C’est par une procession à travers le village de Bala et sur la route nationale 1 que les femmes des villages bénéficiant du programme de Tostan dans le Boundou, ont d’abord tenu à signifier à la face du monde leurs souffrances générées par la survivance de certaines traditions comme l’excision et les mariages précoces et forcés. Elles seront accueillies au domicile du sous-préfet par le gouverneur-adjoint en charge des questions de développement qui avait à ses côtés le préfet de Goudiry ainsi que tous les sous préfets dudit département, et auquel elles ont remis un mémorandum exprimant très clairement leur position. Bala s’est avéré trop exigu ce dimanche pour accueillir une foule inestimable de personnes venues de tous les horizons prendre part à la déclaration historique d’abandon de l’excision et des mariages précoces et forcés par 95 communautés des arrondissements de Bala, Boynguel, Koulor, Dianké Makhan et Missira.
Ce sont en effet des communautés soninké et pulaar jadis réputées allergiques à certaines « nouveautés », surtout quand celles-ci vont à l’encontre d’une partie de leurs normes sociales bien établies depuis des siècles. C’est le chef de village de Bala qui a le premier donné de la voix, non seulement pour apprécier positivement cette décision des communautés, mais pour les exhorter à la respecter scrupuleusement. « Nous y gagnerons tous », précisera le vieux Abou Bathily. A sa suite, la présidente du comité de gestion communautaire se félicitera du programme mis en place dans la contrée par l’ONG Tostan dont les modules sur la démocratie et les droits humains, la résolution des problèmes, l’hygiène et la santé les auraient sorties des ténèbres.
Le chemin a été long et parsemé d’embûches avec des zones de réticence où prêchaient certains chefs religieux qui y font croire que l’excision serait une prescription de l’islam. « Faux », rétorquera l’imam de Bala qui expliquera qu’une pratique comme l’excision n’était qu’une coutume qui pouvait peut-être se justifier à l’époque du prophète Ibrahima. Bref, les femmes ont donné le ton, « c’est nous qui faisons les frais de telles atrocités, nous aimerions maintenant allonger notre espérance de vie en ayant une santé de fer » laissera entendre, au nom de toutes les autres femmes, Mme Binta Tambédou du comité de gestion communautaire.
DU SUIVI A LA PERENNISATION DES ENGAGEMENTS
Une chose est d’amener les communautés à tourner le dos à ces pratiques néfastes, mais autre chose est d’assurer un suivi correct de toutes ces déclarations pour qu’elles ne soient pas que théoriques comme l’a posé le médecin-chef de district de Dianké Makhan. A ce sujet, Kalidou Sy, le coordonnateur national de Tostan signifiera clairement qu’avec le concours des pouvoirs publics et des autres ONG qui sont dans la même mouvance, un comité national de suivi sera mis en place avec des démembrements jusqu’au niveau de la sous-préfecture.
A côté, il y aura une commission « protection des enfants » qui sera créée. Si l’on y ajoute la trouvaille du « SMS texting » et la bonne foi des communautés, des yeux demeureront braqués sur ces communautés pour qu’au besoin, l’on puisse très rapidement intervenir et apporter une nouvelle touche toujours dans le domaine de la sensibilisation qui semble être le credo de Tostan. Mr Sy ajoutera que dans les plans de son organisation, il ne saurait être question de la reconversion des exciseuses tant posée sur la table par certaines structures. « Nous ne saurons verser dans la stigmatisation des exciseuses qui sont de la communauté. Elles bénéficieront au même titre que les autres femmes de nos programmes de micro crédit ou d’autres projets générateurs de revenus pour faire reculer la pauvreté. Nous n’allons jamais nous aventurer à les financer toutes seules parce que, notre intime conviction est et demeure que si nous le faisions, ce sera la porte ouverte à la floraison d’autres exciseuses qui vont entretenir l’espoir de se voir financée en déclarant avoir déposé le couteau » , expliquera le coordonnateur national de Tostan dont les résultats aujourd’hui atteints dans la zone de Bala le sont grâce à l’appui de Sigrid Rausing et au concours des autorités locales. Maintenant les yeux sont tournés vers Kédougou où se tiendra mardi 16 juin une rencontre sous régionale d’adolescents dans le cadre de la célébration de la journée de l’enfant.
