
Selon lui, même une grande communauté rurale, avec plus de 100 villages, peut avoir plus de 30 points de collecte, a fortiori l’arrondissement, le département, la région ou l’ensemble du pays. Et le docteur Macoumba Diouf d’en déduire que soit Me Aïssata Tall Sall n’est pas bien informée, soit elle a inventé ces informations. Mais l’un dans l’autre, le conseiller technique du ministre de l’Agriculture estime que cette sortie est impardonnable pour une intellectuelle de sa trempe. Qui plus est quelqu’un qui a eu à porter la parole du gouvernement par le passé.
Enfonçant le clou, le docteur Macoumba Diouf s’offusque que la porte-parole du Ps ait mis en doute les chiffres avancés lors de ce débat, ainsi que la crédibilité des institutions de ce pays. Et en la matière, précise le Dr Diouf, ce n’est pas le cabinet du ministre, mais la Direction de l’analyse, de la prévision et des statistiques (Daps) qui est la source de la décision. Car, fait-il savoir, pour prendre une décision, il faut avoir des supports statistiques. Ce qui pousse Macoumba Diouf à inviter l’ancienne ministre de la Communication du régime socialiste à cultiver l’humilité dans ce genre de situation. Car, fait-il savoir, le secteur de l’agriculture est assez spécifique, car il n’y a pas de place à la spéculation. Même si nous sommes à l’approche de l’élection présidentielle.
Le coordinateur de la Commission de supervision de la campagne de commercialisation de l’arachide a, en outre, rappelé que les producteurs bénéficient désormais d’un accompagnement conséquent pour pratiquer une agriculture beaucoup plus moderne, beaucoup plus durable, mais aussi beaucoup moins onéreuse à travers les subventions instaurées depuis 2000 sur tous les intrants, les semences, toutes espèces confondues. ‘On subventionne même les semences des cultures vivrières. Ce qui participe à la diversification de l’agriculture. Certes, on a besoin d’arachide qui est une culture de rente, mais on a aussi besoin de cultures vivrières pour parvenir à la sécurité alimentaire de notre pays. L’arachide participe plus à l’amélioration du niveau des revenus des populations’, justifie-t-il. Tout en saluant la subvention portée sur l’engrais qui contribue à la restauration de la fertilité des sols.
La riziculture bénéficie d’un matériel agricole depuis deux ans. Ainsi, 13,5 milliards de francs Cfa ont permis d’acquérir 3 071 unités de matériels d’irrigation qui ont été gracieusement offertes aux véritables producteurs de riz.
CEREALES : Le Sénégal couvre ses besoins
‘Cette année, le Sénégal a une couverture complète de ses besoins en céréales. On a besoin d’environ 2 millions de tonnes, on a produit un peu moins de 2,2 millions de tonnes toutes espèces céréalières confondues. C’est une satisfaction même si on sera encore dépendant pour le riz, mais on ne l’est pas pour les autres céréales’, selon le docteur Macoumba Diouf qui a en charge la coordination de la Commission de supervision de la campagne de commercialisation.
Pour le riz, le conseiller technique du ministre de l’Agriculture est d’avis que la marche vers l’autosuffisance en 2012 est bien imprimée, au vu du rythme de production, avec les superficies à emblaver, l’aménagement de périmètres supplémentaires, plus ce qui se fait dans la riziculture pluviale. De son avis, cette option est irréversible pour plusieurs raisons. D’abord, avec la crise alimentaire que traverse le monde, on ne parle plus de coût mais de disponibilité du produit. La Thaïlande, principal fournisseur du Sénégal, n’exporte que 4 % de sa production. Et elle a, à ses frontières, la Chine qui est devenue une importatrice nette. Cela veut dire que sous peu, on n’aura plus de riz disponible sur le marché. La seule alternative demeure, à ses yeux, la production locale. Ce qui va sécuriser la disponibilité du céréale et renforcer l’économie nationale qui perd plus de 100 milliards de francs Cfa annuellement, pour importer cette denrée stratégique qui est l’aliment de base de nos populations.
NON-OPERATIONNALITE DE CERTAINS POINTS DE COLLECTE : A l’origine, le dispositif du ministère
Certains points de collecte tardent à démarrer leurs activités. Une situation que le ministère de l’Agriculture impute à la mise en place d’un dispositif, ne permettant pas aux producteurs ‘véreux’ de passer entre les mailles des filets. ‘Ces points de collecte ne sont pas fonctionnels, c’est à cause des dispositifs mis en place par les autorités. Des dispositifs qui ne permettent pas aux opérateurs de prendre les graines des producteurs pour les amener, avant de revenir payer. Cela suppose qu’ils n’ont pas de financement disponible. Et par conséquent, ils ne peuvent pas collecter’, informe-t-on. Pour les opérateurs dont les points de collecte ne sont pas fonctionnels, le ministère de l’Agriculture informe que, dans le courant de la semaine, les huiliers qui ont agréé les opérateurs, vont se réunir pour remplacer ceux dont les points de collecte ne sont pas fonctionnels par d’autres qui en ont les possibilités.
Ibrahima DIAW
Source Walfadjri