
L'As : La quinzaine nationale de la Femme est en train de battre son plein. Quelle appréciation faîtes-vous de cet événement annuel ?
La quinzaine est une tradition organisée par le ministère de la Femme. C'est une occasion offerte aux femmes du Sénégal, sans distinction politique, de se rencontrer au niveau des régions, de communier, d'évaluer le mouvement féminin et de faire des propositions concrètes allant dans le sens d'améliorer leurs conditions de vie. C'est, également, un moment pour les femmes de recevoir un appui matériel de la part de leur ministère de tutelle afin de réaliser leurs projets. Donc c'est un moment fort pour toute la gent féminine.
Toutefois, il faut que nous, femmes, évitions de mettre à nu les soubassements politiques, lors de la quinzaine nationale des femmes. Certes, entre la politique et le développement, il y a un trait d'union, parce que les femmes, qui s'activent dans la politique et dans le développement, se retrouvent autour de cette manifestation, mais je souhaite que la quinzaine nationale soit moins politisée, moins folklorique et qu'elle soit l'occasion pour toutes les femmes du pays de communier. Il faudrait qu'il y ait plus de solidarité entre nous, d'autant que le thème de cette année c'est l'accès des femmes aux centres de décisions. Il y a plus de 50 % de femmes au Sénégal, donc on ne peut pas concevoir de projets ni de programmes de développement, sans les y associer. Cependant, il faudrait qu'elles soient mieux préparées à prendre les bonnes décisions, qu'elles soient mieux averties pour accéder au centre décisionnel. Et, nous, qui avons la chance, déjà, d'avoir accédé à ce stade décisionnel, devons aider nos camarades, en les encadrant et en les appuyant. Car, là où nous sommes aujourd'hui, grâce à la confiance du président de la République, nous représentons toutes les femmes du Sénégal et notre devoir est de les aider. II faut plus de solidarité entre les femmes et que celles-ci ne soient pas l'instrument politique des hommes, qui nous valent parfois des dualités très fortes. Plus les femmes de qualité accèdent aux centres de décision, mieux ce sera pour toute la gent féminine du Sénégal.
A Pikine, la semaine dernière, la quinzaine a suscité beaucoup de commentaires. Quelle est la raison de toute cette polémique ?
Franchement, je ne voulais même pas en parler, mais je crois qu'il est bon d'apporter quelques précisions par rapport à tout le bruit que cela a suscité. Le problème c'est qu'on a voulu politiser l'événement, et ce ne devait pas être le cas. J'ai été d'autant plus étonnée qu'on a dit qu'il y avait eu des bagarres et que j'ai été giflée. Ce qui est tout faux. D'abord, il n'y a pas eu de bagarres, même s'il y a eu une coloration très politique de la quinzaine, avec les deux sensibilités nettement définies et qui sont conduites par le maire Daour Niang Ndiaye et moi-même. Mes militants étaient venus très nombreux, pour accueillir la ministre de la Femme, tout comme les libéraux appartenant au camp de Daour Niang Ndiaye étaient sur les lieux. Il y a eu un peu de rivalités politiques sur le terrain. Et, quand ma collègue Awa Ndiaye est arrivée sur la tribune aménagée pour la circonstance, elle m'a interpellée sur la coloration politique de l'événement. Nous avons eu des échanges, qui étaient loin d'être méchants. Puis des deux camps, certains militants se sont levés, pour échanger des propos, qui, cette fois-ci, n'étaient pas du tout tendres. Enfin, c'est ce qui a créé un cafouillage dans la tribune officielle. Elle ne m'a jamais giflée, tout comme je n'ai nullement levé le plus petit doigt sur elle. Mieux, à aucun moment, je ne l'ai abreuvée d'injures. D'ailleurs, au Sénégal, il n’existe pas une créature, qui ose me regarder dans le blanc de l'oeil, pour me gifler. Je ne suis pas une personne à qui on administre une gifle. Awa Ndiaye est une soeur et une collègue, avec qui j'entretiens de bonnes relations. Nous sommes très amies, récemment, nous sommes parties ensemble en Italie. Aussi, je pense que le président de la République sait que ma collègue et moi entretenons d'excellentes relations. Malheureusement, mes adversaires politiques ont voulu l'utiliser pour créer un supposé différend entre nous, mais c'est peine perdue. Je ne pense même pas que vu le respect que nous vouons au chef de l'Etat, nous puissions nous offrir en spectacle publiquement, comme l'a relayé la presse. Ce genre de comportement ne cadre pas avec l'éducation que ma famille m'a inculquée.