Boubabcar Dembo Tamba
Source SudQuotidien
Ce sont en effet des communautés soninké et pulaar jadis réputées allergiques à certaines « nouveautés », surtout quand celles-ci vont à l’encontre d’une partie de leurs normes sociales bien établies depuis des siècles. C’est le chef de village de Bala qui a le premier donné de la voix, non seulement pour apprécier positivement cette décision des communautés, mais pour les exhorter à la respecter scrupuleusement. « Nous y gagnerons tous », précisera le vieux Abou Bathily. A sa suite, la présidente du comité de gestion communautaire se félicitera du programme mis en place dans la contrée par l’ONG Tostan dont les modules sur la démocratie et les droits humains, la résolution des problèmes, l’hygiène et la santé les auraient sorties des ténèbres.
Le chemin a été long et parsemé d’embûches avec des zones de réticence où prêchaient certains chefs religieux qui y font croire que l’excision serait une prescription de l’islam. « Faux », rétorquera l’imam de Bala qui expliquera qu’une pratique comme l’excision n’était qu’une coutume qui pouvait peut-être se justifier à l’époque du prophète Ibrahima. Bref, les femmes ont donné le ton, « c’est nous qui faisons les frais de telles atrocités, nous aimerions maintenant allonger notre espérance de vie en ayant une santé de fer » laissera entendre, au nom de toutes les autres femmes, Mme Binta Tambédou du comité de gestion communautaire.
DU SUIVI A LA PERENNISATION DES ENGAGEMENTS
Une chose est d’amener les communautés à tourner le dos à ces pratiques néfastes, mais autre chose est d’assurer un suivi correct de toutes ces déclarations pour qu’elles ne soient pas que théoriques comme l’a posé le médecin-chef de district de Dianké Makhan. A ce sujet, Kalidou Sy, le coordonnateur national de Tostan signifiera clairement qu’avec le concours des pouvoirs publics et des autres ONG qui sont dans la même mouvance, un comité national de suivi sera mis en place avec des démembrements jusqu’au niveau de la sous-préfecture.
A côté, il y aura une commission « protection des enfants » qui sera créée. Si l’on y ajoute la trouvaille du « SMS texting » et la bonne foi des communautés, des yeux demeureront braqués sur ces communautés pour qu’au besoin, l’on puisse très rapidement intervenir et apporter une nouvelle touche toujours dans le domaine de la sensibilisation qui semble être le credo de Tostan. Mr Sy ajoutera que dans les plans de son organisation, il ne saurait être question de la reconversion des exciseuses tant posée sur la table par certaines structures. « Nous ne saurons verser dans la stigmatisation des exciseuses qui sont de la communauté. Elles bénéficieront au même titre que les autres femmes de nos programmes de micro crédit ou d’autres projets générateurs de revenus pour faire reculer la pauvreté. Nous n’allons jamais nous aventurer à les financer toutes seules parce que, notre intime conviction est et demeure que si nous le faisions, ce sera la porte ouverte à la floraison d’autres exciseuses qui vont entretenir l’espoir de se voir financée en déclarant avoir déposé le couteau » , expliquera le coordonnateur national de Tostan dont les résultats aujourd’hui atteints dans la zone de Bala le sont grâce à l’appui de Sigrid Rausing et au concours des autorités locales. Maintenant les yeux sont tournés vers Kédougou où se tiendra mardi 16 juin une rencontre sous régionale d’adolescents dans le cadre de la célébration de la journée de l’enfant.
Boubabcar Dembo Tamba
Source SudQuotidien