
Le monde rural est laissé de plus en plus à lui-même. Vivant toute l’année de près de trois mois de labeur, le paysan sénégalais ne pourra vendre, cette année, le kilogramme de la noix d’arachide qu’il produit qu’à 165 francs Cfa. Les paysans peinent à obtenir des crédits. Proies de spéculateurs et arnaqueurs, ils sont pénalisés par le manque d’électricité et de pistes de productions. Parfois, comme en 2001-2002, leurs maigres récoltes sont emportées par des pluies hors saison, si elles ne sont pas dévorées par des criquets ou réduites en cendres par des feux de brousse. C’est pour parer aux conséquences de telles calamités que les directeurs généraux de la Saed, Mamoudou Dème, et de la Cnaas, Papa Amadou Ndiaye, ont signé un protocole pour l’assurance de producteurs de tomate dans la région nord du Sénégal. Une initiative à saluer et consolider, qui devra être étendue aux riziculteurs. Après le Nord, la Cnaas devrait se tourner vers les paysans du reste du Sénégal. L’initiative doit également inspirer d’autres assureurs, des mutuelles de crédits et des sociétés comme Suneor, voire la Caisse nationale de crédit agricole. Le monde rural est un marché de taille pour les assureurs. Il polarise près de 70 % des Sénégalais. Il faut l’investir.
La Redaction
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