Vous militez à Pikine, où les requins libéraux bouffent cru les petits poissons. Comment comptez-vous vous y prendre, pour survivre sur le plan politique ?
Je suis dans le Parti démocratique, depuis 23 ans, et j'ai fait mes premiers pas, en politique, à Pikine. A ce moment, j'étais conseillère municipale dans la localité, présidente de commission, et je n'avais que 20 ans. Donc, je connais le terrain politique et personne ne peut me l'apprendre. J'ai été dans toutes les structurés du Pds. Mais, quand j'ai été nommée ministre dans le gouvernement et que j'ai apprécié le bilan éminemment négatif du maire de la ville, je me suis dit que Pikine ne mérite pas un dirigeant comme Daour Niang Ndiaye. Certes; j'aurais pu ne pas présenter ma candidature, mais je risquais de fuir mes responsabilités, car, demain, l'histoire me jugera. Ainsi, j'ai estimé utile et responsable de poser ma candidature, avec un programme ambitieux tenant compte de l'environnement, des inondations, de la pauvreté, ainsi que de tous les maux, qui sévissent à Pikine. Et, je rends grâce à Dieu, puisque toutes les populations des communes d'arrondissements se sont engagées, pour mener, avec moi, ce combat pour le bien-être de la cité. C'est ce qui me réconforte davantage. Aussi, je persiste et signe que je poursuivrai le combat pour le départ de l'actuel maire, advienne que pourra. J'ai mis en place une stratégie, qui est en train de porter ses fruits. Et, quand certains se sont mis à épiloguer sur une supposée bagarre entre ma collègue Awa Ndiaye et moi, ils auraient dû se demander pourquoi le maire Daour Niang Ndiaye n'a pas eu le courage de prendre la parole. Car; s'il n'a pas fait un discours, ce jour-là, cela veut dire qu'il y a un monde fou qui l'aurait empêché de s'exprimer. Je remercie encore une fois les populations de la localité, qui ont compris ma vision de réformer, de changer le visage de Pikine et de moderniser cette ville-là, qui me tient à coeur. Les anciens du Pds, les chefs de quartiers, les imams, les mouvements de jeunes se mobilisent toujours derrière moi, et toutes les manifestations que j'ai organisées l’ont prouvé. Rien ne m'arrêtera, s'il plait à Dieu.
Propos recueillis par Daouda THIAM
Source: Las
La quinzaine est une tradition organisée par le ministère de la Femme. C'est une occasion offerte aux femmes du Sénégal, sans distinction politique, de se rencontrer au niveau des régions, de communier, d'évaluer le mouvement féminin et de faire des propositions concrètes allant dans le sens d'améliorer leurs conditions de vie. C'est, également, un moment pour les femmes de recevoir un appui matériel de la part de leur ministère de tutelle afin de réaliser leurs projets. Donc c'est un moment fort pour toute la gent féminine.
Toutefois, il faut que nous, femmes, évitions de mettre à nu les soubassements politiques, lors de la quinzaine nationale des femmes. Certes, entre la politique et le développement, il y a un trait d'union, parce que les femmes, qui s'activent dans la politique et dans le développement, se retrouvent autour de cette manifestation, mais je souhaite que la quinzaine nationale soit moins politisée, moins folklorique et qu'elle soit l'occasion pour toutes les femmes du pays de communier. Il faudrait qu'il y ait plus de solidarité entre nous, d'autant que le thème de cette année c'est l'accès des femmes aux centres de décisions. Il y a plus de 50 % de femmes au Sénégal, donc on ne peut pas concevoir de projets ni de programmes de développement, sans les y associer. Cependant, il faudrait qu'elles soient mieux préparées à prendre les bonnes décisions, qu'elles soient mieux averties pour accéder au centre décisionnel. Et, nous, qui avons la chance, déjà, d'avoir accédé à ce stade décisionnel, devons aider nos camarades, en les encadrant et en les appuyant. Car, là où nous sommes aujourd'hui, grâce à la confiance du président de la République, nous représentons toutes les femmes du Sénégal et notre devoir est de les aider. II faut plus de solidarité entre les femmes et que celles-ci ne soient pas l'instrument politique des hommes, qui nous valent parfois des dualités très fortes. Plus les femmes de qualité accèdent aux centres de décision, mieux ce sera pour toute la gent féminine du Sénégal.
A Pikine, la semaine dernière, la quinzaine a suscité beaucoup de commentaires. Quelle est la raison de toute cette polémique ?
