
La lutte rassemble dans l’arène dans une parfaite harmonie ce que nous avons de dionysiaque et d’apollonien. Le génie de notre peuple nous parle ici le langage de la paix et de la concorde. La force est au service du cœur et de la beauté. Le rythme alimente tout notre environnement. La transe est ce bateau qui nous embarque dans une mer de joie où l’on ne voit que l’unité dans la diversité. Toutes les langues que nous parlons y entretiennent un dialogue intelligible et compréhensible sans avoir recours à des traducteurs. Nos ethnies y étalent dans un climat d’émulation leurs rites les plus élevés. Le peuple dans sa grande majorité grâce à la performance des médias, participe de façon immédiate de cette bacchanale que la divinité ne saurait abhorrer à vrai dire. L’une des forces de la société de l’information, l’ère que nous vivons, est, sans aucun doute, passée par là. Les médias mettent de jour en jour les riches et les pauvres à équidistance par rapport à certains événements même si les intérêts des uns et des autres ne sont pas les mêmes.
L’arène est le lieu par excellence du dialogue islamo-chrétien. Ces religions révélées y prennent langue également avec nos pratiques animistes sans verser dans la profanation. Le sacré et le profane font tous les sacrements dans cet espace. La tradition résiste à la mondialisation dans l’arène. Cette résilience qui s’incarne dans les générations les plus proches de la modernité semble l’une des plus grandes réussites de notre société. Si nous aurions à chercher une certaine volonté sénégalaise de vouloir vivre en commun, nous pouvons être assurés d’orienter le zoom en ce lieu.
Les disciplines et les services les plus modernes de notre époque notamment les médias et le marketing épousent cette réalité sans complexe et y trouvent leurs comptes à l’étonnement de tous. Quoi de plus beau que de voir Orange, Tigo et les chaines de télévisions les plus prisées dans le monde du nord au Sud, d’Est en Ouest, se disputer le sponsoring d’un combat de lutte, où les pratiques mystiques, magiques ou religieux déroulent à un certain niveau une bataille sans merci dans un climat pacifiquement guerrière! Mêmes les autres êtres vivants, animaux comme végétaux ont leur place dans cet espace. Ils y ont tout le respect qui leur revient. Car, à bien des égards ils peuvent être les signes du dénouement. Ils signent les pleurs des uns et les rires des autres dans un climat qui manque à beaucoup d’espaces de combat.
Les jeunes à la fleur de l’âge trouvent à l’arène tout l’espoir et l’espérance dont les politiques les ont privés. Un combat de lutte replace l’athlète dans un contexte d’opérateur économique. Quand on a un combat, que l’on soit gagnant ou perdant, on est certain d’être utile à son entourage et à soi-même. La lutte traditionnelle ou moderne, sans ou avec frappe, fait le bonheur de beaucoup de jeunes et de familles partout dans le Sénégal.
Les enfants également redécouvrent un jeu dont les propriétés pédagogiques sont acceptées de tous. Les enfants en se divertissant à travers les contours de cette discipline se découvrent à eux-mêmes sans compter qu’ils intègrent des compétences et des vertus qui, sûrement, leur serviront dans leur vie de demain tant au plan professionnel que privé. Le respect, l’estime de soi, le courage, l’art de perdre dans la dignité peuvent survivre à ces moments ludiques quoiqu’éphémères.
Nous entendons beaucoup de gens se poser des questions sur une certaine réglementation de ce sport. Pour ceux-là, il faut des normes à cette discipline qui a survécu là où des aspects réels et bénéfiques de nos traditions ont capitulé devant les envahisseurs dont le but ultime est de nous extraire de notre réalité. Nous voudrions leur rappeler que la norme exclut. Elle raidit tout aspect et crée souvent une hiérarchisation qui tue l’harmonie. Il ya des domaines où l’écart dans la concorde vaut mieux que la norme dans l’isolement. Nous pensons sincèrement que ce qui a permis à la lutte de rebondir avec des pas de lions dans notre monde contient ce qui en tracera les tours et contours. Le peuple a besoin de ce gâteau qui est accessible ou qui donne l’impression d’être accessible à tous, jeunes et vieux, hommes et femmes, politiques et hommes d’affaires, pouvoir et opposition, campagnards et citadins, banlieusards et habitants des quartiers résidentiels, enfants et adultes, etc. Chercher à donner des normes à la lutte c’est forcément séparer la raison et le cœur, l’astuce et la ruse, le mystique et le simple dans l’arène. C’est refuser le dialogue entre Dionysos et Apollon, entre le profane et le sacré. Cela peut déboucher sur une tragédie pire que celle qui a anéanti la Grèce antique aux yeux de Nietzsche.
