Le secteur du Bâtiment et des travaux publics croule sous le poids de la dette. Pis, le BTP, en net repli, risque de connaître en 2009, l’année la plus sombre de son histoire. Naguère locomotive de l’économie nationale, avec un taux de croissance annuelle de sa valeur ajoutée de 13% et grand pourvoyeur d’emplois, son dynamisme s’est estompé depuis le 2008 du fait, surtout, de la dette intérieure. Malgré les promesses d’apurement de cette dette, il reste encore un stock important de créances non liquidées. «Rien que pour les entreprises affiliées à la Cnes (ndlr, Confédération nationale des employeurs du Sénégal), l’Etat leur doit plus de 30 milliards FCFA», a souligné, hier au cours d’un face à face avec la presse, Abd’El Kader Ndiaye, président du Syndicat national des entreprises du bâtiment et des travaux publics (Snbtp). Cet endettement, déplore-t-il, se trouve à l’origine, en partie, de l’affaiblissement des recettes fiscales, qui ne peut être expliqué uniquement que par des facteurs exogènes, comme souligné dans le mémorandum de la Loi de finances rectificative de 2009.
Appels d’offres 2008 sans suite
En outre, poursuit M. Ndiaye, des marchés attribués, enregistrés et bien inscrits sur le budget ont été supprimés. «Les donneurs d’ordre traditionnels n’ont plus de crédits pour lancer des commandes. Faute de dotations, les appels d’offres 2008 ont été classés sans suite. En conséquence, nos entreprises n’auront pas de parts de marchés en 2009», prévient-il, pour s’en offusquer. Toujours selon Abd’El Kader Ndiaye, les stratégies concurrentielles actuelles ont érigé la préférence étrangère au détriment de la préférence nationale. Pour preuve, M. Ndiaye cite le cas de l’autoroute à péage. Le bouclage du montage financier de ce projet a été arrêté à 320 milliards FCFa alors que cet ouvrage ne devrait même pas coûter la moitié. «Pendant presque 30 ans, les générations à venir vont être sacrifiées par un engagement dont le fondement repose sur la non compétitivité et la surfacturation», se désole encore M. Ndiaye.
Trafic d’influence, surfacturations et corruption
Pis, ajoute-il, «notre secteur est aujourd’hui dominé par un monopole piloté, par des lobbies et des réseaux qui se nourrissent de trafic d’influence, de corruption et qui contrôlent le marché du Btp, avec la plus grande complicité des autorités publiques de ce pays». Une situation qui, dit-il, a pour conséquence la perte de la compétitivité du secteur. Et M. Ndiaye d’indiquer, à titre d’illustration : «Ce qui coûte 10 francs CFA est facturé entre 25, 30 et parfois même 40 francs CFA, car les autorités ont fermé la concurrence et encouragé délibérément la surfacturation». Aussi, estime-t-il : «Par benchmarking, nous constatons l’absence de compétitivité sur les marchés exécutés par l’Anoci où le km de route (élargissement) revient quatre fois plus cher que la moyenne nationale et communautaire. De plus, le bilan des marchés exécutés, au-delà de leur caractère inachevé, exprime de nombreuses carences sur le design, la qualité des travaux, la management technique, le non respect des délais d’exécutions, les dépassements importants de coûts, au-delà des seuils réglementaires autorisés», fait-il encore remarquer.
De 27 milliards, Bara Tall chute à 0 FCFA
Sur la situation de l’entreprise Jean Lefebvre Sénégal, Abd’El Kader Ndiaye a souligné que le capital de l’entreprise est aujourd’hui passé de 27 milliards à 0 Fcfa. «Avec 7 mois d’arriérés de salaire pour 3000 emplois et 200 milliards d’investissements, la situation de cette société constitue une véritable poudrière sociale pour le pays. Le refus délibéré de l’Etat de payer les entreprises à cause de leur participation aux Assises, leurs créances ne préoccupent même pas le ministre de l’Economie et des Finances», a notamment dit M. Ndiaye.
JEAN PIERRE MANE
Source: L'obaervateur
Appels d’offres 2008 sans suite
En outre, poursuit M. Ndiaye, des marchés attribués, enregistrés et bien inscrits sur le budget ont été supprimés. «Les donneurs d’ordre traditionnels n’ont plus de crédits pour lancer des commandes. Faute de dotations, les appels d’offres 2008 ont été classés sans suite. En conséquence, nos entreprises n’auront pas de parts de marchés en 2009», prévient-il, pour s’en offusquer. Toujours selon Abd’El Kader Ndiaye, les stratégies concurrentielles actuelles ont érigé la préférence étrangère au détriment de la préférence nationale. Pour preuve, M. Ndiaye cite le cas de l’autoroute à péage. Le bouclage du montage financier de ce projet a été arrêté à 320 milliards FCFa alors que cet ouvrage ne devrait même pas coûter la moitié. «Pendant presque 30 ans, les générations à venir vont être sacrifiées par un engagement dont le fondement repose sur la non compétitivité et la surfacturation», se désole encore M. Ndiaye.
Trafic d’influence, surfacturations et corruption
Pis, ajoute-il, «notre secteur est aujourd’hui dominé par un monopole piloté, par des lobbies et des réseaux qui se nourrissent de trafic d’influence, de corruption et qui contrôlent le marché du Btp, avec la plus grande complicité des autorités publiques de ce pays». Une situation qui, dit-il, a pour conséquence la perte de la compétitivité du secteur. Et M. Ndiaye d’indiquer, à titre d’illustration : «Ce qui coûte 10 francs CFA est facturé entre 25, 30 et parfois même 40 francs CFA, car les autorités ont fermé la concurrence et encouragé délibérément la surfacturation». Aussi, estime-t-il : «Par benchmarking, nous constatons l’absence de compétitivité sur les marchés exécutés par l’Anoci où le km de route (élargissement) revient quatre fois plus cher que la moyenne nationale et communautaire. De plus, le bilan des marchés exécutés, au-delà de leur caractère inachevé, exprime de nombreuses carences sur le design, la qualité des travaux, la management technique, le non respect des délais d’exécutions, les dépassements importants de coûts, au-delà des seuils réglementaires autorisés», fait-il encore remarquer.
De 27 milliards, Bara Tall chute à 0 FCFA
Sur la situation de l’entreprise Jean Lefebvre Sénégal, Abd’El Kader Ndiaye a souligné que le capital de l’entreprise est aujourd’hui passé de 27 milliards à 0 Fcfa. «Avec 7 mois d’arriérés de salaire pour 3000 emplois et 200 milliards d’investissements, la situation de cette société constitue une véritable poudrière sociale pour le pays. Le refus délibéré de l’Etat de payer les entreprises à cause de leur participation aux Assises, leurs créances ne préoccupent même pas le ministre de l’Economie et des Finances», a notamment dit M. Ndiaye.
JEAN PIERRE MANE
Source: L'obaervateur