
Sous le président Abdou Diouf, le Sénégal était intervenu en Guinée Bissau, pour rétablir la République au détriment de la rébellion. Récemment, suite à l’assassinat du président de ce pays, le Sénégal avait enclenché sa machine diplomatique. Ce qui a entraîné l’élection démocratique de Malan Becaï Sanha. Aujourd’hui, les armées des deux pays se regardent en chiens de faïence, depuis leurs frontières respectives. L’attitude du président Wade ne serait pas étrangère à ce début de tension, dont l’origine a comme point de départ la France ; du moins, selon nos sources. Me Abdoulaye Wade s’était rendu à l’Hexagone. Fixant les Français dans les yeux, il avait menacé de tourner le dos à leur pays, qui ne ferait rien pour le rayonnement de son régime. Poussant le bouchon plus loin, il avait laissé entendre qu’il se tournerait vers des pays émergents, comme l’Inde, l’Iran et la Chine. Dans les faits, il déboutera le géant français, Bolloré, du port autonome de Dakar. Or, sans ses ex-colonies, la France est sans importance économique à travers le monde. Depuis, les privilèges et le rayonnement du pays des Gaulois se rétrécit, telle une peau de chagrin. Pour punir le téméraire Sénégalais, le pays que dirige, actuellement, Sarkozy envisagera même de l’empoisonner, mais se ravisera. À quoi bon pousser un arbre qui tombe, se demandera-t-on ? Parce que pour la France, la chute de Me Wade est imminente : il sera emporté par les actes qu’il a posés en Guinée Conakry, en Mauritanie et dans les rangs de la Cedeao. Mieux dans son pays, son entêtement à se faire succéder par son fils Karim Wade l’a extirpé des cœurs des Sénégalais. Son âge joue, aussi, contre lui ; sans oublier son bulletin de santé connu des services secrets français. La tension entre le Sénégal et son voisin n’est donc que l’arbre qui cache la forêt. La bande de terre, de deux kilomètres, qui oppose les deux pays pourrait être le brin d’allumettes qui mettra le feu aux poudres des garnisons des deux armées. Le cas échéant, la Guinée Bissau, à laquelle on faisait jouer le rôle d’un pays narco-trafiquant où transitent toutes les armes utilisées en Afrique de l’Ouest, pourrait faire très mal au Sénégal. Les rebelles qui se battent au sud du pays se retranchent à Bissau, après leurs forfaits. Un affrontement entre Bissau Guinéens et Sénégalais ne pourra que profiter au mouvement indépendantiste et envenimer les relations entre le Sénégal et un autre de ses voisins : la Gambie, qui sert de base arrière aux rebelles casamançais. Danger devant nos frontières, parce qu’on en veut au Sénégal, à cause de son président. Pourtant, une puissance s’était engagée à contribuer à la résolution de la crise casamançaise, pour un retour de paix définitif en Sierra Léone et dans la sous-région. Un projet qui risque d’être compromis, du fait d’un vieux chef d’État, qui ne s’embrasse pas de diplomatie. Sénégalaises, Sénégalais, croisons les doigts !
La Redaction
La Redaction