
«Ahurissante». Voilá comment est, aux yeux de l’ancien ministre Moussa Touré, la gestion de l'Agence nationale de l'organisation de la conférence islamique (Anoci) qui, selon ses respon-sables, a travaillé avec plus de 432 milliards de nos francs. Invité hier à la Rfm, M Touré a qualifié la gestion de Karim Wade et Abdoulaye Baldé de «crime économique par rapport aux larges besoins du Sénégal».
Sur beaucoup d'aspects du travail de l'Anoci, Moussa Touré a trouvé beaucoup de choses à dire. «Les trois documents qui ont été publies par l'Anoci : Le rapport de contrôle de gestion, le rapport de contrôle des marchés et le rapport du Directeur exécutif, on est quand même inquiet parce que le document que j'ai vu est digne d'un document confectionné par une association de quartier alors qu'on nous parle de plus de 400 milliards», martèle Moussa Touré. Parlant de l'opportunité des travaux de l'Anoci, l'ancien président de la Commission de l'Uemoa se demande : «Est-ce que cela a été une preuve de bonne gouvernance économique et sociale que de consacrer 205 milliards pour trois ou quatre axes de Dakar et laisser le reste du pays avec ses problémes d'inondation graves, de santé, dans tous les domaines ?» Pis, dit-il, au moment oú, «les partenaires au développement, dans les observations contenues dans le Dsrp du ministère des Finances, ont révélé qu'il faudrait 200 milliards de francs Cfa pour mettre à niveau toutes les routes du Sénégal et assurer leur entretien, c'est 205 milliards qu'on a mis ici à Dakar. C'est quand même choquant».
Parlant des travaux en tant que tels, Moussa Touré prend le contre-pied du «publireportage de l'Anoci, (oú) on a vu que tout est rose, tout est bien». M. Touré fait remarquer qu'un an aprés le sommet de l'Oci, «sur les 9 projets routiers qui étaient dans le programmes de l'Anoci, seuls 3 ont été réalisés et encore de manière incomplète. Et jusqu'á présent, on corrige des choses. La Vdn, la Foire, tout est à refaire. Le Tunnel de Soumbédioune a coûté 11,6 milliards. Et à dires d'experts, il n'était même pas indispensable».
…et « audite » la gestion de Karim Wade et Abdoulaye Baldé
En plus de douter de l'opportunité des travaux de l'Anoci, Moussa Touré a également relevé une kyrielle de zones d'ombre dans ce que Karim Wade et Abdoulaye Baldé ont eu à gérer. En parcourant le «rapport de contrôle de gestion sur la passation des marchés», il met le doigt sur «une liste de 24 marchés de gré á gré». Et signale qu'«on ne dit pas qui sont les bénéficiaires de ce gré à gré, on ne parle pas des montants. On parle de 8 Mercedes blindées et l'on ne dit pas combien elles ont coûté». Moussa Touré note qu'«entre les autorisations qu'il y avait au départ et à l'arrivée, les sommes ont été multipliées par un et demi sur l'ensemble de ces projets. Pour les trois lots, on est arrivé à 85 milliards alors qu'il y avait 100 milliards de prévus pour les 9 projets. Pour chaque projet, il y a un dépassement de la moitié». Il met en exergue aussi «la somme colossale de 12,5 milliards dépensée pour des imprévus, changements d'options, réaménagements et adaptations techniques, à l'époque de l'ordina-teur...»
A défaut d'explications, Moussa Touré croit comprendre qu'il y a des surfacturations : «Dans les documents (de l'Anoci), on nous dit que la Corniche, c'est deux fois deux voies et la Vdn, c'est deux fois trois voies. Et l'on ne comprend pas que dans deux fois deux voies, le kilométre linéaire revienne à 639 millions de francs Cfa et deux fois trois voies à seulement 681 millions de francs. Ce qui veut dire que le kilométre sur la Corniche est beaucoup plus cher que le kilométre sur la Vdn».
A côté des aspects technico-financiers, M. Touré fait remarquer qu'«il ne faut pas oublier qu'il y a eu 32 milliards de dons et l'on ne parle pas de leur utilisation, de la réfection du Méridien président, ou de la location du bateau de croisière le Musica». Parlant de cette dernière, il soutient que « la Société propriétaire de Musica indique qu'une croisière de 8 jours qui s'est faite le 23 mars 2008, donc une semaine aprés le sommet de l'Oci, au tour de la Méditerranée, en remplissant le bateau à 1725 passagers, a coûté 605 millions. Or, on nous a parlé de 8 milliards».
«Chaque palmier est revenu á 1,750 million de francs Cfa»
Du véritablement cocasse, il y en a eu dans les affaires de l'Anoci, à en croire Moussa Touré. Pour ce qui est des palmiers sur la Corniche qui ont coûté «1,405 milliard», l'ancien ministre indique : «J'ai fait compter les trous de ces palmiers et il y a 802 trous qui relévent de l'Anoci. Sur les 802, dans les 349, il y a rien, il reste 453 trous sur lesquels il y a encore des arbres debout, vivants ou morts», note-t-il, avant de poursuivre : «Mais même à supposer, puis qu'on parlait de 1000 palmiers au départ, donc il y a 802 trous et lors qu'on fait le calcul, chaque palmier est revenu á 1,750 million de francs Cfa». L'éclairage public, financé par la mairie de Dakar, Moussa Touré relève que «les points de lumières, lorsqu'on fait le calcul, reviennent à 6 millions par point de lumiére. Alors qu'á dires d'experts, avec 500 000 francs, on finance ces points de lumiére parce que ce sont des matériaux importés aujourd'hui du Maroc».
