
La hausse des prix est aujourd'hui devenue partout dans Dakar l'objet de discussions passionnées. Les gens en parlent, mais ne peuvent rien y faire. Réunir toutes les conditions pour préparer un bon « cebbu jën » est devenu un véritable casse-tête chinois. La hausse du prix de l'huile tout dernièrement, a été vraiment la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. C'est ainsi que le « cebbu jën » risque de déserter les bols des familles à midi. Surtout, par rapport aux autres plats, plus « compétitifs »… S'agissant du « cebbu jën Penda Mbaye », la plupart des Sénégalais, toutes couches confondues, se réfugient derrière sa saveur exquise, et personne ne veut le rater. Il avait fini par être un véritable régulateur social pour notre cher Sénégal. Et aussi, de séduire l'Europe, les Usa et même l'Asie. Son aura était telle qu'il est devenu le deuxième héros national, après Lat Dior. Le « Cebbu jën Penda Mbaye » a conquis le cœur des Sénégalais sans violence, et s'est installé sur le toit de la gastronomie sénégalaise. Mais depuis la fin des élections de février et juin 2007, l'environnement international, constituant une menace réelle pour le pays, n'a pas épargné notre plat national. Le Sénégal, dépourvu de caisse de stabilisation de prix des denrées de première nécessité, souffre. Avec cette hausse exponentielle des prix, « le cebbu jën » risque de devenir dévalué, et d'être à mi-chemin entre le « mbakhal » et le plat national. Quant à son frère, le « Ceebu Yapp », sa situation est devenue elle aussi inquiétante, de par la cherté du prix de la viande, qui est passé de 1700F à 2000F . Ne dit-on pas souvent, « ventre plein, nègre content » ? Monsieur le Premier Ministre, le ventre des Sénégalais est à moitié plein, donc ils ne sont pas contents !
Marie Sow Dabo
Source: L'office
Marie Sow Dabo
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