
La propension des libéraux à agir sur le subconscient des populations, par des effets de manche, rappelle au bon souvenir des Sénégalais d’autres affiches du même support communicationnel dans le domaine de l’agriculture avec le projet de la Goana ; ces affiches qui faisaient rêver également les Sénégalais d’un pays où régnerait l’abondance de la nourriture. Nos compatriotes se sont rendu compte, la mort dans l’âme, du désastre qui continue à prévaloir dans le monde rural, deux années après cette campagne d’affichage préélectoral.
Cependant, le projet de dotation de bateaux taxis a connu un début de réalisation avec la construction d’une gare maritime et d’un ponton d’embarquement et de débarquement de passagers de 80 mètres environ qui s’étire dans l’atlantique sur la plage de Ndeppé, privant d’ailleurs les populations du seul domaine public maritime du littoral où elles pouvaient fréquenter la proximité de la mer. Les populations et pêcheurs de la localité ont vu un changement du décor naturel sur une frange maritime particulièrement érodée et agressée par l’avancée marine, rendant précaires les ouvrages édifiés pour l’exploitation de la liaison maritime sur la seule plage de la bordure océane de la ville de Rufisque. Les rotations des bateaux-taxis, prévues pour le mois de décembre 2008, n’ont jusqu’à nos jours débuté donnant l’impression d’un abandon du projet avec une gare et un ponton qui bravent sans défense l’agression marine, particulièrement destructrice, au regard des dégradations déjà occasionnées par une progression marine plus accentuée à cet endroit.
Nous écrivions déjà dans Wal Fadjri n° 4818 du 14 avril 2008 afin d’attirer l’attention de nos gouvernants sur la non-viabilité d’un tel projet sous le titre ’des bateaux-taxis pour un marché non porteur’, en ce qu’il répondait plus à du tintamarre communicationnel que de réalisations innovantes et viables ayant un impact appréciable sur la vie des populations… Dans un contexte où il faudrait des embarcations moins exigeantes et moins onéreuses pour la desserte fluviale, de véritables bateaux seront nécessaires entre Dakar et Rufisque pour affronter les mers en eau profonde, demandant des moyens financiers et sécuritaires colossaux. Pour la desserte de villes côtières peu distantes sur une frange maritime, la rentabilité devient illusoire lorsqu’il s’agit de bateaux à faibles capacités d’emport au vu des coûts élevés dans le secteur, de la concurrence des autres moyens de transport terrestre et du niveau faible du revenu des populations. En général, les bateaux taxis sont utilisés dans le monde pour des croisières ou pour des opérations maritimes ponctuelles, mais, pas pour le transport passager régulier, sauf, sur des fleuves ou bras de mers dans lesquels les embarcations sont moins exigeantes en termes de volume d’investissement et de stabilité.
Nous ne nous trouvons ni en Guadeloupe ou en Martinique, ni aux Antilles, ni dans d’autres endroits insulaires du monde, ni dans des villes côtières au niveau de détroits ; nous nous trouvons, en effet, sur une frange maritime assez large où il est plus efficient de multiplier les voies d’accès terrestres entre Dakar et l’hinterland, en particulier, de réaliser le port minéralier de Bargny qui désengorgerait la capitale de ses camions de transport marchandises et qui pourrait abriter un port de plaisance et un embarcadère sécurisé pour un trafic passagers éventuellement. En dehors de sa non-viabilité et de sa non-rentabilité, le projet présente également des aberrations au plan technique :
Le choix du site d’implantation de l’embarcadère sur la plage de Ndeppé est manifestement une erreur avec une gare maritime pied dans l’eau dont l’avancée marine n’en fera qu’une bouchée et un ponton d’une distance assez courte (80 mètres) ne permettant pas un accostage des bateaux en douceur du fait qu’il se trouve dans la zone d’inclinaison des vagues où la mer est particulièrement agitée. Il s’y ajoute que ces ouvrages n’ont pas de digue de protection au large, pour une mer particulièrement agitée dans ces endroits, en plus du fait que les petits bateaux accostent horizontalement par rapport à la rive et non verticalement, ce qui accroît d’autant l’instabilité des frêles embarcations. A cet égard, il y a lieu de relever les accidents aussi bien en mer qu’à l’arrimage des bateaux taxis, prouvant ainsi que les essais se sont révélés non concluants et démontrant la non fiabilité technique de l’exploitation.
Les caractéristiques des bateaux taxis à grande vitesse ne permettent pas d’affronter les mers agitées où existent des houles de fond sur la majeure partie de l’année, avec une grande stabilité, facteur qui sera très contraignant pour le confort des passagers. Le short sea shipping est plus compétitif sur les trajets relativement longs, à la limite entre Dakar et Mbour au moyen de véritables bateaux (catamaran) d’une grande stabilité, de capacité plus importante (300 à 500 personnes), en sus d’une clientèle solvable qui nécessiterait, le cas échéant, des investissements plus lourds, et de la réalisation de véritables ports d’embarquement et de débarquement. Il aurait mieux fallu doter l’île de Carabane, sans aucune autre connexion possible, sauf par la voie fluviale, de ces types d’embarcations pour desservir cette partie du Sénégal aux villes du littoral comme Ziguinchor, Sédhiou ou Goudomp, ou, encore sur le fleuve Sénégal de Saint-Louis à Podor, lesquelles embarcations présenteraient moins de risques et seraient plus viables.
Manifestement, le projet de dotation de bateaux taxis n’a pas fait l’objet d’études approfondies au terme desquelles les caractéristiques techniques des bateaux et les ouvrages techniques sur le site de l’embarcadère pourraient être améliorés, en plus des nombreux questionnements sur la pertinence dudit projet au plan économique et social.
