
Ziguinchor- Envoyé Spécial) La mystique a occupé une place centrale dans le meeting de clôture du leader de la Coalition Benno Takku defaraat Senegal, Robert Sagna, tenu hier, à la Place de Gao. Alors que nous avons voulu nous approcher de la lampe pour mieux prendre des notes, un jeune préposé à la surveillance du couloir frayé au milieu de cette foule immense, s’approche de nous pour nous glisser dans l’oreille ces propos : « faites attention à ces femmes qui vont et viennent. Si par malheur elles te touchent, vous tomberez malade et personne ne pourra te guérir ». Intrigué, j’ai voulu en savoir davantage sur ces créatures particulières, parce qu’initiées. « Elles sont du bois sacré. Leur travail est de repousser le malheur.
Vous savez, dans une foule comme celle-là, il y a du tout et les gens ne viennent pas pour le même objectif ». Je deviens alors méfiant, cédant ainsi le passage à toute femme qui s’approche de moi. Ce ne sont pas des femmes ordinaires. Elles se signalent par leur port vestimentaire : calebasse, bâton, fer et autres objets constituent leur botte secrète. En plein meeting, un camion sono déverse de loin ses décibels.
Dans la foule, les jeunes ont cru à de la provocation de la part de leurs adversaires (le camp de Baldé). Immédiatement les femmes « sacrées » se dirigent vers « l’ennemi » comme pour conjurer le mauvais sort . Le passage leur est cédé. Puis elles reviennent sur leurs pas. Fausse alerte ! Il s’agissait d’un camion de sono vide qui revenait certainement de meeting. Ce qui se joue là se situe au-delà ou en deçà de la politique. Il suffisait d’être attentif aux mouvements de la foule.
C’est comme s’il n’y avait plus de ligne de démarcation entre le leader et les militants. Cette rencontre avait quelque chose de religieux, à en juger par la mise en scène qui rappelle bien ce « viol » des foules par la propagande politique dont parle Serge Tchakhotine.
La chanson fétiche du Casa Sport des Jules Bocandé, Bassirou Ndiaye etc était le refrain choisi par le DJ pour haranguer la foule : les paroles de la chansons sont reprises en chœur, les mains sont levées vers le ciel, et des pas de danse esquissés. Il fallait voir, dans cette chorégraphie improvisée, s’illuminer le visage de ce septuagénaire. Alors nous avons voulu en savoir davantage sur les paroles de la chanson.
C’est une invite à un retour aux sources de la Casamance profonde, à l’unité et à la paix des cœurs. Des paroles exprimées par ces corps tantôt lion, tantôt panthère. Tout était dit dans ces lignes du corps, ces courbes plus assourdissantes que la parole.
Bacary Domingo MANE
Source SudQuotidien
Vous savez, dans une foule comme celle-là, il y a du tout et les gens ne viennent pas pour le même objectif ». Je deviens alors méfiant, cédant ainsi le passage à toute femme qui s’approche de moi. Ce ne sont pas des femmes ordinaires. Elles se signalent par leur port vestimentaire : calebasse, bâton, fer et autres objets constituent leur botte secrète. En plein meeting, un camion sono déverse de loin ses décibels.
Dans la foule, les jeunes ont cru à de la provocation de la part de leurs adversaires (le camp de Baldé). Immédiatement les femmes « sacrées » se dirigent vers « l’ennemi » comme pour conjurer le mauvais sort . Le passage leur est cédé. Puis elles reviennent sur leurs pas. Fausse alerte ! Il s’agissait d’un camion de sono vide qui revenait certainement de meeting. Ce qui se joue là se situe au-delà ou en deçà de la politique. Il suffisait d’être attentif aux mouvements de la foule.
C’est comme s’il n’y avait plus de ligne de démarcation entre le leader et les militants. Cette rencontre avait quelque chose de religieux, à en juger par la mise en scène qui rappelle bien ce « viol » des foules par la propagande politique dont parle Serge Tchakhotine.
La chanson fétiche du Casa Sport des Jules Bocandé, Bassirou Ndiaye etc était le refrain choisi par le DJ pour haranguer la foule : les paroles de la chansons sont reprises en chœur, les mains sont levées vers le ciel, et des pas de danse esquissés. Il fallait voir, dans cette chorégraphie improvisée, s’illuminer le visage de ce septuagénaire. Alors nous avons voulu en savoir davantage sur les paroles de la chanson.
C’est une invite à un retour aux sources de la Casamance profonde, à l’unité et à la paix des cœurs. Des paroles exprimées par ces corps tantôt lion, tantôt panthère. Tout était dit dans ces lignes du corps, ces courbes plus assourdissantes que la parole.
Bacary Domingo MANE
Source SudQuotidien