
Fondamentalement, en informant, depuis l’extérieur, ses compatriotes et ses militants de sa candidature à la prochaine élection présidentielle, Abdoulaye Wade visait à faire oublier le brûlot du journaliste Abdou Latif Coulibaly, Comptes et mécomptes de l’Anoci. L’ouvrage a fait du mal à son fils Karim Wade. Il a participé à le décrédibiliser aux yeux de l’opinion sénégalaise et internationale. Mais, depuis que Me Wade a fait entendre qu’il sera candidat à sa propre succession, les débats gravitent autour de questions comme : Wade n’est-il pas trop âgé ? Ne sera-t-il pas humilié en 2012 ? L’opposition aura-t-elle la chance face à un candidat expérimenté, en plus au pouvoir. Telles sont quelques-unes des questions sur lesquelles dissertent les Sénégalais depuis la fameuse annonce. Wade a réussi à ranger au second plan le livre de Latif. Pour mieux ferrer son affaire, il limogera son ministre des Affaires étrangères et distraira ses concitoyens avec des aller et retour dans le gouvernement. Ainsi, Karim ressort de sa planque pour chercher à rebondir. En annonçant sa candidature, Wade a également réussi à faire rebrancher les projecteurs sur sa formation politique et, surtout, secouer ses troupes. Depuis, libéraux et alliés cherchent à se faire distinguer par le « pape du sopi » ; de Dakar à Paris. La question reste maintenant de savoir si le secrétaire général du Pds saura tenir en haleine ses souteneurs, pour qui sait que février 2012, c’est dans deux ans et deux mois. Il aura fort à faire en sus d’être sur tous les fronts : attaques contre l’opposition, offensive diplomatiques, chantiers de l’État, satisfaction de la forte demande sociale, restructuration de son parti, combat contre des entrepreneurs opérateurs économiques, lutte contre la corruption, sa nouvelle trouvaille, la gestion de sa statue etc. Ouf, attention au tournis et aux caprices de l’âge assez avancé !