Kadialy GASSAMA Economiste Rue Faidherbe X Pierre Verger Rufisque
Source: Walfadjri
Cependant, le projet de dotation de bateaux taxis a connu un début de réalisation avec la construction d’une gare maritime et d’un ponton d’embarquement et de débarquement de passagers de 80 mètres environ qui s’étire dans l’atlantique sur la plage de Ndeppé, privant d’ailleurs les populations du seul domaine public maritime du littoral où elles pouvaient fréquenter la proximité de la mer. Les populations et pêcheurs de la localité ont vu un changement du décor naturel sur une frange maritime particulièrement érodée et agressée par l’avancée marine, rendant précaires les ouvrages édifiés pour l’exploitation de la liaison maritime sur la seule plage de la bordure océane de la ville de Rufisque. Les rotations des bateaux-taxis, prévues pour le mois de décembre 2008, n’ont jusqu’à nos jours débuté donnant l’impression d’un abandon du projet avec une gare et un ponton qui bravent sans défense l’agression marine, particulièrement destructrice, au regard des dégradations déjà occasionnées par une progression marine plus accentuée à cet endroit.
Nous écrivions déjà dans Wal Fadjri n° 4818 du 14 avril 2008 afin d’attirer l’attention de nos gouvernants sur la non-viabilité d’un tel projet sous le titre ’des bateaux-taxis pour un marché non porteur’, en ce qu’il répondait plus à du tintamarre communicationnel que de réalisations innovantes et viables ayant un impact appréciable sur la vie des populations… Dans un contexte où il faudrait des embarcations moins exigeantes et moins onéreuses pour la desserte fluviale, de véritables bateaux seront nécessaires entre Dakar et Rufisque pour affronter les mers en eau profonde, demandant des moyens financiers et sécuritaires colossaux. Pour la desserte de villes côtières peu distantes sur une frange maritime, la rentabilité devient illusoire lorsqu’il s’agit de bateaux à faibles capacités d’emport au vu des coûts élevés dans le secteur, de la concurrence des autres moyens de transport terrestre et du niveau faible du revenu des populations. En général, les bateaux taxis sont utilisés dans le monde pour des croisières ou pour des opérations maritimes ponctuelles, mais, pas pour le transport passager régulier, sauf, sur des fleuves ou bras de mers dans lesquels les embarcations sont moins exigeantes en termes de volume d’investissement et de stabilité.
Nous ne nous trouvons ni en Guadeloupe ou en Martinique, ni aux Antilles, ni dans d’autres endroits insulaires du monde, ni dans des villes côtières au niveau de détroits ; nous nous trouvons, en effet, sur une frange maritime assez large où il est plus efficient de multiplier les voies d’accès terrestres entre Dakar et l’hinterland, en particulier, de réaliser le port minéralier de Bargny qui désengorgerait la capitale de ses camions de transport marchandises et qui pourrait abriter un port de plaisance et un embarcadère sécurisé pour un trafic passagers éventuellement. En dehors de sa non-viabilité et de sa non-rentabilité, le projet présente également des aberrations au plan technique :
Le choix du site d’implantation de l’embarcadère sur la plage de Ndeppé est manifestement une erreur avec une gare maritime pied dans l’eau dont l’avancée marine n’en fera qu’une bouchée et un ponton d’une distance assez courte (80 mètres) ne permettant pas un accostage des bateaux en douceur du fait qu’il se trouve dans la zone d’inclinaison des vagues où la mer est particulièrement agitée. Il s’y ajoute que ces ouvrages n’ont pas de digue de protection au large, pour une mer particulièrement agitée dans ces endroits, en plus du fait que les petits bateaux accostent horizontalement par rapport à la rive et non verticalement, ce qui accroît d’autant l’instabilité des frêles embarcations. A cet égard, il y a lieu de relever les accidents aussi bien en mer qu’à l’arrimage des bateaux taxis, prouvant ainsi que les essais se sont révélés non concluants et démontrant la non fiabilité technique de l’exploitation.
Les caractéristiques des bateaux taxis à grande vitesse ne permettent pas d’affronter les mers agitées où existent des houles de fond sur la majeure partie de l’année, avec une grande stabilité, facteur qui sera très contraignant pour le confort des passagers. Le short sea shipping est plus compétitif sur les trajets relativement longs, à la limite entre Dakar et Mbour au moyen de véritables bateaux (catamaran) d’une grande stabilité, de capacité plus importante (300 à 500 personnes), en sus d’une clientèle solvable qui nécessiterait, le cas échéant, des investissements plus lourds, et de la réalisation de véritables ports d’embarquement et de débarquement. Il aurait mieux fallu doter l’île de Carabane, sans aucune autre connexion possible, sauf par la voie fluviale, de ces types d’embarcations pour desservir cette partie du Sénégal aux villes du littoral comme Ziguinchor, Sédhiou ou Goudomp, ou, encore sur le fleuve Sénégal de Saint-Louis à Podor, lesquelles embarcations présenteraient moins de risques et seraient plus viables.
Manifestement, le projet de dotation de bateaux taxis n’a pas fait l’objet d’études approfondies au terme desquelles les caractéristiques techniques des bateaux et les ouvrages techniques sur le site de l’embarcadère pourraient être améliorés, en plus des nombreux questionnements sur la pertinence dudit projet au plan économique et social.
Kadialy GASSAMA Economiste Rue Faidherbe X Pierre Verger Rufisque
Source: Walfadjri