
Le comité des acteurs non étatiques vient d’effectuer une tournée dans la zone des phosphates de Matam, plus précisément à Ndindory. C’était pour s’enquérir de la situation de l’extraction des phospates. Sur place, ils ont commandité une enquête qui a révélé que les populations n’ont été informées de l’existence de gisements de phosphate dans leur localité que par le canal de la télévision nationale, comme tout le monde. Mais elles ne sont en rien associées à leur exploitation. Or, depuis le mois d’août dernier, l’exploitation de cette ressource s’effectue dans cette zone, et les habitants n’en voient pas les retombées positives.
Pour en avoir le cœur net, la délégation des Acteurs non étatiques, conduite par Ousmane Ba, président de la plateforme, s’est rendue sur le site dudit gisement et a remarqué, selon Ousmane Ba, que «l’extraction des phosphates a bel et bien commencé à Ndindory». Or, fait remarquer M. Ba, l’Etat a toujours fait croire à l’opinion publique nationale et internationale qu’on en était au stade des études et de l’échantillonnage. En somme, M Ba et ses compagnons dénoncent ce qu’ils considèrent comme un mensonge d’Etat, que rien ne peut expliquer ni justifier. Cela constitue, aux yeux d’Ousmane Ba, «une méprise grave de l’Etat vis-à-vis de ces braves populations qui espéraient beaucoup de ces phosphates pour améliorer leur quotidien en termes de création d’emplois, et de mise en place de structures de base».
Retombees negatives sur la zone
Lesdites populations ont vite fait de déchanter. Car, à la place d’écoles, de dispensaires et de terrains de football, elles n’ont eu droit qu’à la poussière soulevée à chaque passage des gros porteurs qui assombrissent le ciel. Cette poussière qui les expose également à certains périls tels que, les maladies respiratoires. De plus, la nature subit fortement une déforestation de grande envergure, du fait des arbres coupés et des creusements de tranchées sur plusieurs endroits du site, et d’une manière qui, aux yeux des habitants de la zone, semble totalement anarchique.
Cette situation a entraîné, pour de nombreux paysans, la perte de leurs champs, et les a obligé à subir un chômage technique forcé, ou à se mettre à la recherche d’un autre site de culture, ce qui n’est pas évident. On comprend quelque part les raisons des mauvaises récoltes de cette année, en dépit d’une très bonne pluviométrie. Les représentants des Ane craignent un risque d’exode massif. Un quinquagénaire s’en est pris aux représentants de la société civile sénégalaise : «Avant, on avait nos champs juste derrière nos maisons. Maintenant, il nous faut faire de longs déplacements. A ce rythme, nous n’aurons d’autre choix que de changer de lieu d’habitations, car le bruit des machines perturbe notre quiétude».
L’entreprise dite Société d’étude et de réalisation des phosphates de Matam (Serpm), dont les véhicules exécutent cette noria sans fin, de jour comme de nuit, n’a pas jugé utile de discuter avec les populations. Les habitants de Dindory se plaignent qu’aucun enfant du terroir n’est employé dans l’exploitation des phosphates, et aucun ne voit les bénéfices de cette société établie sur leur propre sol. Les représentants de la société civile auraient souhaité, devant cet état de fait, que l’Etat s’implique et trouve une solution. Selon Ousmane Ba et sa délégation, c’est une question de bon sens que l’Etat implique les populations, à travers leurs représentants, pour qu’elles se sentent concernées et ne se considèrent pas exploitées. Or, note-t-il, ni la communauté rurale de Sinthiou Bamambé encore moins celle de Orkadiéré, les deux structures administratives qui jouxtent le gisement, n’ont été associées à quoi que ce soit.
Or, les Ane jugent que seul un plan social minier permettrait, à la fois à l’Etat d’engranger des ressources fiscales, et aux populations de retrouver leur dignité. C’est le seul moyen selon M Ba, de mettre fin aux frustrations des populations qui ne comprennent pas que les ressources de leur propre sous-sol ne leur profitent pas.
Correspondant
Source LeQuotidien
Pour en avoir le cœur net, la délégation des Acteurs non étatiques, conduite par Ousmane Ba, président de la plateforme, s’est rendue sur le site dudit gisement et a remarqué, selon Ousmane Ba, que «l’extraction des phosphates a bel et bien commencé à Ndindory». Or, fait remarquer M. Ba, l’Etat a toujours fait croire à l’opinion publique nationale et internationale qu’on en était au stade des études et de l’échantillonnage. En somme, M Ba et ses compagnons dénoncent ce qu’ils considèrent comme un mensonge d’Etat, que rien ne peut expliquer ni justifier. Cela constitue, aux yeux d’Ousmane Ba, «une méprise grave de l’Etat vis-à-vis de ces braves populations qui espéraient beaucoup de ces phosphates pour améliorer leur quotidien en termes de création d’emplois, et de mise en place de structures de base».
Retombees negatives sur la zone
Lesdites populations ont vite fait de déchanter. Car, à la place d’écoles, de dispensaires et de terrains de football, elles n’ont eu droit qu’à la poussière soulevée à chaque passage des gros porteurs qui assombrissent le ciel. Cette poussière qui les expose également à certains périls tels que, les maladies respiratoires. De plus, la nature subit fortement une déforestation de grande envergure, du fait des arbres coupés et des creusements de tranchées sur plusieurs endroits du site, et d’une manière qui, aux yeux des habitants de la zone, semble totalement anarchique.
Cette situation a entraîné, pour de nombreux paysans, la perte de leurs champs, et les a obligé à subir un chômage technique forcé, ou à se mettre à la recherche d’un autre site de culture, ce qui n’est pas évident. On comprend quelque part les raisons des mauvaises récoltes de cette année, en dépit d’une très bonne pluviométrie. Les représentants des Ane craignent un risque d’exode massif. Un quinquagénaire s’en est pris aux représentants de la société civile sénégalaise : «Avant, on avait nos champs juste derrière nos maisons. Maintenant, il nous faut faire de longs déplacements. A ce rythme, nous n’aurons d’autre choix que de changer de lieu d’habitations, car le bruit des machines perturbe notre quiétude».
L’entreprise dite Société d’étude et de réalisation des phosphates de Matam (Serpm), dont les véhicules exécutent cette noria sans fin, de jour comme de nuit, n’a pas jugé utile de discuter avec les populations. Les habitants de Dindory se plaignent qu’aucun enfant du terroir n’est employé dans l’exploitation des phosphates, et aucun ne voit les bénéfices de cette société établie sur leur propre sol. Les représentants de la société civile auraient souhaité, devant cet état de fait, que l’Etat s’implique et trouve une solution. Selon Ousmane Ba et sa délégation, c’est une question de bon sens que l’Etat implique les populations, à travers leurs représentants, pour qu’elles se sentent concernées et ne se considèrent pas exploitées. Or, note-t-il, ni la communauté rurale de Sinthiou Bamambé encore moins celle de Orkadiéré, les deux structures administratives qui jouxtent le gisement, n’ont été associées à quoi que ce soit.
Or, les Ane jugent que seul un plan social minier permettrait, à la fois à l’Etat d’engranger des ressources fiscales, et aux populations de retrouver leur dignité. C’est le seul moyen selon M Ba, de mettre fin aux frustrations des populations qui ne comprennent pas que les ressources de leur propre sous-sol ne leur profitent pas.
Correspondant
Source LeQuotidien