
solidarité nationale. Mais, son « frère » de parti, Idrissa Seck, viendra tout gâcher. Car, elle sera défenestrée du gouvernement, presque deux ans après. Ses partisans défileront dans les rues de la capitale sénégalaise, pour exiger sa réintégration dans l’attelage gouvernemental. Ce qui sera fait après une traversée du désert. Comme pour lui dire mea culpa, le président de la République descendra, en grandes pompes, dans la ville de Diourbel, dont elle était devenue l’édile deux ans après l’alternance, pour présider la réunion de leur conseil municipal. Mieux, devant des militants venus des quatre coins du pays pour assister à une manifestation inédite, Abdoulaye Wade déclarera que Mme Aminata Tall est « l’âme du Pds ». L’a trompait-il ?
En tout cas, sa « réhabilitation » sonnera la disgrâce de son « frère ennemi », Idrissa Seck. À parti d’avril 2004, celui-ci sera poussé hors de la « station primatoriale » qu’il occupait. Il sera dégommé au rang du numéro 2 du Pds et exclu de la formation politique libérale. On ne touche pas à une « âme » bien aimée. Mais, après Idy, Aminata aura des bisbilles avec son successeur, dans l’appareil d’État et le Pds : Macky Sall. Un gros fromage les opposait. Wade prit la part de Macky, son tout nouveau Premier ministre qu’il fallait. C’est, probablement ce que comprenant, Mme Tall finira par démissionner de son poste de ministre d’État auprès du président de la République. C’était un os. Elle voulait et méritait un gigot. Elle boudera. Elle s’emmurera. Elle battra quand même campagne aux élections législatives de 2008. Elle sera élue député, tout comme un de ses concitoyens répondant au nom de Khadim Guèye, dernier directeur de la Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (Sonacos). Elle se détestait, cordialement, avec lui. C’est ce qui fait que la nomination de M. Guèye l’ulcérera si bien que moins de quatre mois après, en août dernier, elle s’attaquera à Wade, par qui son « humiliation » était passée. Telle une femme « trompée », elle jettera tout ce qui était à sa portée sur lui. Pour calmer sa « furie », il l’a appelé à ses côtés. Elle a grade et graisse. Mais, la notoriété semble l’avoir quittée : dans sa ville de Diourbel, comme dans le reste du pays, le bruit court que « Mme Aminata Tall ne roule que pour l’or et l’honneur ». Autrement, ses convictions se sont diluées depuis l’avènement de l’alternance. Mais, n’était-ce pas son ultime objectif ?
La Redaction