
Le ressortissant saoudien, Anas Mohammed Al Mansouri, poursuivi par la famille Fakhry pour attentat à la pudeur au restaurant Andalouz, bénéficie de l’appui des autorités de son pays. En effet, les Saoudiens viennent d’adresser des correspondances à la Présidence, à la Primature, aux ministères de la Justice des Affaires étrangères. L’affaire du ressortissant saoudien Anas Mohammed Al Mansouri, qui sera jugé ce matin devant la barre du tribunal des flagrants délits, est en train d’entacher les relations séculaires liant l’Arabie Saoudite au Sénégal. Les Saoudiens, qui voient «une main manipulatrice de la communauté sénégalo-libanaise dans les faits reprochés» (Ndlr : attentat à la pudeur) à leur ressortissant, ont adressé des correspondances à la Présidence de la République, à la Primature, aux ministères des Affaires étrangères et de la Justice. Missives dans lesquelles, elles dressent le portrait de Anas Mohammed Al Mansouri. Lequel est un ancien fonctionnaire de l’une des plus grandes compagnies aériennes de l’Arabie saoudite, Al Saoudia. Ce dernier, selon les autorités saoudiennes, «était à son troisième voyage au Sénégal. Un pays dans lequel, il comptait faire des investissements dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage». Des faits qui justifient les visites qu’il avait effectuées à l’Apix et à l’intérieur du pays avant d’adresser une demande de carte de séjour à l’ex-ministre de l’Intérieur, Cheikh Tidiane Sy. Toutefois, dans le procès-verbal de la gendarmerie, le prévenu a fait savoir aux gendarmes enquêteurs «que tout est parti d’une affaire de monnaie non rendue». Il explique qu’après avoir dîné au restaurant Andalouz, sis derrière la gendarmerie de Thiong, il demandait sa monnaie à la caisse. «Je ne parle ni français, ni wolof et je m’exprime passablement en anglais. Mais, la caissière a refusé de me restituer ma monnaie. Et, il y a eu une altercation entre nous deux. C’est par la suite qu’elle a appelé le gérant. Ce dernier, une fois sur place, a aussitôt appelé la gendarmerie qui jouxte son restaurant», explique Anas Al Mansouri aux hommes en bleu. Ce que réfute la famille Fakhry en soulignant que, « leur client exhibait bel et bien son sexe aux enfants ». Mais, des sources proches du dossier avancent même que «c’est le gérant du restaurant Andalouz qui a soufflé aux gendarmes que le type est un terroriste et qu’il s’active également dans le blanchiment d’argent». Toutefois, les gendarmes qui ont perquisitionné la chambre d’hôtel du Saoudien n’ont pu emporter avec eux qu’un ordinateur dont le disque dur est vide et des cartes bancaires. Mais, d’après des sources proches de la gendarmerie, tous les déplacements du saoudien étaient répertoriés par les gendarmes. Lesquels le suivait de près depuis qu’il a foulé le sol sénéglais. Car, il était soupçonné d’appartenir au réseau terroriste d’Al Qaida. Du côté de l’Ambassade d’Arabie Saoudite à Dakar, on assure suivre de près l’évolution du dossier. «C’est un homme pieux et âgé. Même dans une chambre mal éclairée, il ne sortirait jamais son sexe a fortiori dans un restaurant», soulignent les Saoudiens. Pour eux, la famille Fakhry «ne veut que se sucrer sur son dos en l’accusant d’actes mal fondés». D’ailleurs, des sources proches des autorités saoudiennes n’ont pas manqué de soulever «des dossiers judiciaires de certains Sénégalais, pris la main dans le sac en Arabie Saoudite». Surtout le fils de ce chef de parti politique sénégalais et un ex-dignitaire du Parti socialiste qui ont failli laisser leurs bras en terre sainte d’Arabie Saoudite pour avoir été pris en flagrant délit de vol.
Mamadou Seck
Source L'Observateur
Mamadou Seck
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