Ousmane Thiendella Fall
Source Sununews.com
L’arène est le lieu par excellence du dialogue islamo-chrétien. Ces religions révélées y prennent langue également avec nos pratiques animistes sans verser dans la profanation. Le sacré et le profane font tous les sacrements dans cet espace. La tradition résiste à la mondialisation dans l’arène. Cette résilience qui s’incarne dans les générations les plus proches de la modernité semble l’une des plus grandes réussites de notre société. Si nous aurions à chercher une certaine volonté sénégalaise de vouloir vivre en commun, nous pouvons être assurés d’orienter le zoom en ce lieu.
Les disciplines et les services les plus modernes de notre époque notamment les médias et le marketing épousent cette réalité sans complexe et y trouvent leurs comptes à l’étonnement de tous. Quoi de plus beau que de voir Orange, Tigo et les chaines de télévisions les plus prisées dans le monde du nord au Sud, d’Est en Ouest, se disputer le sponsoring d’un combat de lutte, où les pratiques mystiques, magiques ou religieux déroulent à un certain niveau une bataille sans merci dans un climat pacifiquement guerrière! Mêmes les autres êtres vivants, animaux comme végétaux ont leur place dans cet espace. Ils y ont tout le respect qui leur revient. Car, à bien des égards ils peuvent être les signes du dénouement. Ils signent les pleurs des uns et les rires des autres dans un climat qui manque à beaucoup d’espaces de combat.
Les jeunes à la fleur de l’âge trouvent à l’arène tout l’espoir et l’espérance dont les politiques les ont privés. Un combat de lutte replace l’athlète dans un contexte d’opérateur économique. Quand on a un combat, que l’on soit gagnant ou perdant, on est certain d’être utile à son entourage et à soi-même. La lutte traditionnelle ou moderne, sans ou avec frappe, fait le bonheur de beaucoup de jeunes et de familles partout dans le Sénégal.
Les enfants également redécouvrent un jeu dont les propriétés pédagogiques sont acceptées de tous. Les enfants en se divertissant à travers les contours de cette discipline se découvrent à eux-mêmes sans compter qu’ils intègrent des compétences et des vertus qui, sûrement, leur serviront dans leur vie de demain tant au plan professionnel que privé. Le respect, l’estime de soi, le courage, l’art de perdre dans la dignité peuvent survivre à ces moments ludiques quoiqu’éphémères.
Nous entendons beaucoup de gens se poser des questions sur une certaine réglementation de ce sport. Pour ceux-là, il faut des normes à cette discipline qui a survécu là où des aspects réels et bénéfiques de nos traditions ont capitulé devant les envahisseurs dont le but ultime est de nous extraire de notre réalité. Nous voudrions leur rappeler que la norme exclut. Elle raidit tout aspect et crée souvent une hiérarchisation qui tue l’harmonie. Il ya des domaines où l’écart dans la concorde vaut mieux que la norme dans l’isolement. Nous pensons sincèrement que ce qui a permis à la lutte de rebondir avec des pas de lions dans notre monde contient ce qui en tracera les tours et contours. Le peuple a besoin de ce gâteau qui est accessible ou qui donne l’impression d’être accessible à tous, jeunes et vieux, hommes et femmes, politiques et hommes d’affaires, pouvoir et opposition, campagnards et citadins, banlieusards et habitants des quartiers résidentiels, enfants et adultes, etc. Chercher à donner des normes à la lutte c’est forcément séparer la raison et le cœur, l’astuce et la ruse, le mystique et le simple dans l’arène. C’est refuser le dialogue entre Dionysos et Apollon, entre le profane et le sacré. Cela peut déboucher sur une tragédie pire que celle qui a anéanti la Grèce antique aux yeux de Nietzsche.
Ousmane Thiendella Fall
Source Sununews.com