
Entre la philosophie et l’entreprise, les membres du Hec Executive Club de Dakar ont essayé de cogiter sur le lien entre les deux entités en invoquant le thème du pouvoir. Le temps d’une soirée after-work, les membres de ce club regroupant des chefs d’entreprise sénégalais, ont invité le philosophe et romancier français, Charles Pépin, à introduire le thème : « Qu’est-ce qu’avoir du pouvoir ? ». D’emblée, le conférencier s’est appuyé sur les caractéristiques du pouvoir politique données par Max Weber. Selon lui, le philosophe allemand fonde le pouvoir politique à partir de trois caractéristiques à savoir « la légitimité rationnelle légale », « la légitimité traditionnelle » et « la légitimité charismatique ». Cette dernière caractéristique, plus importante que les deux autres, donne envie aux autres personnes d’être comme le détenteur de pouvoir. Ce qui pousse Pépin à dire qu’avoir du pouvoir « c’est donner aux autres soit du pouvoir ou l’impression d’en avoir ». Prenant l’exemple de l’élection de Obama à la tête des Etats-Unis, le philosophe estime que si beaucoup d’américains ont voté en sa faveur, c’est parce qu’ils s’imaginent, qu’avec lui, ils auront un pouvoir.
Poussant plus loin sa réflexion, l’auteur de « Les infidèles », 2002, (Flammarion) pense que le pouvoir politique se fonde sur un « pacte fondateur », sur un « contrat » que l’homme de pouvoir a avec les autres. Mais cela ne constitue guère une « qualité intrinsèque » qu’on peut trouver dans une quelconque partie de l’homme. Les caractéristiques de ce pouvoir politique sont transversales et peuvent s’appliquer au « pouvoir du professeur » au « pouvoir de l’œuvre d’art » et même au « pouvoir de l’ami ». Mais, pouvoir est-il synonyme de savoir ou encore celui qui veut le pouvoir peut-il l’avoir forcément ? Là, Charles Pépin convoque l’intersubjectivité et affirme qu’avoir du pouvoir, c’est avoir l’air d’en avoir, mais aussi de donner du pouvoir. Selon Pépin, le pouvoir socratique provenait du fait que Socrate donnait du pouvoir à ceux qui étaient en face de lui. « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien », disait-il souvent. Et Pépin de conclure que le pouvoir du chef d’entreprise, c’est aussi celui de déléguer.
Plusieurs personnes ont eu à intervenir à la suite de l’exposé de Pépin. Pour Victor Ndiaye, président de Hec Executive club de Dakar, l’homme de pouvoir doit aussi être un acteur. Transposant le débat dans le champ de l’entreprise, Cheikh Tidiane Mbaye (Sonatel) estime pour sa part que le pouvoir ne peut aller sans l’autorité.
Maguette NDONG
Source Le Soleil
Poussant plus loin sa réflexion, l’auteur de « Les infidèles », 2002, (Flammarion) pense que le pouvoir politique se fonde sur un « pacte fondateur », sur un « contrat » que l’homme de pouvoir a avec les autres. Mais cela ne constitue guère une « qualité intrinsèque » qu’on peut trouver dans une quelconque partie de l’homme. Les caractéristiques de ce pouvoir politique sont transversales et peuvent s’appliquer au « pouvoir du professeur » au « pouvoir de l’œuvre d’art » et même au « pouvoir de l’ami ». Mais, pouvoir est-il synonyme de savoir ou encore celui qui veut le pouvoir peut-il l’avoir forcément ? Là, Charles Pépin convoque l’intersubjectivité et affirme qu’avoir du pouvoir, c’est avoir l’air d’en avoir, mais aussi de donner du pouvoir. Selon Pépin, le pouvoir socratique provenait du fait que Socrate donnait du pouvoir à ceux qui étaient en face de lui. « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien », disait-il souvent. Et Pépin de conclure que le pouvoir du chef d’entreprise, c’est aussi celui de déléguer.
Plusieurs personnes ont eu à intervenir à la suite de l’exposé de Pépin. Pour Victor Ndiaye, président de Hec Executive club de Dakar, l’homme de pouvoir doit aussi être un acteur. Transposant le débat dans le champ de l’entreprise, Cheikh Tidiane Mbaye (Sonatel) estime pour sa part que le pouvoir ne peut aller sans l’autorité.
Maguette NDONG
Source Le Soleil