
La banlieue présentait hier un visage très peu reluisant. Aucun quartier n'a été épargné, et partout les eaux de pluies ont chassé les populations des maisons. Les artères envahies par les eaux sont restées fermées des heures durant à la circulation. Sur les bas côtés des rues, véhicules et charrettes chargées de bagages se disputaient l'espace avec les piétons. Et tout cela dans un tohu-bohu indescriptible. Le désarroi était total et la colère bien perceptible.
C'est peu après 12 heures que le ciel qui s'était assombri en début de matinée a subitement ouvert ses vannes. Pendant deux heures, une forte pluie s'est abattue sur toute la banlieue. C'est au plus fort de cette averse que des maisons ont commencé à recevoir un flot d'eau qui a obligé les occupants à se retrousser les manches pour y faire face. Un exercice difficile auquel ont participé toutes les tranches d'âge, hommes, femmes, vieux, adultes et enfants. Tout le monde s'est armé qui d'une bassine qui d'un fût pour vider les maisons. Pendant ce temps, le ciel refusait obstinément de fermer ses vannes.
Le bassin de Djeddah 2 déborde
Dans la commune de Djeddah Thiaroye-Kao, où 62 quartiers sur 66 terminent chaque année l'hivernage dans les eaux, le bassin construit pour recueillir le trop plein d'eau a débordé hier. La panique s'est emparée des habitants des maisons riveraines qui ont été aussitôt submergées par les eaux du bassin. Les dégâts sont énormes : des frigos, téléviseurs, matelas et bien d'autres matériels ont fini dans les eaux noirâtres du bassin.
Issa Sagna, habitant de Djeddah Thiaroye-Kao, fulmine : «Nous avons toujours dit que ce bassin ne présentait aucune garantie et voilà le résultat. Si la pluie était tombée en pleine nuit, nul doute que les populations allaient se retrouver, dans la débandade, au fond des eaux». Très en colère, les riverains du bassin n'excluent pas de battre le macadam. Et déjà ils avertissent, «si le président Wade s'aventure, comme pour la dernière fois, à faire un tour ici pour ensuite repartir il verra».
Ailleurs, comme à Diamaguène, où tous les quartiers sont inondés, les populations promettent même de passer à l'acte en barrant la route nationale 1, aujourd'hui. A moins que le gouvernement ne déclenche le plan Orsec (Organisation des secours), comme l’exige les populations.
Polémique et bagarre entre populations
La forte pluie, le calvaire des inondations, il n’en fallait pas plus pour que les nerfs lâchent. Dans plusieurs quartiers, comme Darou Salam, des voisines ont failli en venir aux mains du simple fait des canalisations de fortune creusées à la hâte pour évacuer les eaux. D’autant que certains profitent de la pluie pour déverser leur fosse septique dans la rue comme cela a été constaté dans la commune d'arrondissement de Wakhinane Nimzat à Guédiawaye. Par endroits, des nuées de mouches et moustiques se disputaient les excréments déversés dans la rue.
Stades trempées, navétanes gelés à Pikine
Les sportifs des départements de Guédiawaye et Pikine risquent quant à eux de faire le deuil des navétanes 2009. Quelque peu déboussolé après avoir constaté que l'aire de jeu du stade Amadou Barry a disparu sous les eaux, M. Sy, le président de l'Oncav, a décrété le gel des navétanes dans le département de Guédiawaye.
Les sportifs en colère se sont posés des questions sur la viabilité du stade Amadou Barry, un bijou qui a coûté 1,5 milliards et qui, à la première goutte de pluie, a vu son aire de jeu devenir impraticable.
Le stade Alassane Djigo de Pikine connaît les mêmes désagréments.
Murs effondrés, sept mosquées inondées
L'humidité aidant, les murs des maisons n'ont pas résisté à la furie des eaux. Il est rare de recenser un quartier de la banlieue surtout à Thiaroye où des pans entiers ne se sont pas effondrés. C'est le cas à Djedah Thiaroye Kao où plusieurs familles ont dormi hier à la belle étoile. C’est le cas de figure à l’hôpital de Pikine situé dans l'enceinte du camp militaire de Thiaroye. De même, l'eau n'a pas épargné les mosquées notamment à Thiaroye où les fidèles ont sacrifié à la traditionnelle prière des nafilas (prières surérogatoires du ramadan) dans les maisons.
Comme ce fût le cas l'année dernière avec les communes dirigées par les libéraux, les populations ont pris d'assaut la mairie de Diamaguène-Sicap Mbao pour réclamer des motopompes. Un détachement de la Lgi est même intervenu pour aider les populations.