Franchement, je ne voulais même pas en parler, mais je crois qu'il est bon d'apporter quelques précisions par rapport à tout le bruit que cela a suscité. Le problème c'est qu'on a voulu politiser l'événement, et ce ne devait pas être le cas. J'ai été d'autant plus étonnée qu'on a dit qu'il y avait eu des bagarres et que j'ai été giflée. Ce qui est tout faux. D'abord, il n'y a pas eu de bagarres, même s'il y a eu une coloration très politique de la quinzaine, avec les deux sensibilités nettement définies et qui sont conduites par le maire Daour Niang Ndiaye et moi-même. Mes militants étaient venus très nombreux, pour accueillir la ministre de la Femme, tout comme les libéraux appartenant au camp de Daour Niang Ndiaye étaient sur les lieux. Il y a eu un peu de rivalités politiques sur le terrain. Et, quand ma collègue Awa Ndiaye est arrivée sur la tribune aménagée pour la circonstance, elle m'a interpellée sur la coloration politique de l'événement. Nous avons eu des échanges, qui étaient loin d'être méchants. Puis des deux camps, certains militants se sont levés, pour échanger des propos, qui, cette fois-ci, n'étaient pas du tout tendres. Enfin, c'est ce qui a créé un cafouillage dans la tribune officielle. Elle ne m'a jamais giflée, tout comme je n'ai nullement levé le plus petit doigt sur elle. Mieux, à aucun moment, je ne l'ai abreuvée d'injures. D'ailleurs, au Sénégal, il n’existe pas une créature, qui ose me regarder dans le blanc de l'oeil, pour me gifler. Je ne suis pas une personne à qui on administre une gifle. Awa Ndiaye est une soeur et une collègue, avec qui j'entretiens de bonnes relations. Nous sommes très amies, récemment, nous sommes parties ensemble en Italie. Aussi, je pense que le président de la République sait que ma collègue et moi entretenons d'excellentes relations. Malheureusement, mes adversaires politiques ont voulu l'utiliser pour créer un supposé différend entre nous, mais c'est peine perdue. Je ne pense même pas que vu le respect que nous vouons au chef de l'Etat, nous puissions nous offrir en spectacle publiquement, comme l'a relayé la presse. Ce genre de comportement ne cadre pas avec l'éducation que ma famille m'a inculquée.
Vous militez à Pikine, où les requins libéraux bouffent cru les petits poissons. Comment comptez-vous vous y prendre, pour survivre sur le plan politique ?
Je suis dans le Parti démocratique, depuis 23 ans, et j'ai fait mes premiers pas, en politique, à Pikine. A ce moment, j'étais conseillère municipale dans la localité, présidente de commission, et je n'avais que 20 ans. Donc, je connais le terrain politique et personne ne peut me l'apprendre. J'ai été dans toutes les structurés du Pds. Mais, quand j'ai été nommée ministre dans le gouvernement et que j'ai apprécié le bilan éminemment négatif du maire de la ville, je me suis dit que Pikine ne mérite pas un dirigeant comme Daour Niang Ndiaye. Certes; j'aurais pu ne pas présenter ma candidature, mais je risquais de fuir mes responsabilités, car, demain, l'histoire me jugera. Ainsi, j'ai estimé utile et responsable de poser ma candidature, avec un programme ambitieux tenant compte de l'environnement, des inondations, de la pauvreté, ainsi que de tous les maux, qui sévissent à Pikine. Et, je rends grâce à Dieu, puisque toutes les populations des communes d'arrondissements se sont engagées, pour mener, avec moi, ce combat pour le bien-être de la cité. C'est ce qui me réconforte davantage. Aussi, je persiste et signe que je poursuivrai le combat pour le départ de l'actuel maire, advienne que pourra. J'ai mis en place une stratégie, qui est en train de porter ses fruits. Et, quand certains se sont mis à épiloguer sur une supposée bagarre entre ma collègue Awa Ndiaye et moi, ils auraient dû se demander pourquoi le maire Daour Niang Ndiaye n'a pas eu le courage de prendre la parole. Car; s'il n'a pas fait un discours, ce jour-là, cela veut dire qu'il y a un monde fou qui l'aurait empêché de s'exprimer. Je remercie encore une fois les populations de la localité, qui ont compris ma vision de réformer, de changer le visage de Pikine et de moderniser cette ville-là, qui me tient à coeur. Les anciens du Pds, les chefs de quartiers, les imams, les mouvements de jeunes se mobilisent toujours derrière moi, et toutes les manifestations que j'ai organisées l’ont prouvé. Rien ne m'arrêtera, s'il plait à Dieu.
Propos recueillis par Daouda THIAM
Source: Las