
L’histoire risque de se répéter si la mission qu’il a déjà commanditée échouait. Car, selon des sources présidentielles, il a envoyé des émissaires vers « deux grands khalifes généraux » du pays et un « chef coutumier », que tout indique être Bassirou Diagne de la Collectivité léboue. C’est pour que ceux-ci travaillent ardemment pour aplanir ses relations avec l’opposition et la société civile, afin que l’appel qu’il fera le jour de la fin du jeûne enclenche, enfin, le « dialogue politique » tant agité. C’est seulement quand ses « facilitateurs » l’auront rassuré qu’il passera la fête de la Korité au Sénégal. Le cas échéant, il lancera alors un appel au dialogue ; tant le contexte politico-social actuel lui est défavorable, si défavorable qu’il serait prêt à « avaliser les conclusions des assises nationales ; pourvu que les Sénégalais engagent d’autres débats en lieu et place des détournements et autres malversations financières anciennes ou récentes ». L’objectif est de remettre les compteurs à zéro.
Ce qui d’emblée apparaît comme impossible. La presse serait même insérée dans le nouveau plan. Le défilé des journalistes devant la Dic ne serait qu’une manœuvre pour tenter de faire oublier les révélations contenues dans le nouvel ouvrage d’Abdou Latif Coulibaly.
Me Wade serait prêt à tout pour éloigner son fils des « prétendues haine et vengeance des Sénégalais ». Cependant il sait que son objectif n’est pas immuable. Car, conscient que le leader de l’Alliance des forces de progrès, Moustapha Niasse, très remonté contre le pouvoir et bien indépendant financièrement, sera le plus difficile à convaincre. Ainsi Me Wade a-t-il jugé, cette fois-ci, « plus opportun et prudent » de travailler « d’abord en sourdine avant toute déclaration publique ».
Les chefs religieux accepteront-ils de jouer la partition qu’il leur demande et y parviendront-ils ? Le compte à rebours a commencé !
La Redaction