
Bien que les pays africains aient enregistré de forts taux de croissance économique ces sept dernières années, en moyenne plus de 5 pour cent sur la période, les perspectives de maintien de la tendance pour réduire la pauvreté à long terme, se sont fortement détériorées en raison de la crise économique mondiale. « Elle se traduit par des difficultés économiques, sociales et politiques accrues », a laissé entendre Blaise Compaoré, le président du Burkina-Faso, hier, à l’occasion de la table ronde ministérielle axée sur la crise financière. Blaise Compaoré d’ajouter : « Malgré sa faible intégration aux marchés internationaux, l’Afrique subit le contrecoup de la faillite des banques et de la fragilisation des systèmes financiers occidentaux où opèrent les sociétés-mères des banques africaines ». Le président du Burkina Faso d’avertir : « La récession au niveau mondial, entraînera inévitablement un effondrement de nos recettes d’exportation du fait de la contraction de la demande. Son impact se fera également sentir sur les revenus touristiques, le transfert des fonds en direction des pays », a-t-il déclaré. Selon le président du Burkina Faso, aucun secteur ne peut échapper à la crise financière. D’ailleurs, il a cité l’exemple du secteur de la santé et de l’éducation qui, selon lui, occupent une place primordiale. Pour Blaise Compaoré, tous ces secteurs connaîtront indéniablement des réductions significatives. A l’instar de celle des pays développés, Blaise Compaoré estime que les banques africains auront également besoin d’appuis financiers, en raison de la faiblesse de leurs ressources. Aux yeux du président du Burkina Faso, cette situation représente un enjeu crucial auxquels les Etats Africains doivent apporter des réponses urgentes. Raison pour laquelle, M. Compaoré a salué la pertinence du thème retenu : « L’Afrique face à la crise financière : plan d’action ». Le président du Burkina Faso de proposer aux Etats un programme d’action, pour le continent, en proie aux effets néfastes de la crise financière qui précarise la vie des populations, au point d’être qualifiée de « crise humaine de développement ». Très en verve, Blaise Compaoré interpellera ses collègues, à l’obligation de répondre aux attentes légitimes des peuples africains, en faisant preuve de détermination et de créativité dans la recherche de solutions à la crise. « A cet égard, nous devons dépasser ce que nous croyons être nos limites, afin d’exprimer la qualité du leadership que l’Afrique a toujours su maintenir dans les moments difficiles de son histoire », poursuit-il. Face à la crise financière et économique, aux conflits, au terrorisme, aux migrations irrégulières, et aux changements climatiques, seule la solidarité internationale peut apporter une réponse durable à la stabilité du monde, clame le président du Burkina Faso. Pour Blaise Compaoré, la crise financière ne doit pas être perçue comme une fatalité pour l’Afrique : « Elle doit plutôt nous amener à faire une introspection, afin de tirer ensemble les enseignements utiles, pour envisager avec sérénité la relance de nos économies, car notre continent regorge d’énormes potentialités qu’il convient de valoriser ». Avant d’ajouter qu’il faut procéder à une transformation accrue des matières premières. A ce titre, le président du Burkina Faso demande des réformes vigoureuses, permettant de diversifier la production, d’accroître la productivité, la compétitivité et la flexibilité des économies.
Ousseynou Ndiaye
Source L'Office
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