Pour anticiper et contenir cette colère montante, le premier magistrat de la ville de Pikine a octroyé 300 litres d'essence à chaque commune. Une première épreuve pour les maires Benno.
Alassane Hanne
Source L'Observateur
C'est peu après 12 heures que le ciel qui s'était assombri en début de matinée a subitement ouvert ses vannes. Pendant deux heures, une forte pluie s'est abattue sur toute la banlieue. C'est au plus fort de cette averse que des maisons ont commencé à recevoir un flot d'eau qui a obligé les occupants à se retrousser les manches pour y faire face. Un exercice difficile auquel ont participé toutes les tranches d'âge, hommes, femmes, vieux, adultes et enfants. Tout le monde s'est armé qui d'une bassine qui d'un fût pour vider les maisons. Pendant ce temps, le ciel refusait obstinément de fermer ses vannes.
Le bassin de Djeddah 2 déborde
Dans la commune de Djeddah Thiaroye-Kao, où 62 quartiers sur 66 terminent chaque année l'hivernage dans les eaux, le bassin construit pour recueillir le trop plein d'eau a débordé hier. La panique s'est emparée des habitants des maisons riveraines qui ont été aussitôt submergées par les eaux du bassin. Les dégâts sont énormes : des frigos, téléviseurs, matelas et bien d'autres matériels ont fini dans les eaux noirâtres du bassin.
Issa Sagna, habitant de Djeddah Thiaroye-Kao, fulmine : «Nous avons toujours dit que ce bassin ne présentait aucune garantie et voilà le résultat. Si la pluie était tombée en pleine nuit, nul doute que les populations allaient se retrouver, dans la débandade, au fond des eaux». Très en colère, les riverains du bassin n'excluent pas de battre le macadam. Et déjà ils avertissent, «si le président Wade s'aventure, comme pour la dernière fois, à faire un tour ici pour ensuite repartir il verra».
Ailleurs, comme à Diamaguène, où tous les quartiers sont inondés, les populations promettent même de passer à l'acte en barrant la route nationale 1, aujourd'hui. A moins que le gouvernement ne déclenche le plan Orsec (Organisation des secours), comme l’exige les populations.
Polémique et bagarre entre populations
La forte pluie, le calvaire des inondations, il n’en fallait pas plus pour que les nerfs lâchent. Dans plusieurs quartiers, comme Darou Salam, des voisines ont failli en venir aux mains du simple fait des canalisations de fortune creusées à la hâte pour évacuer les eaux. D’autant que certains profitent de la pluie pour déverser leur fosse septique dans la rue comme cela a été constaté dans la commune d'arrondissement de Wakhinane Nimzat à Guédiawaye. Par endroits, des nuées de mouches et moustiques se disputaient les excréments déversés dans la rue.
Stades trempées, navétanes gelés à Pikine
Les sportifs des départements de Guédiawaye et Pikine risquent quant à eux de faire le deuil des navétanes 2009. Quelque peu déboussolé après avoir constaté que l'aire de jeu du stade Amadou Barry a disparu sous les eaux, M. Sy, le président de l'Oncav, a décrété le gel des navétanes dans le département de Guédiawaye.
Les sportifs en colère se sont posés des questions sur la viabilité du stade Amadou Barry, un bijou qui a coûté 1,5 milliards et qui, à la première goutte de pluie, a vu son aire de jeu devenir impraticable.
Le stade Alassane Djigo de Pikine connaît les mêmes désagréments.
Murs effondrés, sept mosquées inondées
L'humidité aidant, les murs des maisons n'ont pas résisté à la furie des eaux. Il est rare de recenser un quartier de la banlieue surtout à Thiaroye où des pans entiers ne se sont pas effondrés. C'est le cas à Djedah Thiaroye Kao où plusieurs familles ont dormi hier à la belle étoile. C’est le cas de figure à l’hôpital de Pikine situé dans l'enceinte du camp militaire de Thiaroye. De même, l'eau n'a pas épargné les mosquées notamment à Thiaroye où les fidèles ont sacrifié à la traditionnelle prière des nafilas (prières surérogatoires du ramadan) dans les maisons.
Comme ce fût le cas l'année dernière avec les communes dirigées par les libéraux, les populations ont pris d'assaut la mairie de Diamaguène-Sicap Mbao pour réclamer des motopompes. Un détachement de la Lgi est même intervenu pour aider les populations.
Pour anticiper et contenir cette colère montante, le premier magistrat de la ville de Pikine a octroyé 300 litres d'essence à chaque commune. Une première épreuve pour les maires Benno.
Alassane Hanne
Source L'Observateur