuel ministre d’Etat, Djibo Kâ). Me Wade veut apparemment que son parti fasse l’exception sur une scène politique où l’éclatement et la dispersion des forces sont monnaie courante depuis des lustres.Après dix ans de pouvoir et une première réélection à la présidence de la République en 2007, les libéraux font face à des assauts sans précédent de l’opposition regroupée au sein de « Benno » qui surfe sur son offensive réussie lors des dernières élections locales. Les stratèges libéraux, chiffres à l’appui, insistent sur la division qui a miné leurs rangs lors des dernières élections tout en faisant observer qu’ils constituaient, malgré tout, la première force électorale du pays au regard du nombre de suffrages exprimés. Le mode de désignation des maires étant passé par là...
Ils savent surtout que l’opposition peinera à présenter un candidat unique lors de la prochaine élection présidentielle : progressistes et socialistes jurent que leur priorité est de voguer sous une seule bannière pour affronter le président sortant, tout en travaillant pour qu’elle soit portée par leur chef de file ; l’Apr de l’ancien Premier ministre, Macky Sall, qui a opposé un refus à l’offre de « retour », n’envisage pas un seul instant un scrutin sans l’effigie de son leader sur les bulletins de vote ; sans oublier les ambitions qui naissent « mezza voce » et de manière larvée au sein de l’opposition...Le processus de convocation d’un congrès est complexe et lourd. Il faut vendre les cartes, monter les structures, désigner les délégués, échafauder un nouvel organigramme, y installer les représentants désignés par la base pour se mettre en ordre de bataille... Le Pds-L pourra-t-il faire l’économie de courants ? Comment trancher les nombreux différents qui se feront jour ? Vingt-quatre mois ne seront pas de trop pour trouver des réponses à ces questions. La muttion est à ce prix.
Par Samboudian Kamara
Source Le Soleil