Il répond au nom d’Abdoukarim Mbacké, et se dit marabout. Les faits ont eu lieu à l’hôtel Cncet, au mois d’avril dernier. Après s’être présenté aux responsables dudit hôtel, comme membre de la famille Mbacké de Touba, il sollicita une chambre dont le montant au quotidien n’a pas été précisé à la barre, ni par le prévenu ni par les plaignants. Selon madame Ndiaye, née Ndèye Marie Diallo, le mis en cause a eu à bénéficier d’un accueil exceptionnel, à cause de ses origines…Et dire qu’il s’est installé dans la chambre, sans payer l’avance ; et ce, durant plusieurs jours… « Nous avons tenté de le raisonner, en y mettant les formes. En vain », précisera madame Ndiaye. Ajoutant qu’Abdoukarim Mbacké n’a cessé de leur fixer de faux rendez-vous, promettant chaque fois de payer le lendemain, mais rien. Par ailleurs, a-t-il poursuivi, il se permettait souvent de prendre des taxis, et de leur demander de régler la facture de la course, en attendant… « Quelquefois, il rentrait très tard, au moment où tout le monde était couché », a accentué madame Ndiaye. C’est ainsi que las de ses incartades son mari a été contraint de déposer une plainte contre lui, à la brigade de la gendarmerie de la Foire, où il a été arrêté et déféré au parquet. « Une de ses sœurs avait pris l’engagement d’éponger les 519.000 francs, mais elle s’est finalement désistée, soutenant que le prévenu est coutumier des faits ; aujourd’hui, il nous a causé beaucoup de préjudices, du fait qu’il a laissé ses bagages dans la chambre, qu’on ne peut louer à d’autres clients, mais nous demandons simplement le montant dû », a déclaré la dame Ndèye Marie Diallo Ndiaye. Appelé à la barre, le prévenu a tenté de comparaître à la barre avec un livre coranique, mais il sera rappelé à l’ordre par l’un des conseils du président... A l’interrogatoire, Abdoukarim Mbacké a tenté de d’élever la voix, vêtu d’un caftan blanc, lui donnant l’image d’un véritable marabout. Il est tout de suite passé aux aveux, soutenant qu’il attendait de l’argent de la part de certaines personnes, c’est dans ce cadre qu’il avait fixé des rendez-vous non respectés. Se présentant comme un marabout, il a soutenu que sa profession consistait à faire des prières pour des gens, qui le rémunéraient. « A la veille de mon arrestation, le vendredi 1er mai, j’avais quelqu’un qui était prêt à m’apporter à l’hôtel 400.000 francs, mais j’ai été déféré et inculpé », a-t-il ajouté. Mais il sera coupé net par le président, qui lui a rappelé qu’il est coutumier des faits. « Vous savez que l’acte commis est un délit puni de 5 ans ferme par le Code de procédure pénale », dira le magistrat. Quant au représentant du ministère public, il dira que les faits sont constants, avant de demander l’application de la loi. Le jugement est mis en délibéré, pour le vendredi prochain, 15 mai.
Lassana Sidibé
Source L'Office
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