
Tant que des mesures conservatoires ne sont pas prises contre les coupables. Autrement dit tant que les auteurs de l’agression barbare de Boubacar Kambel Dieng et de Karamoko Koné ne sont pas mis aux arrêts, il n’est pas question pour le comité pour la défense et la protection des journalistes d’aller rencontrer le ministre de l’Intérieur pour discuter de quoi que ce soit. Un préalable que les journalistes ont posé avant toute rencontre. Le comité a également signifié au ministre de l’Information que même avec une rencontre avec le ministre de l’Intérieur, cela ne le fera pas revenir sur sa décision d’organiser une marche de protestation prévue samedi prochain et sur la plainte déposée lundi dernier. A l’entame de son propos, le ministre de l’Information a rappelé que c’est lui qui s’est ouvert à Mamoudou Ibra Kane directeur de la Rfm pour lui proposer une rencontre. Ce que ce dernier a accepté, avant d’en informer les autres confrères et attendre leur aval. Ce qui a été fait hier lors de l’assemblée générale des patrons et éditeurs de presse dans la salle de rédaction de L’Obs qui a donné mandat au comité mis sur pied d’aller rencontrer le ministre. Le ministre Aziz Sow a demandé aux journalistes de l’aider à trouver une solution à cette affaire. Il a proposé une démarche de réconciliation. Ce qui suppose que les journalistes renoncent à toute action judiciaire et à la marche. Pour le ministre, le recours à la justice risque d’être compliqué et très long. Mais une telle démarche, assure-t-il, n’empêchera pas d’aller jusqu’au bout dans cette affaire. Une demande à laquelle, le comité a réservé une fin de non-recevoir. « Nous ne lâcherons rien ! » a répliqué Madiambal Diagne au ministre. Il a rappelé le cas du journaliste Pape Cheikh Fall qui a été agressé, une plainte déposée, les coupables identifiés. Mais le dossier est classé sans suite. Il a également rappelé que dès le début de cette affaire, le ministre de l’Intérieur n’a pas condamné cette agression. Il s’est simplement contenté de la déplorer par des termes inappropriés « incidents » et « altercation ». Ce qui apparaît aux yeux des membres du comité pour la défense et la protection des journalistes, une volonté de banaliser cette affaire.Pour sa part, le porte-parole du comité pour la défense et la protection des journalistes, Yaxam Mbaye a indiqué que le comité est mandataire d’une assemblée générale pour venir dire au ministre Aziz Sow qu’au-delà des condamnations qu’on prenne des mesures conservatoires. Ce qui va conforter les journalistes qu’il y a un Etat de droit au Sénégal. Il rejette l’offre du ministre de l’Information tant que ce préalable n’est pas respecté. Pour l’instant, le comité reste ferme sur sa décision de marcher et poursuivre la plainte pour que de tels actes ne se reproduisent plus au Sénégal.
Source: L'observateur
Source: L'observateur