Source: le Populaire
Sur beaucoup d'aspects du travail de l'Anoci, Moussa Touré a trouvé beaucoup de choses à dire. «Les trois documents qui ont été publies par l'Anoci : Le rapport de contrôle de gestion, le rapport de contrôle des marchés et le rapport du Directeur exécutif, on est quand même inquiet parce que le document que j'ai vu est digne d'un document confectionné par une association de quartier alors qu'on nous parle de plus de 400 milliards», martèle Moussa Touré. Parlant de l'opportunité des travaux de l'Anoci, l'ancien président de la Commission de l'Uemoa se demande : «Est-ce que cela a été une preuve de bonne gouvernance économique et sociale que de consacrer 205 milliards pour trois ou quatre axes de Dakar et laisser le reste du pays avec ses problémes d'inondation graves, de santé, dans tous les domaines ?» Pis, dit-il, au moment oú, «les partenaires au développement, dans les observations contenues dans le Dsrp du ministère des Finances, ont révélé qu'il faudrait 200 milliards de francs Cfa pour mettre à niveau toutes les routes du Sénégal et assurer leur entretien, c'est 205 milliards qu'on a mis ici à Dakar. C'est quand même choquant».
Parlant des travaux en tant que tels, Moussa Touré prend le contre-pied du «publireportage de l'Anoci, (oú) on a vu que tout est rose, tout est bien». M. Touré fait remarquer qu'un an aprés le sommet de l'Oci, «sur les 9 projets routiers qui étaient dans le programmes de l'Anoci, seuls 3 ont été réalisés et encore de manière incomplète. Et jusqu'á présent, on corrige des choses. La Vdn, la Foire, tout est à refaire. Le Tunnel de Soumbédioune a coûté 11,6 milliards. Et à dires d'experts, il n'était même pas indispensable».
…et « audite » la gestion de Karim Wade et Abdoulaye Baldé
En plus de douter de l'opportunité des travaux de l'Anoci, Moussa Touré a également relevé une kyrielle de zones d'ombre dans ce que Karim Wade et Abdoulaye Baldé ont eu à gérer. En parcourant le «rapport de contrôle de gestion sur la passation des marchés», il met le doigt sur «une liste de 24 marchés de gré á gré». Et signale qu'«on ne dit pas qui sont les bénéficiaires de ce gré à gré, on ne parle pas des montants. On parle de 8 Mercedes blindées et l'on ne dit pas combien elles ont coûté». Moussa Touré note qu'«entre les autorisations qu'il y avait au départ et à l'arrivée, les sommes ont été multipliées par un et demi sur l'ensemble de ces projets. Pour les trois lots, on est arrivé à 85 milliards alors qu'il y avait 100 milliards de prévus pour les 9 projets. Pour chaque projet, il y a un dépassement de la moitié». Il met en exergue aussi «la somme colossale de 12,5 milliards dépensée pour des imprévus, changements d'options, réaménagements et adaptations techniques, à l'époque de l'ordina-teur...»
A défaut d'explications, Moussa Touré croit comprendre qu'il y a des surfacturations : «Dans les documents (de l'Anoci), on nous dit que la Corniche, c'est deux fois deux voies et la Vdn, c'est deux fois trois voies. Et l'on ne comprend pas que dans deux fois deux voies, le kilométre linéaire revienne à 639 millions de francs Cfa et deux fois trois voies à seulement 681 millions de francs. Ce qui veut dire que le kilométre sur la Corniche est beaucoup plus cher que le kilométre sur la Vdn».
A côté des aspects technico-financiers, M. Touré fait remarquer qu'«il ne faut pas oublier qu'il y a eu 32 milliards de dons et l'on ne parle pas de leur utilisation, de la réfection du Méridien président, ou de la location du bateau de croisière le Musica». Parlant de cette dernière, il soutient que « la Société propriétaire de Musica indique qu'une croisière de 8 jours qui s'est faite le 23 mars 2008, donc une semaine aprés le sommet de l'Oci, au tour de la Méditerranée, en remplissant le bateau à 1725 passagers, a coûté 605 millions. Or, on nous a parlé de 8 milliards».
«Chaque palmier est revenu á 1,750 million de francs Cfa»
Du véritablement cocasse, il y en a eu dans les affaires de l'Anoci, à en croire Moussa Touré. Pour ce qui est des palmiers sur la Corniche qui ont coûté «1,405 milliard», l'ancien ministre indique : «J'ai fait compter les trous de ces palmiers et il y a 802 trous qui relévent de l'Anoci. Sur les 802, dans les 349, il y a rien, il reste 453 trous sur lesquels il y a encore des arbres debout, vivants ou morts», note-t-il, avant de poursuivre : «Mais même à supposer, puis qu'on parlait de 1000 palmiers au départ, donc il y a 802 trous et lors qu'on fait le calcul, chaque palmier est revenu á 1,750 million de francs Cfa». L'éclairage public, financé par la mairie de Dakar, Moussa Touré relève que «les points de lumières, lorsqu'on fait le calcul, reviennent à 6 millions par point de lumiére. Alors qu'á dires d'experts, avec 500 000 francs, on finance ces points de lumiére parce que ce sont des matériaux importés aujourd'hui du Maroc».
Source: le Populaire