
Sitôt qu’elles se sont installées, nos néo-élites politiques se sont prioritairement employées à organiser leur irresponsabilité et à gommer les conséquences pour eux de leurs actes. Notre président de la République peut gouverner le Sénégal sans résultat probant ; il peut organiser des élections contestées, changer de politique, faire exactement l’inverse de ce qu’il préconisait à l’instant, qu’importe. La banlieue se noie dans les eaux hivernales à cause des politiques laxistes ? Personne n’est responsable. Le Premier ministre, un responsable abstrait, exécute au doigt et à l’œil les idées lumineuses du président avant d’être remercié les jours qui suivent. Sa politique est un échec total ? Il peut se reconvertir à l’Assemblée nationale. Ou au Sénat. Le Sénat ?… Même en France, notre pays de référence par excellence, ce rouage de la politique est pointé comme un anachronisme dont on envisage la suppression. Le marché souterrain se développe et exclut complètement du fonctionnement républicain des pans entiers de la société ? Le chef de l’Etat n’est pas prêt à faire son chemin de Damas. Au contraire…
Après la publication de la liste des ministres du énième remaniement depuis mars 2000, le sentiment général est que la rupture va ressembler à une belle continuité dans l’absurde. Oui, la prestation de serment hier des ministres de la République est une entreprise populiste. Et puis que vaut le serment de dirigeants qui vivent avec la conscience de la toute puissance et de l’impunité ? Wade lui-même n’a-t-il pas prêté serment devant la Nation et juré de respecter et de faire respecter la Loi Fondamentale et les institutions ? N’a-t-il pas cependant tendance à se comporter en monarque divin ?
Il est toutefois facile, réducteur et tendancieux de jeter la pierre aux seuls responsables politiques qui, ne l’oublions pas, ne sont pas des êtres désincarnés. Ils sont à l’image de leur peuple et développent des actions et comportements contradictoires avec la « complicité » de ce peuple-là. Un drame comme celui du bateau « Le Joola » aurait, par exemple, été l’occasion de se débarrasser d’un gouvernement laxiste. Car pour moins que cela, dans des pays qui se respectent, des régimes ont été renversés. Nous sommes, nous Sénégalais, un peuple incroyablement passif, plutôt enclin aux rassemblements « festifs » et davantage inaptes à défendre nos droits et nos libertés. Or, il y a urgence à ramener à la raison des responsables qu’un serment ne saurait tirer de l’irresponsabilité. Il y a impératif à ne pas céder à la violence institutionnalisée et à se dresser contre les abus et pour la suppression de tous les petits arrangements entre amis liés à la position de pouvoir. Il y a urgence à refuser l’attitude victimaire, la position de complainte perpétuelle et les propos de circonstance.
Cela dit, la responsabilité des médias est énorme qui doivent, contre les dérives, assumer pleinement leur rôle et ne pas, comme c’est hélas le cas pour certains, détourner leur regard, faire dans le dénigrement et l’amalgame entre critique citoyenne et critique partisane.
Felix NZALE
Source: Sud Quotidien
Après la publication de la liste des ministres du énième remaniement depuis mars 2000, le sentiment général est que la rupture va ressembler à une belle continuité dans l’absurde. Oui, la prestation de serment hier des ministres de la République est une entreprise populiste. Et puis que vaut le serment de dirigeants qui vivent avec la conscience de la toute puissance et de l’impunité ? Wade lui-même n’a-t-il pas prêté serment devant la Nation et juré de respecter et de faire respecter la Loi Fondamentale et les institutions ? N’a-t-il pas cependant tendance à se comporter en monarque divin ?
Il est toutefois facile, réducteur et tendancieux de jeter la pierre aux seuls responsables politiques qui, ne l’oublions pas, ne sont pas des êtres désincarnés. Ils sont à l’image de leur peuple et développent des actions et comportements contradictoires avec la « complicité » de ce peuple-là. Un drame comme celui du bateau « Le Joola » aurait, par exemple, été l’occasion de se débarrasser d’un gouvernement laxiste. Car pour moins que cela, dans des pays qui se respectent, des régimes ont été renversés. Nous sommes, nous Sénégalais, un peuple incroyablement passif, plutôt enclin aux rassemblements « festifs » et davantage inaptes à défendre nos droits et nos libertés. Or, il y a urgence à ramener à la raison des responsables qu’un serment ne saurait tirer de l’irresponsabilité. Il y a impératif à ne pas céder à la violence institutionnalisée et à se dresser contre les abus et pour la suppression de tous les petits arrangements entre amis liés à la position de pouvoir. Il y a urgence à refuser l’attitude victimaire, la position de complainte perpétuelle et les propos de circonstance.
Cela dit, la responsabilité des médias est énorme qui doivent, contre les dérives, assumer pleinement leur rôle et ne pas, comme c’est hélas le cas pour certains, détourner leur regard, faire dans le dénigrement et l’amalgame entre critique citoyenne et critique partisane.
Felix NZALE
Source: Sud Quotidien