
La volonté de la justice de tirer au clair l’affaire de l’agression des locaux de Walf Fadjri par des talibés de Serigne Modou Kara est affichée, si l’on en croit la tonalité du communiqué publié par le Parquet général quelques heures après la commission du forfait. Le ton est, pour le moment, donné avec les arrestations annoncées du côté de la Division des investigations criminelles (Dic) en charge de l’enquête.
Il faut bien se féliciter de ces pas déjà franchis allant dans le sens de faire appliquer la loi. Mais les premières informations recueillies au sujet des personnes à interpeller ne laissent pas présager d’une enquête entière et complète. A une enquête qui aboutit à l’interpellation des personnes impliquées dans la forfaiture et à une sanction sévère qui leur serait infligée. Dans le cas de l’agression contre le groupe Walf, vendredi dernier, le travail de la justice ne devrait pas rencontrer de difficultés majeures en ce sens que les assaillants ont été identifiés et les commanditaires sont passés aux aveux. Et en droit, l’aveu est la mère des preuve, même s’ils ont en meme temps demandé “pardon”.
Les lenteurs notées dans l’arrestation des personnes citées et identifiées suscitent des inquietudes, car tout ce temps passé pourrait être mis à profit par les assaillants pour se mettre à l’abri ou prendre de l’avance sur la traque qui serait lancée contre eux. Il reste maintenant à savoir si la justice annoncée sera appliquée en toute logique. Le doute est permis à ce sujet car des évènements récents de ce genre ont révélé une bien curieuse application de la justice. Des lampistes arrêtés et sacrifiés alors que les commanditaires qui ont pensé, planifié et/ou financé ces expéditions criminelles n’ont jamais payé pour leur faute. C’est le cas pour l’agression des journalistes de Boubacar Kambel Dieng et Karamokho Thioune par les éléments de la Brigade d’intervention polyvalente (Bip) et dont le dossier en instruction a indiquait qu’il existe un «coup de pied» invisible qui serait à l’origine de cette agression policière. Plus d’un an après que ces graves faits ont été commis sur des journalistes, l’on se refuse à enlever le léger voile qui enveloppe cette affaire aux allures de règlements de comptes. Le saccage des locaux des journaux L’As et 24 Heures Chrono est l’un des actes de banditisme les plus récents perpétrés contre la presse. A ce moment, les agresseurs qui ont avoué avoir commis les actes contre la modique somme de 15 mille francs payé par l’ancien ministre Farba Senghor ont été arrêtés avant de bénéficier de la grâce présidentielle. Le cerveau de cette opération, identifiée et connue, se prélasse toujours, avec la quasi certitude de ne pas payer pour la faute qu’il a commise. Après que la procédure a été biaisée pour sauver M. Senghor, l’Assemblée nationale qui doit voter sa mise en accusation semble jurer de ne jamais envoyer un «frère libéral» à la potence.
Pourtant, dans les faits comme dans le principe, la responsabilité du commanditaire ne peut être dissociée de celle des exécutants. Bien au contraire ! La loi doit être appliquée dans toute sa rigueur et même plus contre le «penseur» et «l’organisateur». Sinon il serait loisible à tout citoyen, détenteur de moyens, de trouver toujours, au sein de la population, des jeunes irresponsables prêts à se muer en gladiateurs pour faire la loi (?) contre des faveurs ou prébendes.
Fort de ce constat, il ne serait pas exagéré de croire que l’affaire Walf suive la logique injuste des deux cas précités. Les plus faibles paient et les bandits à col blanc épargnés. Et quand ces derniers se situent dans le camp du régime, la protection n’en serait que renforcée. Et la justice d’en souffrir. Comme toujours.
Ndiaga Ndiaye
Source L'Observateur
Il faut bien se féliciter de ces pas déjà franchis allant dans le sens de faire appliquer la loi. Mais les premières informations recueillies au sujet des personnes à interpeller ne laissent pas présager d’une enquête entière et complète. A une enquête qui aboutit à l’interpellation des personnes impliquées dans la forfaiture et à une sanction sévère qui leur serait infligée. Dans le cas de l’agression contre le groupe Walf, vendredi dernier, le travail de la justice ne devrait pas rencontrer de difficultés majeures en ce sens que les assaillants ont été identifiés et les commanditaires sont passés aux aveux. Et en droit, l’aveu est la mère des preuve, même s’ils ont en meme temps demandé “pardon”.
Les lenteurs notées dans l’arrestation des personnes citées et identifiées suscitent des inquietudes, car tout ce temps passé pourrait être mis à profit par les assaillants pour se mettre à l’abri ou prendre de l’avance sur la traque qui serait lancée contre eux. Il reste maintenant à savoir si la justice annoncée sera appliquée en toute logique. Le doute est permis à ce sujet car des évènements récents de ce genre ont révélé une bien curieuse application de la justice. Des lampistes arrêtés et sacrifiés alors que les commanditaires qui ont pensé, planifié et/ou financé ces expéditions criminelles n’ont jamais payé pour leur faute. C’est le cas pour l’agression des journalistes de Boubacar Kambel Dieng et Karamokho Thioune par les éléments de la Brigade d’intervention polyvalente (Bip) et dont le dossier en instruction a indiquait qu’il existe un «coup de pied» invisible qui serait à l’origine de cette agression policière. Plus d’un an après que ces graves faits ont été commis sur des journalistes, l’on se refuse à enlever le léger voile qui enveloppe cette affaire aux allures de règlements de comptes. Le saccage des locaux des journaux L’As et 24 Heures Chrono est l’un des actes de banditisme les plus récents perpétrés contre la presse. A ce moment, les agresseurs qui ont avoué avoir commis les actes contre la modique somme de 15 mille francs payé par l’ancien ministre Farba Senghor ont été arrêtés avant de bénéficier de la grâce présidentielle. Le cerveau de cette opération, identifiée et connue, se prélasse toujours, avec la quasi certitude de ne pas payer pour la faute qu’il a commise. Après que la procédure a été biaisée pour sauver M. Senghor, l’Assemblée nationale qui doit voter sa mise en accusation semble jurer de ne jamais envoyer un «frère libéral» à la potence.
Pourtant, dans les faits comme dans le principe, la responsabilité du commanditaire ne peut être dissociée de celle des exécutants. Bien au contraire ! La loi doit être appliquée dans toute sa rigueur et même plus contre le «penseur» et «l’organisateur». Sinon il serait loisible à tout citoyen, détenteur de moyens, de trouver toujours, au sein de la population, des jeunes irresponsables prêts à se muer en gladiateurs pour faire la loi (?) contre des faveurs ou prébendes.
Fort de ce constat, il ne serait pas exagéré de croire que l’affaire Walf suive la logique injuste des deux cas précités. Les plus faibles paient et les bandits à col blanc épargnés. Et quand ces derniers se situent dans le camp du régime, la protection n’en serait que renforcée. Et la justice d’en souffrir. Comme toujours.
Ndiaga Ndiaye
Source L'Observateur