
Le pronom personnel ‘Je’ est revenu 60 fois dans le traditionnel message à la nation du chef de l’Etat.Le tout, sur un discours qui compte 41 814 mots. Sans aucune prétention psychanalytique de notre part, cette récurrence renseigne sur la centralité du personnage qui fait et défait, nomme et dégomme, mise et gagne, a droit de vie et de mort sur ses collaborateurs qui n’existent qu’en dehors de son espace à lui. Bref, elle reflète que Wade est au centre de tout. En effet, à en juger par l’utilisation excessive de ce pronom, que d’aucuns haïssent dans leur discours, on se rend compte qu’en fait, tout part et revient à ce ‘Je’, tout à la fois à côté des autres qui ne sont que des actants ou des pions maniables selon les circonstances. Cette omniprésence du ’Je’ dans le discours de Wade semble ainsi reléguer l’action du gouvernement au second plan dans les décisions qui se prennent au quotidien.Son rôle ne se confinant finalement, dans le jeu, qu’à exécuter les instructions de celui qui se cache derrière ‘Je’.
Seyni DIOP
Source Walfadjri
Seyni DIOP
Source Walfadjri